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Mayotte : Le climat reste à la grève

D 22 août 2015     H 05:53     A     C 0 messages


Alors que les conflits sociaux à la Somaco et chez Orange se sont enlisés, Bourbon distribution (Score, SNIE, Douka Be) est concerné à son tour. Sous l’impulsion de la CGT Ma, cette nouvelle grève annonce une rentrée sociale chargée.

Ils étaient une quarantaine de salariés du groupe Bourbon distribution Mayotte (BDM) ce lundi matin rassemblés autour de leurs représentants syndicaux sur le parking de Jumbo. Pour le démarrage de ce nouveau conflit social qui affecte toutes les enseignes du groupe BDM (Jumbo, Score, SNIE, Douka Be), le secrétaire départemental de la CGT Ma Salim Naouda est venu motiver les troupes.

Il dénonce des pressions faites sur les salariés depuis le dépôt du préavis de grève il y a deux semaines. « La direction fait planer la menace de licenciements sur les représentants syndicaux. C’est une attitude que dénonce fermement la CGT. Après ce qui s’est passé dans d’autres grèves, on considère que la DIECCTE et l’Etat sont complices d’une atteinte au droit de grève à Mayotte », s’insurge Salim Naouda.

Ces accusations, évidemment impossibles à vérifier, en disent surtout long sur l’ambiance générale face à la multiplication des grèves dures que connaît Mayotte.

Le mouvement entamé ce lundi matin, n’a pas empêché l’hypermarché Jumbo, vaisseau amiral du groupe dans le département, d’ouvrir ses portes. Le syndicat affirme que d’autres magasins sont fermés comme à Bandrélé ou Kani-Kéli et qu’ils sont nombreux à fonctionner au ralenti.

La liste des revendications est longue et n’aurait pas été prise en compte, selon le syndicat, par la direction pour la poursuite des NAO, les négociations annuelles obligatoires. On y trouve la mise en place de la convention collective nationale, l’application d’une grille salariale unifiée au sein du groupe entre La Réunion et Mayotte, un 13e mois, des tickets-restaurant, l’augmentation du budget du CE (comité d’entreprise) ou encore l’instauration d’un plus grand nombre de jours fériés.

Aucune action particulière n’était prévue ce lundi, le syndicat privilégiant le renforcement de la mobilisation.

La Somaco au 36e jour de grève !

Un autre groupe de distribution est toujours enlisé dans un mouvement social. La grève à la Somaco en est, en effet, à son 36e jour. Un nouveau round de négociations a eu lieu en milieu de semaine dernière entre les syndicats et la direction en présence d’un inspecteur du travail, sans aboutir à une fin de conflit.

Après FO qui a lancé le mouvement le 13 juillet dernier, la CGT a rejoint le mouvement il y a 10 jours. Au moment où débute la 6e semaine de grève d’une vingtaine de salariés, le mouvement social continue de se jouer sur le terrain procédural. Après une décision de justice qui avait demandé la levée des blocages de la circulation des camions, les syndicats ont saisi la DIECCTE face à des embauches présumées de personnels pour remplacer les grévistes.

Orange dans sa 4e semaine

Chez Orange, les grévistes s’apprêtent à recevoir du renfort pour tenter d’obtenir satisfaction. Alors que la grève entre dans sa 4e semaine, le syndicat Sud Solidaire devrait dépêcher à Mayotte, à partir de mercredi, son responsable national chargé de la téléphonie ainsi qu’une dizaine de représentants syndicaux et du personnel depuis La Réunion.

Les discussions sur l’obtention d’une « prime vie chère » n’ont pas abouti la semaine dernière alors que le directeur régional est venu une nouvelle fois de La Réunion. La direction régionale a demandé à un cabinet réunionnais d’établir un constat sur la réalité du coût de la vie dans notre département pour disposer d’éléments probants sur les écarts de niveaux de prix entre Mayotte et La Réunion où une prime de 60 euros est déjà en place. A Mayotte, Sud Solidaire exige 120 euros mensuels.

Là encore, la CGT devrait prendre position sur ce conflit. Le syndicat semble être à la manœuvre pour assurer une rentrée sociale chargée. On évoque de nouvelles tensions à l’aéroport… alors que le port s’apprête à nouveau à entrer dans la danse avec un mouvement social à la SMART, la société chargée de la manutention, à partir de mercredi.

Source : Le Journal de Mayotte