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Menaces sérieuses qui pèsent sur la liberté de la presse à Madagascar

D 1er mars 2013     H 05:32     A Syndicat des Journalistes Malgaches (SJM)     C 0 messages


Les récents évènements qui se sont passés autour du paysage médiatique malgache, notamment les actes particulièrement préoccupants du Ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, interpellent vivement le Syndicat des Journalistes Malgaches (SJM) quant aux menaces sérieuses qui pèsent sur la liberté de la presse à Madagascar durant ce régime de la Transition, dont les dirigeants ne sont pourtant pas démocratiquement élus.

Le ministre de tutelle en effet s’est particulièrement fait remarquer par ses sorties médiatiques répétées soit pour se livrer à des attaques verbales contre les membres de la presse, soit pour annoncer des décisions intempestives s’apparentant à de la censure à peine déguisée. C’était le cas notamment sur ses explications absolument infondées concernant la non réouverture des stations radios qui ont été arbitrairement fermées pendant ce régime de la Transition, ou encore l’interdiction d’accès aux médias publics des tendances politiques autres que les partisans du Président de la Transition.

Et dernièrement, le Ministre de la Communication s’est illustré par des propos véhéments à l’encontre de la Directrice de la Publication de la télévision privée TV Plus, Onitiana Realy, dont le tort aura été finalement d’avoir osé publier des sondages d’opinion peu favorables au régime de la Transition.

Au nom des principes de la liberté d’expression et d’opinion, ainsi que de la défense de la profession qui est la raison d’être même du Syndicat des Journalistes Malgaches, son Bureau tient à exprimer son soutien inconditionnel à toute la Rédaction de la TV Plus ainsi qu’à sa Directrice de la Publication et les encourage à continuer de s’opposer à cette nouvelle velléité de museler la presse indépendante à Madagascar.

Le SJM dénonce de toutes ses forces toute tentative de brouillage à l’encontre de cette chaine de télévision privée et met d’ores et déjà en garde contre une éventuelle tentation du Ministre de la Communication d’user comme à ses habitudes d’un juridisme exacerbé pour intimider les journalistes de la TV Plus.

Le SJM exprime également ses plus vifs regrets sur les agissements irréfléchis du Ministre de tutelle, qui a pourtant été un ancien journaliste ayant combattu les décisions de fermeture des stations radio et télévisées prises par le régime Marc Ravalomanana, et revendiqué la liberté de la presse tout comme l’ouverture des médias publics à l’opposition de l’époque.

Le SJM ne peut malheureusement que constater que ces acharnements contre les journalistes malgaches perpétrés par le Ministre de la Communication lui donnent entièrement raison devant l’histoire d’avoir réclamé depuis longtemps la démission ou le limogeage de ce Ministre qui finalement, est le principal prédateur de la liberté de la presse durant ce régime de la Transition. Le SJM ne cesse de rappeler ses revendications inchangées et de tirer la sonnette d’alarme face à ces dérives de plus en plus prononcées du Ministre de tutelle.

Il exhorte les dirigeants de la Transition, dont le Président et le Premier Ministre, à prendre les mesures qui s’imposent afin de permettre que cessent ces actes destructeurs de la liberté de la presse à Madagascar et que les journalistes puissent retrouver leur liberté perdue à cause de ces errements injustifiés et injustifiables du Ministre de la Communication. En effet, les excès de zèle de ce dernier ne contribuent guère à l’apaisement tant recherché en ces périodes pré-électorales.

Le SJM saisit également cette opportunité pour rappeler à tous les gens du métier que des leçons doivent être tirées de cette guerre déclarée entre le Ministre de la Communication et la Directrice de la Publication de la TV Plus. En effet, d’autres journalistes et organes de presse ont connu les mêmes acharnements durant ce régime de la Transition et finalement, cela n’arrive pas qu’aux autres. Le Syndicat appelle ainsi de tous ses vœux la solidarité de tous les membres de la profession selon la sagesse malgache « Ny voin-kava-mahatratra ».

Enfin, le SJM rappelle la nécessité absolue de procéder à la réouverture immédiate de toutes les stations radio et télévisées fermées par le régime de la Transition, entre autres Free FM, MBS, Radio Mada, Radio Fahazavana, et les 80 autres stations radios et TV à Antananarivo comme dans les provinces, ainsi que le respect strict de la liberté de la presse pour les médias aussi bien publics que privés, conditions sine qua none permettant un climat favorable aux élections libres, transparentes et crédibles souhaitées par tous les Malgaches.

Le Président,

Rocco RASOANAIVO

Directeur de la Publication « La Nation »