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MOZAMBIQUE : LES PIÈGES DE LA CONSCIENCE NATIONALE

D 22 mars 2015     H 05:36     A Antonio Macheve Jr, Madalisto Phiri     C 0 messages


L’investiture de Filipe Nyusi comme président du Mozambique représente un changement dans la politique de ce pays, parce qu’il est le premier candidat élu qui n’a pas combattu dans la guerre d’indépendance. Cet article pose les questions suivantes : dans quelle mesure y a-t-il des continuités et des ruptures dans la narration de la construction d’un Etat paisible et démocratique, particulièrement après la fin de la guerre civile ?

Nous avançons que la libéralisation politique et économique a eu un effet placebo sur le pluralisme et sur les perspectives d’opportunités économiques partagées. Bien que la Renamo et le Mouvement démocratique du Mozambique (Mdm) ont défié la domination électorale du Frelimo, ce qui renforce les institutions démocratiques naissantes, ce parti conserve le monopole du pouvoir et de la force dans l’Etat, imposant ses perspectives de politique économique et ses choix.

Nous adoptons l’audacieuse mise en garde de Frantz Fanon aux nationalistes émergeants contre "les pièges de la conscience nationale" et suggérons que l’économie politique de la période post-conflit au Mozambique doit dépasser les études critiques enracinées dans la décolonisation pour parvenir à la "décolonialité".

DE LA DECOLONISATION A LA "DECOLONIALITE" : LE MOZAMBIQUE EN AFRIQUE

En 1975, le Frelimo a gagné la guerre d’indépendance contre la domination portugaise. Le nouveau gouvernement mozambicain a adopté le socialisme scientifique avec un régime de parti unique conduit par le charismatique Samora Machel. En 1977, le conflit civil, résultant de griefs relatifs au pouvoir et aux rivalités géopolitiques de la Guerre froide, a éclaté entre le Frelimo et la Renamo. L’effondrement du bloc soviétique, une économique vacillante et des changements d’alliance ont conduit le Frelimo a abandonner l’idéologie marxiste-léniniste et à adopter les recommandations néolibérales professées par les pays occidentaux et les institutions financières internationales. Pendant le mandat du président Chissano à la fin des années 1980, le gouvernement a approuvé un programme de réhabilitation économique dont les instigateurs étaient la Banque mondiale et le Fond monétaire international, privatisant 1200 compagnies étatiques

Après 16 ans de conflit, le gouvernement et la Renamo, l’ancien mouvement de guérilla devenu parti politique et principal parti d’opposition, ont signé un accord de paix général en 1992. Le cessez-le-feu a introduit une ère nouvelle de libéralisation politique et économique, coïncidant avec la troisième vague de démocratisation en Afrique. Le Mozambique a été salué par les institutions financières internationales et les organisations multilatérales pertinentes comme "l’histoire d’un succès" en matière de paix, de stabilité et de redressement économique en période de post-conflit.

En 1997, le Mozambique a reçu l’Africa Peace Award, en reconnaissance pour ses efforts en faveur de la réconciliation nationale, de la paix et de la stabilité, tout en respectant les Droits de l’homme et en faisant la promotion de la bonne gouvernance. Malgré cette accolade, les progrès sont freinés par des régressions dans d’autres domaines.

Une économie minière florissante et un afflux massif d’investissement étrangers directs ont stimulé une croissance économique rapide de 7,1%, [1] l’une des plus élevée au monde. Dans cet ordre économique et politique, des pratiques de quête de rentes et la manipulation des institutions pour le profit de l’élite vont de paire avec la représentation du Mozambique dans la narration du succès de la reconstruction dans le post-conflit.

Selon l’Index du développement humain, le Mozambique se place parmi les pays les plus pauvres du monde et continue d’être affligé par des maladies comme la malaria, la tuberculose, le sida, des inégalités croissantes, la faim et des ressources insuffisantes dans le domaine de l’instruction aussi bien dans les régions urbaines que rurales.[2]

De plus, des tensions politico-militaires entre le gouvernement et l’opposition de la Renamo ont prélevé leurs tributs au sein de la population civile dans les régions du nord et du centre du pays. Le chômage des jeunes est en croissance, pendant que l’économie se concentre sur les politiques fiscales et monétaires comme l’inflation et la stabilité du taux de change, au détriment de la création d’emploi. [3]

La fin des régimes coloniaux a conduit à la création d’Etats africains indépendants. Peu après l’indépendance, ils ont sombré dans les guerres civiles caractérisées par l’érosion des institutions politiques et économique, l’entropie et la malgestion. [4] Pendant que certains pays africains comme l’Ethiopie, le Kenya, le Rwanda et l’Angola ont enregistré un fort taux de croissance au tournant du millénaire, les Etats prédateurs qui n’investissent pas dans des politiques sociales progressistes en même qu’une guerre civile, continuent d’empêcher les progrès démocratiques.

Comme le suggérait Fanon, "la conscience nationale, plutôt que d’être une cristallisation inclusive des espoirs les plus intimes de tout un peuple, au lieu d’être le résultat le plus évident et le plus immédiat de la mobilisation de la population, sera de toute façon une coquille vide, un travesti fragile de ce qui aurait pu être". [5] Fanon a mis en garde contre l’émergence d’une classe au pouvoir, qui userait de la force et de la coercition afin de manipuler les institutions politiques et économiques au détriment des citoyens.

Les fautes du nationalisme montrent avec quelle facilité la nation passe à l’arrière plan au profit des tribus et de la race qui sont préférées à la nation nouvellement indépendante. [6]. Le Mozambique ne fait pas exception avec l’émergence d’une élite post-coloniale et la subjugation des politiques par l’exigences du capital global. Nous attendons toujours un mouvement en faveur de "politiques humaines", une libération qui dépasse les idées de liberté et d’égalité dans le cadre de la narration de la modernité occidentale.

Le Mozambique et les pays africains doivent gérer les conditions politiques, économiques et sociales qui s’enracinent dans l’ère post-coloniale (la décolonialité). La décolonialité va au-delà de la "pensée et du faire" post colonial. [7] Il remet en cause ou conceptualise les histoires de pouvoir qui sous-tendent la civilisation occidentale.

La décolonialité est une réponse à la domination directe sociale, politique et culturelle établie par les Européens. [8] Le concept fait référence aux approches analytiques et aux pratiques socioéconomiques et politiques, opposés aux piliers de la civilisation occidentale : la colonialité et la modernité.

Ainsi c’est une approche à la fois politique et épistémique. [9] Dans ses applications plus pratiques, comme les mouvements autochtones pour l’autonomie, comme le mouvement zapatiste pour l’autodétermination, la décolonialité implique des programmes pour se délier des héritages contemporains de la colonialité, une réponse aux besoins non satisfaits par les gouvernements modernes [11] ou plus généralement, pour une quête en vue d’"une humanité nouvelle" [12] basée sur "la libération sociale de tous les pouvoirs organisés basés sur des inégalités, la discrimination, l’exploitation et la domination". [13]

DES POLITIQUES TROMPEUSES ET LA LIBERATION ECONOMIQUE

La libéralisation politique en Afrique et au Mozambique dans les années 1990 a été principalement caractérisée par une émergence exponentielle des institutions démocratiques : liberté de presse, partis d’opposition, syndicats indépendants et organisations civiles [14], en accord avec le discours occidental sur les droits humains et la démocratie. La constitution du Mozambique de 1990 et le Gpa de 1992 ont envisagé une démocratie pluraliste caractérisée par la tenue d’élections multipartistes qui ont culminé dans la domination du Frelimo au niveau de l’Exécutif et le Législatif tout en tronquant le Judiciaire. Les résultats des élections du 15 octobre ont montré que le candidat Nyusi du Frelimo, au pouvoir, a obtenu 2 803 536 voix (75%). Son plus proche rival, Alfonso Dhlakama, le chef de l’ancien mouvement rebelle de la Renamo, avait un million de voix en moins, avec 1 800 448 votes (36,6%). Le troisième candidat, Daviz Simango, maire de Beira et dirigeant du Mouvement démocratique du Mozambique (Mdm) a obtenu 314 759 voix (6,4%). [14] Le dirigeant de la Renamo a menacé de former un gouvernement parallèle suite à des accusations de pratiques frauduleuses à l’encontre du parti au pouvoir, le Frelimo.

Nyusi représente un changement de la pensée politique qui est le résidu de l’inertie institutionnelle, ainsi que des embouteillages économiques et politiques qui ont empêché des dispositions radicales pour de nouvelles structures sociales qui annuleraient les inégalités d’opportunités et de résultat, tout comme la pauvreté. Le parti au pouvoir a consolidé son pouvoir non seulement sur l’Etat mais également la société et le marché au travers d’un système d’intégration entre l’appareil de l’Etat et le parti ainsi que d’une nomenclature qui a des intérêts autant dans la politique que dans le business. [16]

Nous avons avancé ailleurs que le Mozambique est "une démocratie gérée" en contradiction avec la démocratie africaine inclusive, enracinée dans la lutte contre le colonialisme. [17] Le secteur public est profondément politisé et depuis l’indépendance, le président de la République et chef d’Etat a simultanément été le chef du parti. La domination du Frelimo au Parlement et son monopole sur le Judiciaire maintiennent un Exécutif puissant et totalement protégé du regard du public.

La position incontestée du Frelimo a créé un système basé sur une élite qui dévie fondamentalement de son idéologie révolutionnaire et permet des abus de pouvoir pour les intérêts du business privé. Ceci fait que les citoyens deviennent de plus en plus désabusés et aggrave les tensions entre le gouvernement du Frelimo et des forces armées de la Renamo.

En raison de la forte politisation du secteur privé, les fonctionnaires ont été contraints a rejoindre les rangs du parti au pouvoir et faire allégeance à son leadership afin d’obtenir des positions au sommet de la hiérarchie dans les services publiques. [18] Les fonctionnaires soupçonnés d’être alliés aux partis d’opposition comme la Renamo ou le Mdm voient leurs perspectives de carrière dans le secteur public se restreindre. Critiquer le parti au pouvoir peut entraîner la suspension du parti et la perte d’emploi dans le secteur public, comme l’a démontré le cas de d’Antonio Frangoulis, l’ancien chef de la police d’investigation criminelle, qui a été suspendu du parti pour avoir critiqué la gouvernance du Frelimo lors d’un débat télévisé. [19]

A l’heure actuelle, les institutions de la société civile, comme la presse et les syndicats, sont en théorie privés et indépendants, mais en fait ils opèrent largement en tandem avec le parti au pouvoir. Les principaux medias, télévisions et journaux, sont contrôlés par l’Etat. Ainsi ils ne prennent pas le Frelimo à parti, mais plutôt soulignent ses réalisations, projetant l’image d’un parti engagé dans l’éradication de la pauvreté absolue, stimulant la confiance en soi et luttant contre la corruption. En dépit d’un nombre croissant d’experts du monde académique et des médias locaux qui offrent une analyse critique de l’Etat, la plupart des analystes dans le domaine public hésite à défier le gouvernement du Frelimo et ses dirigeants.

Les voix de la société civile sont réduites au silence et l’espace pour la dissension se rétrécit. D’éminents citoyens comme l’artiste du hip-hop Azagaia et l’économiste Carlos Nunes Castel-Branco ont été interrogés par le procureur général pour avoir critiqué l’ancien président Gubueza et sa gouvernance. La société civile manque de fonds, est structurellement faible et, en de nombreuses occasions, liée au Frelimo. [20]. En dépit de ces faiblesses, ses membres ont organisé des protestations conséquentes contre l’augmentation du prix des transports et de l’alimentation, contre les tensions politico-militaires, la violence dans le pays et les déplacements de populations en raison de l’exploitation minière. Nombre de ces évènements ont généré une réponse brutale de la part des forces de police de l’Etat. Le gouvernement du Frelimo reste largement incontesté et la liberté politique ne s’est pas traduite en des institutions démocratiques inclusives.

Le mouvement en direction de la libéralisation économique signifie la privatisation d’entreprises étatiques. Ceci a conduit au développement d’une alliance tripartite quasiment indivisible incluant l’Etat, le parti et le business, un mariage entre le business et la politique. L’ancienne élite politique socialiste est devenue son élite capitaliste, pendant que des entreprises étatiques passaient soit dans les mains des ex-combattants et militants du Frelimo ou étaient acquises par des membres du parti à vils prix faisant usage de prêts à des taux d’intérêts extrêmement bas provenant de donateurs favorisant la privatisation.[21]

Selon Hanlon, "la transition formelle vers une démocratie multipartiste en 1994 n’a pas été accompagnée par les mécanismes normaux dans une démocratie. Il n’y a pas eu de réglementation sur les conflits d’intérêts, pas de demande de déclaration de ses biens et autres exigences de transparence et pas de réforme du système judiciaire. Ainsi l’élite en est venue à comprendre que " démocratie"et " capitalisme" signifient qu’elle avait licence pour utiliser ses positions privilégiées pour accumuler discrètement de la richesse". [22]

La transition a permis à des capitalistes fictifs de s’enraciner profondément dans les structures du Frelimo. L’ancien président Gubueza, qui a amassé une richesse considérable dans les années 1990 est un exemple flagrant. Depuis sa venue au pouvoir, en 2005, il a consolidé son influence sur la structure du parti et a gardé le pouvoir d’une main de fer. Déjà parmi les plus riches du pays avant les élections, Gubueza a consolidé ses intérêts dans les télécommunications, le transport, les pêcheries, l’industrie minière, le tourisme, l’édition, les consultances, la construction et la banque et a étendu ses intérêts à des membres de sa famille et à des alliés. [23] Selon la Constitution de 1990, Gubueza ne pouvait se représenter aux élections de 2014. Néanmoins, il a été réélu président du parti, position qu’il va continuer à occuper jusqu’après l’élection du prochain président du Mozambique.

Stratégiquement, Gubueza a réussi son lobbying pour l’élection de l’un de ses loyalistes, l’ex-ministre de la défense, Filipe Nyussi, à la présidence. [24]

Les conflits d’intérêts dans l’industrie d’extraction du charbon sont un autre clair exemple du mariage entre la politique et le business. De nombreux fonctionnaires publics supérieurs, impliqués dans la régulation des compagnies d’extraction dans la florissante industrie minière du charbon, font aussi partie des conseils d’administration de ces mêmes entreprises. [25] Par exemple, Abou Bakar Changa, un juge fiscaliste qui sert dans un tribunal dont la tâche est de contrôler les corporations étatiques, est le directeur de l’une des compagnies sous contrôle du gouvernement et un partenaire d’affaires d’autres fonctionnaires publics aussi soumis à sa surveillance légale. [26]

La confidentialité des contrats miniers entre le gouvernement et les compagnies minières qui opèrent au Mozambique, conjointement avec des rapports approximatifs sur les revenus et les sommes soumises à l’impôt et qui aboutissent dans les coffres de l’Etat, soulève la question de la transparence, de la responsabilité et de la gestion des revenus provenant des ressources naturelles. [27] Considérant ce manque de transparence et l’implication des fonctionnaires de l’Etat dans des entreprises extractives privées, les analystes ont souligné le potentiel pour détourner les fonds publics des coffres de l’Etat au profit de l’industrie extractive. [28]

REPERCUSSIONS SUR LA PAIX ET LA STABILITE

Les tensions politico-militaires qui affectent profondément les populations civiles dans les régions du centre et du nord du Mozambique illustrent les faiblesses du processus Gpa de libéralisation politique et économique. Le système a produit des disparités faisant de la position de l’Etat une source d’insécurité. En octobre 2013, le chef de la Renamo, Alfonso Dhlakama, s’est retiré dans la brousse de Gorongosa dans le sud du Mozambique afin d’entraîner et d’armer des soldats. La mobilisation de ses forces exprime le mécontentement et les griefs de ce parti d’opposition, lesquels incluent la marginalisation politique des institutions nationales ainsi que l’exclusion économique générale perçue au travers d’inégalités croissantes au niveau national. En réaction, le Frelimo a pris d’assaut la base de Dhlakama, ce qui a conduit la Renamo à annuler le Gpa et a annoncé un retour à la violence.

Les attaques de la Renamo dans le centre et le nord du Mozambique ont coûté la vie à des civils innocents et ont entraîné le déplacement d’une bonne partie de la population des provinces de Sofala et de Tete. Jusqu’en juillet 2014, il y a eu plus de soixante négociations entre le gouvernement du Frelimo et la Renamo, qui se sont conclues en août 2014 avec de nouvelles dispositions pour la paix. Suite aux élections de 2014, la Renamo de Dhlakama menace de faire sécession dans les provinces où il a obtenu la majorité. Ce qui pourrait, potentiellement, déstabiliser tout le pays. La Renamo a eu recours à une politique de rétribution, proposant la division du pays en deux régions, le nord et le sud, s’attribuant les provinces riches en minerais du nord et les provinces du sud au Frelimo.

CONCLUSION

La transition du Mozambique au cours de la période post-conflit soulève trois importantes questions. La première est que l’Etat dans la période du post-conflit, n’a pas réussi à orienter le pays vers des politiques plus humaines. Ceci est le résultat de manipulations des institutions politiques et économiques qui n’ont pas été abordées de façon adéquate par la décolonisation.

Les analystes qui ne reconnaissent pas la connexion entre les politiques de la "décolonialité" et la production de savoir, c’est-à-dire entre le programmatique et l’analytique, sont susceptibles de refléter "une acceptation sous-jacente de la modernité capitaliste, de la démocratie libérale et de l’individualisme", [29] des valeurs que la "décolonialité" s’efforce de remettre en cause. Les nouveaux discours d’économie politique du développement dans le post-conflit au Mozambique devrait être enraciné dans la "décolonialité" qui, en pratique, donne la priorité aux citoyens.

Deuxièmement, le patronage politique et le pouvoir absolu ont infiltré les mouvements de libération en Afrique australe et sont devenus des éléments cruciaux dans les structures régionales de parti. Le Frelimo, aussi bien que le Zimbabwe African National Union Patriotic Front (Zanu-Pf) au Zimbabwe et l’African National Congress (Anc) en Afrique du Sud ont dévié de la rhétorique révolutionnaire vers des "démocraties gérées".

Les démocraties gérées ont pour caractéristiques une présidence forte et des institutions faibles, le contrôle des médias par l’Etat, le contrôle des élections avec permission pour les élites de délégitimer le verdict des urnes, une efficience visible à court terme et une inefficience à long terme. [30]

Troisièmement, les politiques et tactiques du Frelimo sont devenues anti-démocratiques et la transition vers la "démocratie" a conduit à une plus grande inégalité. Le Frelimo, sous la présidence de Nyusi , va continuer de consolider les institutions politiques qui aggravent la pauvreté et l’inégalité au Mozambique. Alors que le dirigeant charismatique, Samora Machel a instillé progressivement une vision pour une nouvelle société, la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion sociale sont à l’ordre du jour.

Lorsque les richesses de la nation sont aux mains d’une minorité, les opportunités et l’ingéniosité sont mises de côté. Les citoyens sont exclus pendant que les institutions politiques et économiques soutenues par le Frelimo sont des illusions. Un examen du Mozambique dans le post-conflit révèle que le gouvernement du Frelimo sous la présidence de Nyusi va continuer à renforcer des institutions politiques et économiques extractives, faisant usage de tactiques politiques coercitives et des structures de parti successives, au détriment des citoyens.

Madalisto Phiri est un doctorant en politique internationale au National Research Foundation, Dept of Science and TechnologyChair in Applied Social Policy au Archie Mafeje Research Institue (Amri) à University of South Africa, Pretoria, South Africa. Phiri est un Fellow, Next Generation of Social Science Research (2014-2015), Social Science Resaerch Council, New York, USA

Antonio Macheve Jr est un candidat au MPhil en études du développement à l’université du Cap, en Afrique du Sud. Macheve est boursier du Mandela Rhodes Scholar de Maputo au Mozambique

Texte traduit de l’anglais par Elisabeth Nyffenegger

1] Allafrica.com (2012) Mozambique : Frelimo - Economy Robust and Stable, AllAfrica.com, 24 September,
Disponible à : http://allafrica.com/stories/201209250552.html [Accessed 15 July 2014]

2] UNICEF (2010) Child Poverty and Disparities in Mozambique. Maputo : United Nations.

3] World Bank (2014) Mozambique Economic Update : January 2014. Washington, DC : The World Bank.

4] Cooper, Fredrick (2002) Africa since 1940 : The past of the present. Cambridge : Cambridge University Press.

5] Fanon, Frantz (1963) The Wretched of the Earth. Grove Press : New York.

6] Ibid.
7] Mignolo, Walter (2011) The Darker Side of Western Modernity : Global Futures, Decolonial Options. Durham : Duke University Press, p. xxiv.

8] Quijano (2007) Coloniality and Modernity/Rationality Cultural Studies 21(1-2) : 168-178 p. 168.

9] Mignolo, Walter (2011), p. xxiv-xxiv.

10] Mignolo, Walter (2007) Delinking. Cultural Studies, 21 (2-3), p. 452.

11] Mignolo, Walter (2011), p. 217.

12] Ibid, p. 52.

13] Quijano (2007), p. 178.

14] Van de Walle, Nicolas (2000) The Impact of Multi-Party Politics in Sub-Saharan Africa. Presented at the Norwegian Association for Development Research Annual Conference, The State Under Pressure, 5-6 October, Bergen, Norway.

15] Allafrica.com, ‘Mozambique : Nyusi to Take Office on 15 January,
http://allafrica.com/stories/201501081559.html, accessed 27 January 2015.

16] Rønning, Helge (2011) The Frelimo State. Presented at the Conference on Legitimacy of Power—Possibilities of Opposition, 30 May-1 June, Jinja, Uganda.

17] Phiri, MZ & Macheve, A. (2014). ‘Mozambique’s Peace Decades Since the End of the Conflict’, African Journal on Conflict Resolution, Vol.14, No.1.

18] Macuane, José Jaime (2012) Economic and Political Liberalization, Dependency and Elite Formation in Contemporary Mozambique. Danish Institute for International Studies. Disponible à : http://subweb.diis.dk/sw122929.asp [Accessed 15 July 2014]

19] Ibid.

20] Forquilha, Salvador Cadete & Orre, Aslak (2011) “Transformações sem Mudanças ?” Os Conselhos Locais e o Desafio da Institucionalização democrática em Moçambique. Published as part of The Political Economy of Decentralization and Local State Building in Mozambique project, April 2010, Gorongosa District, Mozambique under the direction of Bernard Weimer.

21] Rønning, Helge (2011)

22] Hanlon, Joseph (2009) Mozambique’s elite—finding its way in a globalised world and returning to old development models. Presented at a Crisis States Research Centre seminar, 7 October, London School of
Economics, London, UK.

23] Nhachote, Luis (2012) Mozambique’s ‘Mr Guebusiness’. Mail & Guardian South Africa, 6 January, Available at : http://mg.co.za/article/2012-01-06-mozambiques-mr-guebusiness [Accessed 2 October 2012]

24] Mucari, Manuel (2014) Mozambique’s Frelimo selects Guebuza loyalist as presidential candidate. Reuters UK, 2 March, Available at :
http://uk.reuters.com/article/2014/03/02/uk-mozambique-candidate-idUKBREA2107120140302 [Accessed 4 July 2014]

25] Gerety, Rowan (2013) Mozambique’s Booming Town. Guernica, 15 May, Available at : http://www.guernicamag.com/features/mozambiques-mining-boomtown/ [Accessed 4 July 2014]

26] Ibid.

27] Ossemane, Rogério (2013) Is the Extractive Industry Transparency Initiative Relevant for Reducing Diversions of Public Revenue ? The Mozambican Experience. South African Institute of International Affairs (SAIIA), Policy Briefing No 61.

28] Ibid.

29] Juris, Jeffrey S. & Khasnabish, Alex (2013) Introduction. In Juris, Jeffrey S. & Khasnabish, Alex (eds.) Insurgent Encounters : Transnational Activism, Ethnography, and the Political. Durham : Duke University Press, p.6.

30] Forde, Fiona (2011) An Inconvenient Youth : Julius Malema and the New ANC. Johannesburg : Picador Africa.

Cette publication a été rendue possible grâce au soutien du Social Science Research Council, Next Generation of Social Science Research in Africa Fellowship, avec un financement provenant de la Carnegie Corporation à New York.

Source : http://pambazuka.org