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Tunis : création du Comité pour le Congrès National de Sauvegarde de la Révolution

D 24 février 2011     H 05:20     A     C 0 messages


Le vendredi 11 février toutes les forces d’opposition au gouvernement Ghannouchi se sont retrouvées pour mettre sur pied un Comité pour le Congrès National de Sauvegarde de la Révolution. Il s’agit d’un nouveau pas d’importance majeure dans le développement de la révolution tunisienne. Ces forces regroupent les 10 partis de gauche, démocratiques et nationalistes déjà rassemblés dans le « Front du 14 janvier », mais aussi d’autres partis comme le parti islamiste Ennadha et le Congrès pour la République, ainsi que – c’est fort important - la centrale syndicale UGTT. Des associations telles que celle des Avocats, des Journalistes, des Écrivains, sont également parties prenantes de l’initiative. En tout, 28 organisations ont signé la plate-forme. Celle-ci demande que le président par intérim actuel reconnaisse la légitimité du Comité et donc du Congrès qui sera convoqué et son droit de regard sur toutes les décisions du gouvernement et le droit de les rejeter. Il revendique également la dissolution des 3 commissions mises sur pied par le gouvernement Ghannouchi, qui doivent enquêter, une sur les violences, une deuxième sur la corruption et les malversations sous Ben Ali et une troisième sur les réformes politiques. Ces commissions sont maintenant dirigées par des proches … précisément de l’ancien dictateur Ben Ali et de son parti RCD (entretemps dissous). Le Comité exige quelles soient remplacées par 3 commissions créées par le Congrès de Sauvegarde de la Révolution.

Pour Samir Hammouda, un représentant du PCOT en France , « il s’agit dans les faits de la création d’un contre-pouvoir. Ce n’est pas encore ce que revendique le ‘Front du 14 janvier’, notamment la nomination d’un gouvernement populaire provisoire par ce Congrès. Mais c’est un compromis entre les 28 forces d’opposition qui permet de développer la révolution. Soit le président accepte et cela permettrait dans les faits d’imposer des mesures pour aller de l’avant. Soit le président refuse la légitimité du Congrès et de sa plate-forme. Mais alors cela aiguiserait encore plus les contradictions et raviverait également la révolution. Car la réunion du 11 février a également décidé la création de Comités de Sauvegarde de la Révolution à tous les niveaux, régionaux et locaux. Les locaux de l’UGTT seront les secrétariats de ces comités. Alors que les grèves, manifestations et rassemblements continuent à se multiplier en Tunisie, la plate-forme du Comité pour le Congrès de Sauvegarde de la Révolution est popularisée, les gens sont invités à s’organiser dans un comité local. La révolution se structure de plus en plus ! »

Le samedi 12 février le « Font du 14 janvier » a tenu son premier grand meeting à Tunis, au palais des Congrès, une grande salle de 5.000 places. Non seulement elles étaient toutes occupées, mais plus de 1.000 personnes n’ont pas pu entrer…. Alors que la salle débordait d’enthousiasme et n’arrêtait de scander des slogans, les porte-paroles des différentes composantes du Front appelaient leurs militants et sympathisants à s’investir dans la mise sur pied des Comités pour la Sauvegarde de la Révolution, ainsi que des Comités locaux et régionaux du Front du 14 janvier.

Baudouin Deckers

Source : http://www.ptb.be

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