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Burundi : déclaration de campagne citoyenne contre le 3° mandat

D 5 juin 2015     H 05:15     A     C 0 messages


REPUBLIQUE DU BURUNDI

ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE

CAMPAGNE CITOYENNE : HALTE AU TROISIEME MANDAT

Le processus électoral se trouve à la croisée des chemins à cause de l’ambiguité
volontairement entretenue par le Président de la République et son parti d’origine au sujet du
troisième mandat.

Il n’est pas superflu de rappeler que les institutions qui dirigent le pays sont le résultat d’une
longue marche vers la paix commencée depuis I’adoption de l’Accord d’Arusha pour la paix
et la réconciliation le 28 août 2000.

L’Accord d’Arusha ainsi que la Constitution qui en est issue sont on ne peut plus clairs au
sujet des mandats présidentiels.
L’Accord d’Arusha, soucieux de la délicatesse de la fonction présidentielle, en visant
l’efficience et l’alternance, a limité les mandats présidentiels à deux, chaque mandat ne devant
pas dépasser 5 ans.

L’esprit de l’Accord d’Arusha a été entièrement fondu et traduite dans la Constitution adoptée
par référendum le 28 février 2005 et promulgué le 18 mars 2005.
Nul n’ignore que la stabilité institutionnelle résulte de l’Accord d’Arusha et de la constitution
actuelle comme le Président de la République s’en est réjoui à plusieurs occasions lors de la
célébration de I’anniversaire de la victoire de son parti.
L’article 96 de la Constitution, lu en combinaison avec d’autres dispositions pertinentes à
savoirles articles 103 et 302, montrent à suffisance qne le Président de la République du
Burundi ne peut exercer plus de deux mandats.

Et pour cause, l’article 96 limite les mandats présidentiels à deux, tandisque I’article 302
précise les modalités d’accès au premier mandat présidentiel auquel cas le Président est élu,
non pas au suffrage universel direct mais au suffrage universel indirect par les représentants
du peuple.

Cette exception ne préjudicie en rien l’exercice du mandat présidentiel doté de tous les
pouvoirs, saufà vouloir créer une spéculation qui se retournerait contre l’auteur qui ne saurait
dès lors expliquer qu’il n’était pas président de la République entre 2005 et 2010.

De plus, au Burundi comme partout dans le monde, l’exercice des fonctions aussi importantes
,que celles du Président de la république est conditionné par la prestation de serment devant le
peuple. La Constitution a par ailleurs levé toute équivoque en précisant que la période du
mandat présidentiel commence à courir dès la prestation de serment < Le mandat du Président
de la République débute le jour de sa prestation de serment et prend fin à I’entrée en
fonctions de son successeur > (art.I}3 de la Constitution).

Ledit serment est présenté au Peuple burundais, seul détenteur de la souveraineté nationale et
consiste notamment àiurer fidélité à la Constitution du Burundi(art.106). Le Président de la République a déjà prêté serment deux fois, le Peuple burundais ne peut en aucun cas accepter
de recevoir un troisième serment !

De par les communications faites par le Président de la République en la Personne de Pierre
Nkurunziza et le CNDD-FDD, d’aucuns ressentent la solidarité naturelle visant à attribuer la
paternité de la décision de briguer le troisième mandat au parti comme si c’est le parti qui
lisait et interprétait la Constitution pour le président alors que la Constitution est la loi
fondamentale d’où il tire ses pouvoirs.

Il devient par ailleurs intéressant de poser la question au parti CNDD-FDD pour savoir si ce
parti n’ajamais été capable de former ses membres au point de proposer d’autres candidats
aux élections présidentielles.

Cette personnalisation du pouvoir doublée d’une volonté de créer une sorte de monarchie est
devenue une provocation du peuple car il s’agit, ni moins ni plus, d’un coup d’état
Constitutionnel.
Il est surprenant et attentatoire aux principes démocratiques qu’à ce jour, certains partenaires
du Burundi veuillent soutenir le troisième mandat chr Président Nkurunziza sans daigner
projeter les conséquences que cela présentent sur le Burundi, une pratique pourtant réfutée
dans tous les pays d’Afrique.

Les organisations signataires appellent la communauté internationale particulièrement les
parrains de I’Accord d’Arusha à savoir les Etats Unis d’Amérique, la France, le Rwanda,
Ouganda, Kenya, Tanzanie, l’Afrique du Sud,de ne pas soutenirla violation de l’Accord
d’Arusha pour assouvir les intérêts d’un parti politique et d’un seul homme.
Les académiciens, religieux, journalistes, juristes, analystes politiques, artistes musiciens, les
jeunes du Burundi sont appelés à DIRE HALTEAU TROISIEME MANDAT, engageonsnous
pour TOURNER LA PAGE.

Les organisations signataires sont prêtes à protester contre la violation de l’Accord d’Arusha
et de la Constitution.

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VIVE L’ACCORD D’ARUSHA

VIVE LA CONSTITUTION