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Cameroun : Complot politique contre Enoh Meyomesse, penseur dissident inflexible

D 26 janvier 2012     H 05:06     A Juliette ABANDOKWE     C 0 messages


L’écrivain camerounais Enoh Meyomesse, arrêté et séquestré depuis le 29 novembre 2011, comparaîtra devant le Tribunal militaire de Yaoundé.

L’illustre détracteur de la machine à terroriser du régime Biya, victime aujourd’hui d’un complot digne des années staliniennes les plus sombres, est accusé de "vol aggravé et de détention d’armes de combat". C’est avec ce chef d’accusation inventé et orchestré de toutes pièces, que Meyomesse est présenté au public et à la presse en tant que "bandit de grand chemin", en compagnie de ses soi-disant trois complices, dans un climat d’humiliation extrême.

Les accusations complètement ubuesques dont on affuble un des grands penseurs de l’opposition camerounaise, cache en vérité le grand malaise du régime face aux accusations d’une justesse indéniable et répétées d’un frère de Paul Biya, un Béti, qui de plus est tenace et intelligent. Voilà donc le véritable crime d’Enoh Meyomesse.

"Ayant fait ses études en France, âgé de 54 ans, Enoh Meyomesse est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg et Maître es Science Politique de l’Université de Paris II. Etudiant, il a milité dans les rangs de l’Union Nationale des Etudiants du Kamerun, UNEK, et de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France, FEANF. Au mois d’octobre 1984, il avait été l’objet d’une arrestation à l’aéroport de Douala, pour son engagement politique en France, en faveur de la démocratie au Cameroun. En effet, il y militait dans l’O.C.L.D., Organisation Camerounaise de Lutte pour la Démocratie, créée par Abel Eyinga et Jean-Michel Tekam. Par ailleurs, il a été co-organisateur du tout premier meeting de l’opposition camerounaise en France, le 6 septembre 1981. De retour au Cameroun en 1987, il s’est porté candidat aux législatives de 1992, sous les couleurs du PAL. En 1995, il a créé le Parti de la Renaissance Nationale, PARENA et en a été candidat, sans succès, législatives de 1997. En 2004, il a participé à la présidentielle, aux côtés de Garga Haman Adji, candidat de l’ADD." (Blog de Meyomesse)

En lisant le texte ci-dessous, écrit par Meyomesse en janvier 2009, et preuve d’un très grand courage civil, vous comprendrez aisément pourquoi son "frère" Paul Biya de M’vomeka ne l’aime pas, et éprouve depuis un long moment, l’envie irrépressible de l’éliminer du paysage socio-politique camerounais.

A vrai dire, les patriotes camerounais sont sous le choc aujourd’hui, devant l’escalade du cynisme et de la glaciale détermination de Paul Biya à vouloir se venger de ceux qui lui portent ombrage, et à décider avec une volonté implacable de l’élimination de toute menace pour la crédibilité de son régime. Car ceux qui ont réussi à transpercer durablement la noirceur de ses manigances dans leur profondeur, sont dorénavant tenant du pouvoir d’éclairer les yeux et les esprits du peuple camerounais. Le peuple camerounais, comme tant d’autres, commence à s’agiter sérieusement, et Biya a compris qu’il n’a pas le droit à l’erreur s’il veut sauvegarder son pouvoir démoniaque et sa main mise sur le territoire national camerounais. Comme un cobra qui se sent en danger, il est même à craindre que son venin ultra-toxique sera craché tout azimut dorénavant.

Mais Biya s’imagine-t-il vraiment qu’il pourra continuer à mater brutalement le peuple camerounais entier pendant 7 ans encore, juste parce qu’il a réussi à s’autoproclamer grossièrement "choix du peuple" en octobre dernier ? A vrai dire, Biya sait parfaitement que chaque jour qui passe le rapproche de sa fin. Et il pense qu’il pourra terroriser une fois de plus un peuple entier, en frappant au coeur de son âme, juste pour lui faire comprendre une fois encore qu’il est impuissant et qu’il ne peut rien.

Juliette Abandokwe

Source : http://juliette.abandokwe.over-blog.com