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Cameroun : Des leaders syndicalistes arrêtés à Yaoundé

D 13 novembre 2010     H 04:00     A     C 0 messages


Yaoundé (Cameroun) Cinq membres de la Confédération syndicale du secteur public (CSP) ont été arrêtés jeudi en fin de matinée à Yaoundé, la capitale camerounaise, alors qu’ils tentaient d’organiser un sit-in devant les services du Premier ministre pour exiger de meilleures conditions de vie et de travail des salariés de l’Etat, a constaté APA sur place.
Arrivée sur les lieux vers 10 heures (heure locale), la cinquantaine de manifestants a été accueillie par un
impressionnant cordon de sécurité lourdement équipé.
Les échanges verbaux se sont ensuite envenimés, conduisant à l’arrestation de ces syndicalistes.
Jusqu’en mi-journée, le président confédéral, Jean Marc Bikoko, ainsi que ses quatre camarades restaient incarcérés dans les locaux du commissariat central n°1 de la ville où tout contact avec l’extérieur leur était interdit.
Le sous-préfet de Yaoundé 3è, arrondissement situé en plein cœur de la capitale, Martin Locko Moutassi, avait d’interdit, il y a quelques jours, ce sit-in pacifique au motif que la déclaration de manifestation n’avait pas respecté les délais légaux. Il rappelait également que « les manifestations publiques à caractère vindicatif et/ou revendicatif sont et demeurent interdites sur toute l’étendue du département du Mfoundi », qui abrite Yaoundé.
La CSP entendait remettre au Premier ministre une correspondance destinée au chef de l’Etat et qui résument les griefs des employés de l’Etat.
Ceux-ci se résument en 10 points dont les deux principaux sont le rétablissement des salaires des personnels civils de la fonction publique à leur niveau de décembre 1992 et leur revalorisation de 30%, pour tenir compte du coût élevé de la vie, mais aussi l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite.
Cette centrale avait déjà brandi pratiquement les mêmes revendications, au cours d’une marche pacifique également réprimée le 28 novembre 2007 devant le palais de l’Assemblée nationale à Yaoundé.
En effet, au plus fort de la crise économique, le gouvernement décida de la baisse des salaires de ses employés allant parfois jusqu’à 70%.
En mars 2008, au lendemain des « émeutes de la faim » qui avaient embrasé le pays et fait plus de 1502 morts, selon des sources indépendantes, le président Paul Biya consentit une augmentation desdits salaires de l’ordre de 15%, une mesure jugée insignifiante par la CSP.
Cette centrale a par ailleurs déposé une plainte pour « violation des droits syndicaux » contre l’Etat du Cameroun devant le Comité de la liberté syndicale du Bureau international du Travail (BIT).

Source : le jour