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Cameroun : Douala Six employés de la Communauté Urbaine en grève de la faim

D 1er septembre 2011     H 05:26     A Alix Fetué     C 0 messages


Ils réclament leur « régularisation administrative et financière »

Hôtel de ville à Bonanjo, ce lundi 22 août 2011. Il est 10 heures passé de quelques minutes. Dans la cour centrale, des vigiles, une dizaine à peu près, la mine à ne pas se faire des amis. A l’entrée principale sur les escaliers, trois femmes et deux hommes, assis à même le sol. D’apparences détendues, ceux-ci par contre sont accueillants et parviennent même à des éclats de rire, en réponse à la phrase « nous n’osons pas vous demander comment vous allez ce matin ! » que nous lâchons pour tenter de détendre l’atmosphère. « Vous ne pensez pas si bien le dire monsieur le journaliste » réplique l’un des hommes de la bande. Lui, c’est Nlepe Nlepe Fils Emmanuel Désiré, porte parole du groupe. De suite, il nous apprend qu’ils sont « six en principe à faire ce mouvement, mais le dernier est en déplacement pour un deuil et va nous rejoindre très vite ». Tout comme eux, la presse n’est visiblement pas la bienvenue ici ce jour. L’un des vigiles fait savoir que nous ne pouvons pas travailler « là ». A l’entrée, sous-entend t-il. « C’est cette violence et cette pression que nous subissons ici depuis ce matin, vous êtes témoin vous aussi. Pourtant nous ne réclamons que nos droits » clame l’un des grévistes. Leurs pancartes ont été arrachées, sur lesquelles on pouvait lire « Pendant que S.E.M Paul Biya recrute, M. Ntone Ntone Fritz chasse... », « Nous réclamons la régularisation administrative et financière sans condition ».

Les faits

A l’origine du mouvement d’humeur, une note signée du Délégué du Gouvernement auprès de la communauté Urbaine de Douala, le Dr Fritz Ntone Ntone, « en date du vendredi 19 août dernier » et qui, pour reprendre les termes du porte parole, « suspend les recrutements à la CUD ». Or, il s’avère pour ces derniers, qu’ils ne sont pas en phase d’embauche. « Nous ne cherchons pas le travail, nous travaillons ici à la CUD depuis près de six ans » clame monsieur Nlepe. Autre fait majeur, ils sont pour la plupart, des ex-chefs de service. « Comment peut-on être chef de service si on n’est pas recruté ? » s’interrogent les grévistes. Selon leur porte parole, M. Nlepe Nlepe, ils sont été recruté à la CUD « pour certains en 2005, d’autres en 2004 et 2006. Nous avons été butés par le fait que l’administration avait momentanément suspendu les régularisations et les recrutements dans les municipalités dont les communautés urbaines et les communes. Mais quand la situation a été levée, le Ministre d’Etat par une circulaire parue dans Cameroon Tribune en 2007, demandait à ce qu’on nous contractualise et qu’on nous rappelle nos salaires pour qu’on puisse rentrer dans nos droits. Monsieur le délégué du gouvernement à refusé. Nous nous sommes dit nous aimons notre pays et voulons la paix, on travaille on attend. Le 05 décembre 2010, il saisi le Ministre pour demander si ce dernier tenait à ce qu’il avait préalablement recommandé, le Ministre a répondu favorablement le 14 février 2011 en demandant que nos contrats lui soient envoyés en guise de régularisation administrative et financière. Vous comprenez donc que ce n’est pas le recrutement. Puisque le Délégué dans son communiqué dit qu’il suspend notre recrutement. Il ne s’agit pas de recrutement, nous réclamons nos droits. S’il fait son recrutement nous ne sommes plus demandeurs d’emploi, nous sommes employés à la CUD » relate monsieur Nlepe Nlepe.

Avant de quitter les lieux, nous avons tenté de rencontrer des responsables de la CUD, question d’y voir plus clair. Le délégué, pas à son bureau à ce moment, le Secrétariat Général de la mairie nous fait savoir qu’ « il n’y a aucun commentaire à faire sur ce sujet ». Réagissant à l’entame de la grève des personnels, le Délégué du Gouvernement auprès de la CUD avait indiqué dans un communiqué lu au poste national le mercredi 17 août que les six manifestants ne comptent plus parmi les employés de la CUD, et qu’ils ont été frappés pour « indiscipline ». De leur côté, les grévistes persistent et rassurent qu’ils ne mettront un terme à leur mouvement que s’ils obtiennent gain de cause. Ils ont entamé ce mardi, leur deuxième jour de grève.

Alix Fetué

Source : http://journalducameroun.com