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Cameroun : L’appel du Manidem au peuple pour un front uni

D 16 octobre 2014     H 05:46     A Catherine Aimée Biloa     C 0 messages


Le 2 août 2014, le Comité National de Coordination du Manidem rendait publique une déclaration sur les attaques de Boko Haram dans notre pays. Pour ces membres, il est plus que fondamental de « sauver le Kamerun sans sauver le régime Rdpc ». Cela pouvant se justifier par le simple fait que, ces attaques terroristes du Nord sont vraisemblablement le fait d’une rébellion armée qui s’installe. Elles qui pourraient ainsi être une tentative de déstabilisation du pays qu’instrumentalisent des puissances étrangères, comme la France.

C’est ainsi que, la position de ce parti politique de l’opposition est largement partagée par l’opinion publique camerounaise. Même si, elle semble être également fortement contestée par différentes personnalités, notamment de la Société Civile. La majorité des formations politiques de la nébuleuse de l’opposition a adopté des positions mi-figue, mi-raisin, sans vraiment s’engager de quelque côté que ce soit. C’est dans ce contexte, que le 5 septembre dernier, le « kamikaze du Roi » intervient en donnant l’air et surtout la fausse assurance que le gouvernement avait enfin trouvé une position officielle. Mal lui en a pris car, le surf politique dans lequel il excelle a sonné comme un encouragement de ses collègues, à se mettre en cause, les uns, les autres. Le Cameroun, de l’avis du Manidem fait face à des tribulations d’un régime déboussolé et désemparé.

La déclaration d’Issa Tchiroma Bakary, Ministre de la Communication étant la preuve de cette sottise de notre gouvernement. Tant il a affirmé que, « Boko Haram est avant tout une affaire extérieure », en d’autres termes, les actions terroristes perpétrées au Nord sont avant tout une affaire extérieure. Il a ainsi passé le temps à s’interroger sur cette nébuleuse, n’apportant aucun éclaircissement majeur. « Si c’est « avant tout » une « affaire extérieure », en y réfléchissant un peu, et après tout, ce serait quoi ? Quand on dit avant tout, cela veut dire avant toute autre chose. Alors, cette autre chose, ce serait quoi ? », S’est-il interrogé. Avant de poursuivre : « calmez- vous il n’y a pas de quoi s’alarmer pour le moment. Mais ne m’en demandez pas plus. Si vous voulez que cela sorte de ma bouche, allez voir ailleurs. Vous avez menti ! ». Cette sortie du ministre de la communication confirme au contraire, que le gouvernement ne veut pas dire la vérité au peuple camerounais, sur les évènements qui se déroulent au Nord. Pourtant, des informations sur le bilan exhaustif des attaques, des enlèvements et des exactions dans le Nord, le coût de cette opération, en termes de soldats camerounais engagés, de matériels sur le champ des opérations et de pertes en vies humaines et de dégâts matériels sont indispensables. De l’avis des membres du Comité National de Coordination du Manidem, il n’y a rien dans ce qui précède qui puisse être assimilé à un secret militaire.

C’est le minimum qu’un gouvernement doit donner à son opinion publique, pour qu’il mérite d’avoir le droit, en retour, de lui demander des sacrifices. Le notre a choisi de mettre en avant deux de ses membres, pour enfumer « les évènements du Nord », dans un flou artistique. Plus loin, la sortie de Cavaye, du haut du perchoir de l’Assemblée Nationale qui a « mis le feu aux poudres », pour ainsi dire, fut une grosse sottise, une faute lourde. Pour le Manidem, il ne s’agit pas d’un centre du « Kongossa ». Le président de l’Assemblée Nationale étant censé représenter tout le peuple Camerounais, vient faire des déclarations tonitruantes sans lendemain. Il faut rappeler que, la sottise de Cavaye n’avait pas fini de faire des dégâts, qu’Eyebe Ayissi sortait la sienne. Ce Ministre de la République chargé de traquer les braqueurs des caisses de l’Etat, insinue publiquement, que la tentative de déstabilisation du Cameroun, a un contour ou une coloration régionaliste, en l’occurrence nordiste. Qui plus est, il tente d’entrainer dans sa dérive naturelle de tribaliste et régionaliste, l’ensemble des populations de la Lekié. Bien plus grave encore, Djibril CavayeYeguie se permet d’utiliser l’entête et le sceau de l’Assemblée Nationale, pour signer un communiqué à coloration sectaire et régionaliste, au nom du Grand Nord. « Cavaye, qui t’a dit que tu as le droit de parler au nom des Kamerunais du Nord, ces kamerunais que les élites du Nord, exploitent, appauvrissent, briment et répriment depuis toujours ? », s’interroge le Manidem. Et de poursuivre : « Qui plus est, qui t’a dit (dans ce genre de cas, le tutoiement est de rigueur)que tu représentes les Camerounais du Nord ? Tu te représentes toi-même, à la rigueur (et même) ta famille et tes proches. Cavaye opère là une tentative foireuse de détournement de pouvoir, une autre faute lourde ».

Un front uni s’impose…

Au regard de ce qui précède, le Manidem pense que, le régime du Renouveau est un régime néocolonial, une place forte du pré-carré français. La France doit donc, de son point de vue, contrôler la transition politique au Cameroun. Pour les raisons qu’il a énumérées plus loin, l’évolution de la situation sociopolitique au Cameroun lui cause des soucis. Du coup, le Président Biya n’est plus l’homme de la situation pour la France, à cause de l’impopularité de son régime, les luttes claniques pour la succession qui s’intensifient, et de sa relative ouverture vers d’autres partenaires commerciaux. La France voudrait contrôler la succession pour, comme d’habitude, faire une révolution de palais et placer « ses pions ». Au Manidem, il existe des rebelles contre l’ordre établi néocolonial. Comme les résistants français étaient des rebelles à l’ordre pétainiste et à la domination de l’Allemagne nazie. Il ne faut jamais perdre de vue qu’un peuple opprimé a le droit de s’organiser, comme il veut, même a prendre des armes pour se libérer.

Il faut donc dire qu’en pareille situation, tout le gouvernement devait « être sur le pont ». Le ministre de l’Administration Territoriale et les ministres en charge de l’Education Nationale devraient informer l’opinion nationale sur les dispositions prises pour ne pas hypothéquer l’année scolaire des élèves et étudiants Camerounais qui sont scolarisés dans ces zones. Un front uni face à ces agressions extérieures est capital, voire indispensable. Il doit être impulsé par le Chef de l’Etat.

Catherine Aimée Biloa

Source : http://fr.africatime.com