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Cameroun : La police interdit la projection d’un film sur la banane

D 6 octobre 2013     H 05:41     A     C 0 messages


La police camerounaise a interdit la projection mercredi à la Fondation Muna à Yaoundé d’un documentaire “La banane”, très critique sur les activités de la compagnie franco-américaine PHP spécialisée dans ce fruit au Cameroun.

“La direction de la Fondation a été saisie par la police (qui souhaitait savoir) si on avait une autorisation. Nous ne l’avons pas parce que nous ne l’avons pas sollicitée”,

a expliqué un des organisateurs de la projection, Samuel Nguiffo.

Un commissaire de police s’est rendu mercredi à la Fondation pour empêcher la diffusion du film.

“Nous avions prévu une projection privée, ce que nous avons l’habitude de faire, et non une projection publique”, a précisé M. Nguiffo.

“Le gouvernement nous empêche de nous exprimer”, a affirmé Franck Bieleu, le réalisateur du documentaire “La Banane”, qui parle de l’exploitation de la banane dans l’arrondissement de Penja (ouest).

Selon la note d’information sur le documentaire, le film dénonce notamment l’expropriation des terres de petits exploitants qui sont “remises” à la société Plantations du Haut Penja (PHP), une compagnie franco-américaine spécialisée dans la banane.

“Des personnes qui ont refusé de céder leurs terres ont été emprisonnées”, affirme M. Bieleu pour qui la compagnie PHP “est extrêmement puissante” et compte “dans ses rangs des élites locales et des responsables politiques”.

Le documentaire dénonce aussi des “conditions de travail exécrables”, selon M. Bieleu. “La moyenne salariale chez les ouvriers est de 23.000 Fcfa (35 euros)” par mois, en dessous du salaire minimum fixé à environ 43 euros, soutient-il. D’après M. Bieleu, certains employés cumulent jusqu’à “14 heures” de travail par jour.

PHP, qui “emploie plus de 6.000 ouvriers”, selon la note, est l’un des plus grands producteurs de banane au Cameroun. Ses produits sont destinés au marché européen.

La semaine dernière, deux réalisateurs français et six Camerounais avaient été gardés à vue pendant une nuit lors du tournage à Mbandjock (centre) d’un documentaire. “Le thème était l’accaparement des terres par la Socucam (Société sucrière du Cameroun)”, principal producteur de sucre du pays, selon la réalisatrice Mélanie Barreau.

Source : http://www.cameroun24.net