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Cameroun : les enjeux de l’endettement au centre d’une conférence-débat à Yaounde

D 2 janvier 2015     H 05:05     A Ericien Pascal Nguiamba     C 0 messages


L’une des trois communications de cette conférence-débat, organisée le 15 décembre 2014 à Yaoundé par la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette du Cameroun, a été faite par Eric Toussaint Président du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM).

La conférence-débat organisée le 15 décembre 2014 par la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette du Cameroun, a été marquée par trois communications axées sur « les enjeux de l’endettement dans le monde » faite par Eric Toussaint, Docteur en Sciences Politiques et Président du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), « Les enjeux de l’endettement du Cameroun aujourd’hui » par Alain Bernard Mendouga en lieu et place de l’ingénieur financier Babissakana, empêché et les « Impacts du déficit de la balance courante sur l’endettement et le budget » faite par l’économiste et Statisticien Dieudonné Essomba.

Cette conférence-débat a permis aux participants de comprendre que le taux d’endettement du Cameroun a connu depuis l’atteinte par le pays du point d’achèvement de l’Initiative des Pays Pauvres Très Endettés(PPTE), une croissance effrénée. Il est ainsi passé de 0% en 2010 date du retour au ré-endettement à 18% en 2013 et à 24% attendus à fin 2014. Soit une augmentation de 6% et une moyenne annuelle de 5 points de Produit Intérieur Brut(PIB) par an. Aussi même si le poids de la dette du Cameroun reste faible, il faut noter qu’il s’accroit à un rythme inquiétant fait observer Jean-Marc Bikoko,

A la fin de la conférence-débat, Eric Toussaint a confié à la presse que « c’est fondamental que les citoyens et citoyennes du Cameroun, prennent conscience que le remboursement de la dette publique constitue un des postes principaux du budget de l’Etat et que plus un Etat est amené à dépenser l’argent pour rembourser la dette, moins il peut dépenser pour garantir aux citoyens du pays la satisfaction des droits humains fondamentaux, notamment le droit à la santé, le droit à une éducation de qualité, le droit à l’emploi, à la protection sociale etc. ». Eric Toussaint ajoute qu’

« il faut se rendre compte comme citoyen et citoyenne qu’une grande partie des impôts , que chacun et chacune paye (non seulement l’impôt sur le revenu mais aussi l’impôt qui s’appelle la taxe sur la valeur ajoutée que n’importe qui paye quand il achète n’importe quel produit de base ou service de base) est dévié vers le remboursement de créanciers qui ne servent pas l’intérêt du pays, pour des dettes qui méritent d‘être auditées. C’est-à-dire qu’il faut passer la dette au crible de la critique afin de savoir si ces dettes que l’on rembourse sont légitimes ou illégitimes, légales ou illégales. Il faut déterminer si elles ont servi l’intérêt général ou pas ».

Cet expert venu de la Belgique annonce qu’avec la plateforme d’Information et d’Action sur la Dette du Cameroun, son organisation, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM), « essaye de renforcer toutes les initiatives qui amèneront la société civile, les citoyennes et citoyens du pays à prendre conscience et à agir sur la question de la dette pour qu’on ne continue pas à rembourser une dette si elle est illégitime ou illégale ».

Pour lui « L’Etat sous contrôle citoyen doit développer des politiques, qui permettent un véritable développement endogène c’est à dire basé, sur la mise en valeur du potentiel du pays. L’Etat doit arrêter de dépendre des recommandations qui viennent de l’extérieur, et de modèles économique qui ont fait la preuve qu’ils constituaient une faillite pour le pays. Il faut que l’Etat sous contrôle citoyen, utilise les ressources mises à disposition par la population à bon escient et arrête de contracter des dettes qui bénéficient à des acteurs parasitaires ».

Dieudonné Essomba a pour sa part saluer l’organisation de cette conférence débat par la société qui est aujourd’hui reconnue dans le monde entier. Pour cet Economiste et Statisticien « une politique sociale économique et culturelle ne peut plus se mener sans l’apport de la société civile, par ce que c’est de la société civile que vient la meilleure manière de poser les problématiques sociales. La société civile n’a pas d’intérêt politique, elle est objective, il faut la laisser s’exprimer par ce qu’elle elle est là pour aider les pouvoir publics à aborder dans des conditions plus idoines les problématiques qui s’adressent à la société. L’initiative comme celle-ci qui évoque un problème central, le problème de la dette avec tous ses embranchements, est une initiative très bienvenue, et qui à mon sens mérite d’être reconduite et surtout intensifiée » a-t-il déclaré à la presse. Bon à savoir, c’est la Centrale Syndicale du Secteur Public(CSP) que dirige Jean-Marc Bikoko qui assure la Coordination de la Plateforme d’Information et d’Action sur la Dette du Cameroun. Elle est composée de six Organisations membres.

par Ericien Pascal Nguiamba

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