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Contre l’arrestation de Jean Marc Bikoko et tout son Staff à Yaoundé au Cameroun

D 21 septembre 2015     H 05:23     A CADTM     C 0 messages


Le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) Réseau Afrique a appris avec indignation l’arrestation de Jean Marc Bikoko, Président de la Plate Forme d’Information et d’Action sur la Dette (PFIAD) au Cameroun.

À l’occasion du lancement de la campagne « Tournons la page » au Cameroun, le Réseau Dynamique Citoyenne a organisé un atelier sur le thème : « Gouvernance électorale et alternance démocratique ». La première journée des travaux s’est déroulée sans incident jusqu’à 18h30.

Ce matin, les travaux ont repris sans incident, jusqu’à l’arrivée des forces de sécurité qui ont intimé l’ordre de stopper les travaux sans une note écrite. M. Bikoko Jean-Marc, point focal de Dynamique Citoyenne a demandé à avoir une note écrite d’interdiction, note qui ne sera pas servie. Les travaux vont se poursuivre avec les exposés du Docteur Eric Owona Nguini Politologue puis du Dr Hilaire Kamnga, expert des questions électorales. Mais environ 20 minutes plus tard, le Sous-Préfet de Yaounde II, M. Yampen Ousmane est venu avec une horde de policiers armés jusqu’aux dents. Sous les ordres du Sous-Préfet, les policiers se sont rués à l’intérieur de la salle pour évacuer les participants par la force.

S’en sont alors suivis des coups allant dans tous les sens, les appareils de projection ont été endommagés, les caméras et les téléphones des participants et des journalistes arrachés. Une fois à l’extérieur, au moment de sortir de l’enceinte, M. Bikoko est invité à entrer dans le car des policiers, ce qu’il va faire sans résistance. Puis le zèle des policiers va les conduire à interpeller également le fils de M. Bikoko, nommé Bikoko Sévérin, simplement présent sur les lieux, ce qui a encore provoqué le courroux des participants et suite à cela, se sont ajoutés à M. Bikoko Jean-Marc, Agnès Adelaïde Metougou, chargée de communication et de plaidoyer de DC, Jessie Bénédicte Bikoko, chargée de l’Animation de DC, le fils de M. Bikoko cité plus haut et Epangue Ndjalla, employé à DC. Ils ont tous été séquestrés au Commissariat aux environs de 13h30 et aux environs de 19h, ils ont été transférés au GMI. En outre, tous ceux qui arboraient les tee shirt ont été déshabillés, y compris les femmes.

Pour rompre avec les arrestations arbitraires, le Réseau CADTM Afrique :

 condamne fermement l’arrestation arbitraire et illégale de Jean Marc Bikoko et de tout son staff ;
 exige la libération immédiate et sans condition de Jean Marc Bikoko et son staff soumis à un régime d’incarcération qui viole les principes de la liberté d’expression, des libertés individuelles et du respect de l’intégrité de la personne physique dans un Etat de droit. En effet, Ils sont privés de nourriture, de droit de visite de sa famille et de ses proches ;
 exprime son soutien total à Jean Marc Bikoko et son staff et à tous ceux qui subissent les intimidations et les provocations policières ;
 invite toutes les organisations de défense des Droits de l’homme, les politiques, la Société civile au Cameroun, en Afrique et partout dans le monde, à se mobiliser pour leur libération et mettre fin aux atteintes graves aux libertés individuelles et collectives des citoyens ;
 demande l’audit citoyen de la dette du Cameroun pour l’annulation totale et inconditionnelle des parties illégitimes, odieuses et insoutenables.

Bruxelles, le 16 septembre 2015

Pour le CADTM Afrique

Le Groupe de Coordination