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Création d’un comité de soutien pour Ahmed Abba, journaliste de RFI au Cameroun

D 27 août 2017     H 05:28     A     C 0 messages


Reporters sans frontières crée ce mercredi 16 août un comité de soutien pour Ahmed Abba. Arrêté en juillet 2015, le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun attend son procès en appel. En première instance, il avait été condamné à 10 ans de prison pour blanchiment du produit d’un acte terroriste, alors qu’il ne faisait que son travail de journaliste. Il doit comparaître de nouveau jeudi, pour la première audience de son procès en appel. Et à la veille de cette audience, Reporters sans frontières (RSF) a donc décidé de se mobiliser tout comme de nombreux artistes tel que Tiken Jah Fakoly.

Le correspondant de RFI au Cameroun, Ahmed Abba aura passé dimanche dernier deux ans en prison. Deux ans « pour rien », a dénoncé Reporters sans frontières. Parlant d’une « parodie de justice », l’ONG se mobilise pour obtenir la libération du journaliste, comme l’explique à RFI Cléa Khan-Sriber, responsable Afrique de RSF.

« Aujourd’hui on a décidé de lancer ce comité de soutien pour appeler les autorités camerounaises à libérer le journaliste. L’idée de ce comité, c’est de rassembler le plus de personnes possible. A la fois des personnes connues sur le continent africain telles que Tiken Jah Fakoly, ou des écrivains ou d’autres artistes, mais aussi le grand public. A travers la page Facebook du comité, tout le monde peut rejoindre cette initiative et créer une mobilisation forte en soutien à ce journaliste qui est emprisonné depuis maintenant deux ans de façon complètement injuste. »

Tiken Jah Fakoly fait partie de ceux qui ont souhaité soutenir le correspondant de RFI. Pour lui, « la place du journaliste n’est pas en prison. Quelles que soient les raisons, il a fait son travail et mérite d’être libéré et donc ma place est dans le comité de soutien. Ça me touche personnellement parce que je suis artiste reggae man, donc on essaye d’éveiller les consciences avec notre musique. Donc je pense que les journalistes font le même travail que nous ; donc aujourd’hui c’est Ahmed Abba, mais ça peut être Tiken Jah, ainsi moi je me sens directement concerné parce que je pense que les journalistes font partie de ceux qui aujourd’hui contribuent au réveil du continent africain. »

Et s’adressant directement à Ahmed Abba, le musicien a ajouté ces mots d’encouragement :

« Ahmed, on pense à toi et tiens bon. Tu n’as fait que ton travail dans un pays où peut-être la liberté d’expression n’est pas totale. Mais ne regrette rien. On pense à toi et on pense aussi que tu ne resteras pas là et qu’ils te feront sortir. »

Le comité de soutien d’Ahmed Abba :

 • Tiken Jah Fakoly, musicien ivoirien
 • Salif Traoré, dit Asalfo, du groupe Magic system
 • Mamane, humoriste nigérien
 • Hervé Bourges, ancien directeur de Radio France Internationale et ex-président de France Télévisions
 • Denise Epoté, directrice Afrique à TV5 Monde
 • Abdourahman Waberi, écrivain djiboutien
 • « Docteur Meddy », caricaturiste tanzanien
 • Les sociétés de journalistes (SDJ) de RFI, France24, AFP, TV5 Monde, France2, France3, Libération, Le Figaro, L’Obs, Le Point, RTL, BFM TV, Les Echos, Premières lignes et la Société des rédacteurs du Monde
 • Reporters sans frontières (RSF)
 • Africtivistes (un collectif de cyber activistes africains pour la démocratie)
 • Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ)
 • Journaliste en Danger (JED)
 • Fédération internationale des journalistes (FIJ)