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Le correspondant camerounais de RFI Ahmed Abba doit recouvrer la liberté

D 23 décembre 2017     H 04:56     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Le comité de soutien de Ahmed Abba, coordonné par Reporter sans frontières (RSF), et réunissant plus de 35 organisations, amis et confrères, appelle à la libération du correspondant de Radio France Internationale (RFI) en langue haoussa au Cameroun, alors que la cour d’appel militaire de Yaoundé doit rendre son verdict le 21 décembre. En avril dernier, Ahmed Abba avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir couvert les activités du groupe terroriste Boko Haram, dans la région de l’Extrême-Nord du pays.

Nous, organisations internationales de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme, médias et personnalités, demandons avec vigueur la libération du correspondant de Radio France Internationale (RFI) en langue haoussa Ahmed Abba, emprisonné au Cameroun depuis le 30 juillet 2015. Jeudi 21 décembre, la Cour d’appel militaire de Yaoundé doit rendre son verdict, ultime étape d’un long parcours judiciaire qui dure depuis plus de deux ans.

Ahmed Abba s’est vu condamner en première instance, le 24 avril dernier, à 10 ans de prison et une amende d’environ 85 000 € (57 millions de francs CFA) par la justice militaire pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme » et « blanchiment de produit d’acte terroriste ». Son seul tort a été de couvrir les activités du groupe Boko Haram, très présent dans la région de l’Extrême-Nord

En vertu de la loi anti-terroriste controversée de 2014, dénoncée dans un rapport du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) du 20 septembre, le journaliste avait alors été suspecté de connivence avec cette organisation terroriste sans qu’aucune preuve n’ait été fournie durant la procédure, et alors même qu’il n’a jamais cessé de clamer son innocence.

« Je suis un patriote et j’aime mon pays. Je ne me suis jamais associé aux terroristes pour nuire à mon pays et je ne le ferai jamais », a-t-il lancé lors de sa dernière audience, le 16 novembre dernier.

Nous demandons que la liberté d’information au Cameroun ne soit pas être sacrifiée au profit d’un agenda politique ou sécuritaire.

De nombreuses irrégularités ont entaché la bonne marche de ce procès reporté à 18 reprises et mettant à mal les principes d’indépendance et d’équité de la justice camerounaise. Cette cabale judiciaire contre Ahmed Abba que nous dénonçons avec force doit aujourd’hui cesser.