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LE NATIONALISME REVOLUTIONNAIRE DE L’UPC

1948-2012 : L’UPC A 64 ANS

D 11 juin 2012     H 05:32     A     C 0 messages


Avant d’examiner les prises de positions politiques et sociales des leaders du parti au cours de la lutte pour l’unification et l’indépendance, il est nécessaire de prendre en considération le reproche que l’Administration française et les autres adversaires de l’UPC lui ont constamment adressé, à savoir le fait d’être un simple rejeton du « communisme international ». Comme on l’a dit, beaucoup des responsables de l’UPC et ses dirigeants d’autres sections du RDA avaient été formés à l’analyse marxiste et au syndicalisme révolutionnaire dans l’immédiat après-guerre. A la différence de la plupart des sections du RDA qui rompirent leurs liens avec le PCF après 1950, l’UPC maintint ces contacts. De plus, la participation active de l’allié syndical de l’UPC au Cameroun, l’USCC, aux activités de la CGT à Paris et de la FSM au niveau international, exposait le parti à l’influence du syndicalisme marxiste autant qu’à une influence politique.

L’UPC, UN PARTI COMMUNISTE ?

Mais l’UPC était-il un parti communiste ? Le genre de données généralement mises en avant pour répondre par l’affirmative reste superficiel : « la participation à un certain nombre de conférences pour la paix, de festivals mondiaux de la jeunesse et de congrès de la FSM ; l’utilisation de langage marxiste dans ses pétitions et ses publications ; une structure organisationnelle ressemblant à celle des partis communistes d’Europe de l’Est et d’Asie du Sud-Est »[1] . Au cours d’une réunion du conseil de tutelle en février 1954, le délégué syrien se sentit obligé de remarquer : « il semble bizarre de considérer la présence à un congrès pour la paix comme une activité subversive, surtout lorsque bon nombre de délégués non-communistes participaient au congrès en question »[2] . Malgré leurs vigoureuses dénégations, les dirigeants de l’UPC ne purent jamais faire cesser ce reproche qui leur était fait d’être communistes. Quand, par exemple, on projeta à Bogor, en Indonésie, de réunir la fameuse conférence afro-asiatique de Bandoeng en 1955, l’UPC eut pour souci immédiat de faire remarquer que cette conférence anticolonialiste n’était pas composée essentiellement de communistes. [3]

Sur trois points fondamentaux, l’attitude de l’UPC dans ses relations avec les communistes français, et sa réaction aux critiques des autorités coloniales à cet égard, peuvent apparaitre comme la continuation du comportement du RDA inter-territorial d’avant 1950 en Afrique française. D’abord, comme le RDA, l’UPC se considéra toujours comme un mouvement représentatif de toutes les couches de la population colonisée et non d’une ou des classes particulières de cette communauté : « notre organisation est un mouvement national qui groupe les personnes appartenant à toutes les couches de la population et ne saurait prendre la forme d’un parti politique, expression d’une classe d’hommes »[4] . Deuxième, l’UPC maintint l’attitude qui avait été celle du RDA et qui présentait ses relations fraternelles avec le PCF comme la conséquence du comportement et des actions de soutien de celui-ci à la lutte anticolonialiste, et non comme une identité de vues au plan politique :

RDA : « notre appréciation sur l’attitude de nos camarades de combat ne peut donc se fonder sur leur idéologie, mais sur leur action pratique et leur attitude quotidienne ».[5]

UPC : « les peuples coloniaux ont leur propre politique qui est la politique de libération du joug colonial et dans leur lutte … ils observent les gouvernements, les partis, les personnes, les organes de presse, non sur leur idéologie ou leur programme, mais seulement sur leur attitude à l’égard des revendications des populations de nos pays. Voilà la position de l’UPC au service du peuple camerounais »[6].

L’UPC s’inscrivit enfin dans le prolongement du RDA de 1947 à 1950 en ce que les militants du parti étaient convaincus que les Français utilisaient l’accusation de communisme essentiellement pour justifier leur sévère répression, et que ce qui était véritablement en jeu n’était pas l’éventuelle orientation communiste du parti, mais son anticolonialisme obstiné. Face à la répression du gouvernement après 1947, le RDA considérait l’accusation du communisme comme un simple prétexte pour masquer les vrais motifs de la tactique brutale de l’Administration coloniale : « Est-ce en raison de notre apparentement (avec le PCF) que nos militants sont persécutés ?... nous ne le pensons pas. En effet, nos militants sont persécutés non point en raison de notre apparentement, mais en raison de la position fondamentale de lutte du RDA contre le colonialisme »[7]. Quand Gabriel d’Arboussier s’opposa en 1950-51 à la décision d’Houphouët Boigny de rompre l’affiliation du parti au PCF, son argument essentiel était que, si les liens du RDA avec le PCF tenaient bien à la position favorable du PCF à la lutte anticoloniale du RDA, alors rompre ces liens et en établir avec d’autres partis politiques français qui n’avaient aucun engagement anticolonial, c’était aller dans la voie d’un désengagement par rapport à la lutte anticoloniale[8]. A l’évidence, l’UPC partageait ce point de vue. Et Um Nyobè poursuivait en ajoutant que l’accusation de communisme était bien dans la ligne de l’idéologie colonialiste qui considérait que les peuples colonisés étaient incapables de mener leur propre lutte sans une inspiration ou une direction de l’extérieur :

« Pour l’Afrique noire en général, les colonialistes prétendent qu’il s’agit là d’une contrée composée de pays « sans problème » où la tranquillité serait absolue si quelques « agitateurs » n’étaient pas payés par Moscou pour entretenir le trouble dans le pays sur des mots d’ordre qui sont, soit ignorés par la population soit détestés par celle-ci… »

« Pour empêcher la prise en considération de nos revendications par l’ONU, les autorités françaises avancèrent de multiples raisons, dont les plus importantes furent la prétention selon laquelle les revendications énoncées étaient superficielles, ignorées des masses ou même rejetées par elle ; ensuite, les autorités colonialistes ajoutaient qu’en tout cas, il s’agissait d’une agitation orchestrée par Moscou pour des fins étrangères à l’intérêt du peuple camerounais. Telle a été la thèse fondamentale du Gouvernement français en 1952 et 1953 ».[9]

Il importe de distinguer entre l’idéologie dominante de l’UPC entre 1948 et 1956 quand elle menait ses campagnes politiques et celle de la période de lutte armée après 1956[10]. Au milieu des années soixante, le parti éclata en factions, dont certaines faisaient alliance avec l’Union Soviétique ou la République Populaire de Chine, tandis que d’autres maintenaient l’orientation indépendante qui était celle de Um Nyobè auparavant : « l’Union des Populations du Cameroun n’est ni pro-communiste, ni anti-communiste »[11]. Entre sa création en 1948 et son exclusion de la vie politique camerounaise en 1955, l’UPC ne fut certainement pas un parti communiste. Et même si l’on peut dire que plusieurs dirigeants du mouvement étaient marxistes, cette étiquette ne convient aux centaines de militants du parti[12]. Comme l’a fait remarquer un dirigeant du parti, Jean Paul Sendé, le fait que certains membres du parti étaient communistes ne suffit pas plus en faire un parti communiste que l’appartenance de catholiques à l’UPC n’en faisait un parti clérical.[13] On peut dire aussi, en maniant le paradoxe, que la direction de l’UPC, comme celle du RDA d’avant 1950, était trop au fait de l’analyse marxiste pour croire que les conditions sociales et politiques nécessaires à la formation d’un parti communiste étaient réunies dans le Cameroun de 1950-1955.

Il me semble que la meilleure appellation pour l’idéologie de l’UPC est celle de nationalisme révolutionnaire. Le parti était révolutionnaire parce qu’il désirait un changement radical de la structure économique du territoire, laquelle lui paraissait agir au profit des forces coloniales, et il était nationaliste parce qu’il considérait que l’unification et l’indépendance du Cameroun étaient les premiers pas nécessaires dans la voie d’une société camerounaise plus juste. Comme celle de nombreux mouvements anticolonialistes qui virent le jour après la Deuxième Guerre Mondiale, la critique radicale que l’UPC faisait du colonialisme se nourrissait de l’analyse marxiste et particulièrement léniniste. Mais on ne peut pas démontrer que son combat pour l’indépendance et l’unification dérivait d’une idéologie marxiste[14]. La critique radicale faite par l’UPC des motifs et des conséquences économiques du colonialisme reprend, à partir de l’exemple camerounais, un certain nombre de thèses déjà formulées par le RDA d’avant 1950[15]. Le point essentiel de cette critique bien connue est que le colonialisme et l’impérialisme sont des conséquences inévitables de l’évolution des économies capitalistes poussées à chercher un taux de profit supérieur dans l’exploitation des territoires d’outre-mer.

« En ce qui concerne le cas particulier du Cameroun, n’oublions pas que la question coloniale est quant au fond une question économique. La raison d’être de la colonisation, c’est l’exploitation des richesses. On comprendra que notre pays qui a reçu de la nature tous les privilèges économiques et géographiques ne peut manquer de susciter une grande convoitise parmi les puissances financières. C’est ainsi que malgré la présence d’une Administration et ses parades, le véritable règne à la colonie appartient au colon qui exploite les richesses et les hommes… »[16].

Mais tout en critiquant dans le colonialisme un système d’exploitation, les dirigeants de l’UPC ne mirent cependant pas au point pour le Cameroun indépendant un programme économique que l’on puisse qualifier de « socialiste »[17].

Le développement des ports et des routes vise surtout à accroitre le commerce. Le monopole de l’import-export est aux mains des non-camerounais. Un Camerounais ou un groupe de Camerounais ne peuvent commercer à l’étranger qu’en s’inscrivant dans un groupement d’importation ou d’exportation où ils se trouvent toujours minoritaires, et ainsi restent finalement toujours dans la dépendance de groupes d’import-export[18].

L’UPC critiquait fréquemment différents aspects du système économique comme l’obligation faite aux Camerounais de vendre leur bois aux compagnies forestières françaises ; la concession de contrats pour la construction des routes au Cameroun à des firmes étrangères imposant des prix exorbitants contre lesquels les Camerounais était sans défense efficace en raison de l’impuissance de l’ATCAM[19] ;l’injustice du système d’imposition qui faisait peser la charge la plus lourde sur les moins aptes à payer, les villageois[20] ; et les grandes concessions foncières accordées aux Européens contre lesquelles l’ATCAM ne pouvait rien non plus[21]. Enfin, l’UPC et le Kumsze protestèrent à diverses reprises contre l’augmentation rapide du nombre d’Européens dans le territoire et contre leur hégémonie dans les secteurs économique et administratif[22].

NATIONALISME REVOLUTIONNAIRE RADICAL DE L’UPC

On ne peut pourtant pas assimiler le nationalisme révolutionnaire de l’UPC à celui du RDA. D’abord, l’UPC persista après 1950 dans sa critique du colonialisme comme système d’exploitation économique tandis que la plupart des autres sections du RDA passaient rapidement à une approche de type réformiste. De plus, la revendication d’indépendance qui faisait partie intégrante du nationalisme révolutionnaire au Cameroun était pratiquement inexistante dans les sections du RDA ailleurs en Afrique française[23]. La direction du RDA n’épousait pas ouvertement ce qu’elle qualifiait de « sentiments autonomistes ». Elle proclamait son adhésion à l’Union Française, tandis que l’UPC consacra une grande part de son activité à protester contre les efforts menés pour intégrer le Cameroun dans l’Union Française, au même titre que les autres colonies africaines[24]. Aux yeux de l’UPC, le droit indéfectible du Cameroun à l’indépendance n’était pas négociable. Même après que son parti ait été forcé à la clandestinité, Um Nyobè se refusa à concéder que la France puisse accorder l’indépendance politique au territoire par étapes :

« Politiquement parlant, le terme « jouissance progressive » n’est pas valable quand il s’agit de l’indépendance et de la souveraineté nationales ; ces deux dernières constituant un droit naturel et indivisible pour tous les peuples du monde, il n’appartient à aucun pays de les « contingenter » comme une faveur à l’égard d’un peuple qui en a été privé par la force, comme c’est le cas ici »[25]

C’est le caractère unique de l’expérience historique vécue par les habitants du territoire qui explique l’obstination avec laquelle l’UPC revendiquait l’indépendance du Cameroun. D’abord une histoire coloniale complexe faisait qu’aux yeux de nombreux Camerounais, la domination française ni éternelle, ni sacro-sainte ou même légitime. De plus, le statut international du Cameroun, d’abord sous mandat SDN puis territoire sous tutelle des Nations Unies, fit que les Camerounais se considèrent comme tout à fait à part parmi les Africains francophones. Comme le parti nationaliste de l’autre territoire sous tutelle, le CUT (Comité d’Unité Togolaise), l’UPC était marquée par les buts plus avancés que s’assignait le système de la tutelle en comparaison des intentions limitées que la France avait à l’égard de ses possessions d’outre-mer[26]. On peut ajouter que l’UPC hérita de l’esprit nationaliste manifesté par les Duala dès le début de la domination allemande en 1884. Quant à l’argument de Ruth Morgenthau selon lequel le lien entre le PCF et le RDA a été un facteur qui « … retarda la montée du nationalisme africain favorable à l’indépendance », l’expérience du Cameroun suggère que ce n’est pas l’existence ou la non-existence de ces liens peut expliquer l’absence ou le développement d’un tel sentiment, puisque le fait de garder des contacts avec le PCF ne conduisit nullement les dirigeants de l’UPC à modifier le nationalisme indépendantiste du parti »[27]

N.B. : intertitres de Théophile NONO


 [1] V.T Le Vine, Cameroons : From Mandare to Independance, p. 153. Pour la liste complète des congrès internationaux auxquels participèrent des militants de l’UPC et de l’USCC, voir Zang-Atangana, op. cit. , p. 153-4
 [2] UNTC, 13ème session, 489ème réunion, 4 février 1954, p. 49.
 [3] La Voix du Cameroun, n°17 ? Janvier 1955, p.3.
 [4] Um Nyobè, à la conférence de Kumba, Unification immédiate du Cameroun, p. 16.
A propos de cette même ligne adoptée par le RDA avant 1950, et de l’analyse théorique de la société colonisée d’Afrique sur laquelle elle repose, voir Le Rassemblement Démocratique Africain dans la lutte anti-impérialiste,(collection Documents RDA), Paris, 1948, p.47.
 [5]
 [6] Um Nyobè, cité dans Zang-Atangana, op. cit. , p. 149.
 [7] Documents RDA, 1948, p. 56.
 [8] D’Arboussier cita notamment l’abstention des députés RDA pour la première fois lors d’un vote concernant la guerre du Vietnam, après le désapparentement avec le PCF, et y vit la confirmation de son interprétation, à savoir que la décision d’Houphouët- Boigny « était le premier pas vers un changement de l’orientation anticolonialiste de notre mouvement ». Voir G. d’Arboussier, « lettre ouverte à Félix Houphouët Boigny », Dakar-Paris, mai-juin 1952.
 [9] Um Nyobè, « où en est le nationalisme camerounais ? », dans cahiers Internationaux, n° 64, mars 1955, p. 82.
 [10] Pour une analyse inexacte qui étudie la naissance de plusieurs factions opposées pour tirer des conclusions sur l’ensemble de l’organisation, voir le mémoire d’Harold S. Gray, « A Study of Cameroon’s UPC. Rebellion and Chinese Communist Involvement », MA, The American University, 1967.
 [11] Ce que veut le peuple camerounais (Collection des Documents UPC) (PARIS ? 1952), p. 81.
 [12] Les preuves de l’adhésion de certains dirigeants de l’UPC à une analyse marxiste de la situation mondiale, telles qu’elles apparaissent dans la correspondance de ces personnalités entre eux, sont cités dans A. Owona, op. cit. , pp. 284-8 ; et dans l’article de René Moreux, « le Cameroun pourrait connaitre des troubles comme ceux du Vietnam…. », dans Marchés coloniaux du monde, n° 495, 7 mai 1955, p. 1 162.
 [13] Cité dans Zang-Atangana, op. cit. , p.164.
[14] De nombreux commentateurs ont eu tendance à confondre nationalisme et marxisme dans leur étude de l’UPC ; un exemple : Edwin Ardener qui prétend que « la réunification était un objectif qui faisant partie d’une structure idéologique de type marxiste », African Integration and Disintegration, éd. Arthur Hazlewood (Oxford, 1967), p. 303.
 [15] Voir les Documents du RDA 1948, pp. 12, 17 et 23.
 [16] La Voix du Cameroun, n° 17, janvier 1955, p. 2. Six ans plus tôt, Um Nyobè utilisa le même argument dans « Contre la guerre, pour la paix », AEF Nouvelle, n°8, mai 1949.
 [17] Lorsque l’on interrogeait, lors des rares occasions, les dirigeants du parti du parti sur leur programme économique pour le territoire, ils tendaient, dans leurs réponses, à se limiter aux relations économiques entre le Cameroun et les autres pays, notamment la France, plutôt que d’élaborer un projet pour la transformation de l’économie interne du Cameroun. Voir « l’entretien avec Ruben Um Nyobè dans le maquis », de René Mauriès, Dépêche du Midi, 8 décembre 1956, p. 4.
 [18] UNTC, T/Pet. 5/ L.6. Pétition du secrétaire général de l’UPC, 14 janvier 1953, pp. 4-5.
Pour le détail des critiques formulées par l’UPC à propos des activités économiques françaises au Cameroun, voir Ce que veut le peuple camerounais, pp.60-2.
 [19] UNTC, T/Pet. 5/L.6, pp. 5-6.
 [20] UNTC, T/pet. 5/L. 12, pétition des sections de l’UPC rassemblés à Hikoajom, p. 2.
 [21] UNTC, T/1 110. Supplément n°5, rapport sur les Camerouns sous l’administration française(1952), p. 19.
 [22] UNTC, T/L. 406, Conditions de vie dans le territoire sous tutelle du Cameroun sous administration française, 28 janvier 1954, pp. 16-19.
 [23] Pour une discussion à propos d’un plaidoyer contre l’autonomie politique au sein du RDA, voir l’article de Michael Crowder, « Independance as a Goal in French West African Politics : 1944-60 », dans l’ouvrage édité chez William Lewis, French-Speaking Africa :The Search for Identity,(New York, 1965), passim.
 [24] Sur l’attitude du RDA, voir les documents du RDA 1948, pp. 11 et 24.
 [25] René Mauriès, Dépêche du Midi, 8 décembre 1956, p. 4.
 [26]Voir V.T. Le Vine (à partir des travaux de James S. Coleman), From Mandate to Independence, p.183.
 [27] R.S Morgenthau, op. cit., pp. 26-7. Comme le montre Ruth Morgenthau, la solidarité prônée par le PCF entre les peuples opprimés par le colonialisme et la classe ouvrière française ainsi que l’effort fait par le PCF avant 1947 pour se situer comme les autre partis politiques agissant à l’intérieur du système parlementaire français, eurent pour effet d’encourager du RDA à la constitution française et à l’Union française. Cet argument est défendu avec plus de force encore par M. Crowder dans « Independance as a Goal in French West African Politics, 1944-1960 », p. 26