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Congo Kinshasa - Katanga : Amnesty International accuse Malta Forrest de complicité de démolitions illégales

D 15 décembre 2014     H 05:41     A     C 0 messages


Amnesty International accuse le Groupe Forrest International de complicité des « démolitions illégales » des habitations de la population de Kawama, près de la mine de Luiswishi au Katanga en novembre 2009. Dans un nouveau rapport publié lundi 24 novembre, l’ONG britannique appelle la compagnie minière belge à indemniser les victimes de ces démolitions et expulsions forcées. La société incriminée décline sa responsabilité dans ces démolitions opérées par la police congolaise.

Amnesty International affirme disposer maintenant des preuves irréfutables de l’implication du Groupe Forrest International dans ces démolitions, contrairement à ce qu’a laissé entendre, selon lui, cette société depuis des années.

Responsabilités

D’après l’ONG, ses éléments de preuves proviennent d’images
satellitaires. Des vidéos tournées ce jour-là montrent des maisons permanentes en brique, appartenant à des creuseurs artisanaux, en train d’être démolies et des agents de police armés chasser des villageois, y compris des enfants, hors de chez eux.

Ces éléments d’information ont été corroborés, poursuit la même source, par les témoignages recueillis par les chercheurs de l’ONG auprès d’habitants de trois quartiers concernés.

Cette ONG rapporte que le Groupe Forrest international a affirmé qu’il n’avait pas participé aux démolitions et aux expulsions.
Selon une dépêche de l’AFP, le directeur général du groupe Forrest International accuse Amnesty International d’”acharnement”, affirmant que son groupe n’a “aucune responsabilité directe ou indirecte” dans cette opération qui était menée « unilatéralement par la police et les autorités congolaises. »

Toutefois, fait remarquer le rapport, les conducteurs des bulldozers de l’Entreprise générale Malta Forest (EGMF), filiale du Groupe Forrest International, ont été entendus par le procureur. Ils ont déclaré sous serment que leurs supérieurs leur avaient donné l’ordre de se rendre à Kawama et de se conformer aux instructions de la police, souligne le rapport d’Amnesty qui accuse Malta Forest.

Avec toutes ces preuves, Amnesty International appelle les autorités congolaises et le Groupe Forrest International à indemniser la population de Kawama pour les préjudices subis. A ce sujet, le Groupe se dit non concerné.

“Cette affaire a été étouffée par les autorités congolaises. L’état a failli à ses obligations envers son peuple, en ne traduisant personne en justice à la suite de ces expulsions forcées et en ne veillant pas à ce que des indemnisations soient versées“

dénonce le communiqué de l’ONG Amnesty International.​

Réquisition

Dans un communiqué parvenu à Radio Okapi lundi, le Groupe Forest explique plutôt que la police congolaise avait « réquisitionné un camion plat de CMSK, [qui sous-traitait également EGMF] et « une pelle-rétro et une chargeuse présentes dans la mine et appartenant à un [autre] sous-traitant de CMSK, Entradec. »

« La société [Groupe Forest] a contribué à l’enquête menée par les autorités judiciaires congolaises. Cette enquête n’a abouti à aucune mise en cause de la société CMSK, ses sous-traitants et son personnel. Dans leurs témoignages devant le procureur, les responsables policiers et le représentant du ministre provincial [ont assumé] pleinement leur responsabilité dans les décisions prises et actions menées », poursuit le même communiqué.

Source : http://radiookapi.net