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RDC : LE POUVOIR A INTENTIONNELLEMENT RETARDÉ LE PROCESSUS ÉLECTORAL ET VIDÉ LE DIALOGUE SUIVANT LA RÉSOLUTION 2277 DE SA SUBSTANCE

COMMUNIQUÉ N°14

D 27 juillet 2016     H 13:43     A collectif FILIMBI (RDC)     C 0 messages


Le 30 mars 2016, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution 2277 (2016) sur la République Démocratique du Congo prorogeant jusqu’au 31 mars 2017 le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et insistant sur la tenue des élections et du dialogue politique en ces termes : « Le Conseil invite la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral et demande au Gouvernement de la RDC d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016. Le Conseil demande aussi à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution. Il appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue. »

Le collectif FILIMBI constate avec regret qu’à ce jour, aucune des exigences susmentionnées faites à la CENI ainsi qu’au Gouvernement congolais, en rapport avec le processus électoral, n’a été respectée.

En outre, le collectif FILIMBI s’étonne que la CENI ait intentionnellement violé la recommandation du Conseil sur la tenue d’un dialogue politique inclusif devant porter exclusivement sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution, dès lors que le président de cet organe technique d’appui à la « démocratie » a outrepassé ses prérogatives en déclarant officiellement à plusieurs reprises que l’élection présidentielle ne pourrait se tenir dans les délais constitutionnels, en violation de la Constitution qui exige que la CENI convoque le scrutin de l’élection présidentielle quatre-vingt-dix jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice (cfr. Article 73 de la Constitution), soit le 19 septembre 2016. En outre, ce dernier à lancer le processus de constitution d’un nouveau fichier électoral dont la durée dépasse largement l’échéance constitutionnelle du mandant de l’actuel Président.

De plus, la situation des Droits de l’Homme est alarmante avec notamment la multiplication des arrestations arbitraires, enlèvements, tortures, particulièrement par les agents de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) sous le commandement de son Directeur Général Mr. Kalev MUTOND, et autres procès politiques à l’encontre des activistes de la société civile, défenseurs des Droits de l’Homme, journalistes et acteurs politiques de l’opposition. Ces derniers réprimés car ils agissent démocratiquement en faveur du strict respect de la Constitution en ce qui concerne l’élection du prochain Président, tel que le récent cas de Jean de Dieu Kilima, militant du collectif FILIMBI et chargé de la Mobilisation & Déploiement du Front Citoyen 2016 dans la province de la Tshopo, enlevé le 8 juillet 2016 à Kisangani par les agents de l’Agence Nationale des Renseignements à l’issue de la conférence de presse que le Front organisait pour le lancement de la campagne de sensibilisation des Citoyens sur les articles clés de la Constitution, torturé et illégalement détenu jusqu’au 12 juillet 2016 avant d’être transféré à Kinshasa et accusé de complot contre le régime.

En définitive, la grande majorité des Citoyens congolais ont un souci principal ; ils exigent un processus électoral qui aboutira à une alternance apaisée au sommet de l’Etat, après une élection présidentielle tenue dans le strict respect des délais constitutionnels. Dès lors, les Citoyens congolais ne rejettent pas en soi l’idée d’échanger sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution. Néanmoins, au vu de l’expérience des précédentes rencontres de ce type, les Citoyens congolais craignent que ce nouveau forum en gestation n’aboutisse à la mise en place d’un gouvernement qu’on appelle suivant les époques, d’union nationale ou encore de cohésion, et donc en fin de compte à une nouvelle transition qui pourrait permettre au Président actuel de se maintenir au pouvoir au-delà du délai constitutionnel, soit le 19 décembre 2016.

Au vu des multiples violations de la résolution 2277 (2016) par la CENI et le Gouvernement, du maintien en détention illégale et injuste des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que de la multiplication des actes de répression des Citoyens par le pouvoir, le collectif FILIMBI ne participera à aucun dialogue, et ce, peu importe le format. Néanmoins, le collectif FILIMBI exhorte toutes les parties qui y prendront part à respecter scrupuleusement la volonté des Citoyens qui ont d’ores et déjà commencé à se mobiliser.
Le Congo nous appartient à tous ! Par conséquent nous, Citoyens congolais, nous engageons à jouer pleinement notre rôle de sentinelle en nous assurant que la Constitution qui est sacrée soit scrupuleusement respectée, notamment en ce qui concerne l’élection du prochain Président de la République. C’est un premier pas essentiel pour instaurer au Congo un attachement indéfectible à la légalité, à la culture démocratique et, donc, pour assurer l’avenir de toute une génération, copropriétaire du Congo.
Le collectif FILIMBI rappelle au Président Kabila que L’organisation de l’élection présidentielle dans le strict respect du délai constitutionnel étant non négociable, ce dernier doit choisir parmi les trois scénarios suivants :

 1. L’organisation de l’élection présidentielle dans le strict respect des délais constitutionnels.
 2. Sa démission au plus tard à l’échéance de son mandat pour non-respect de la Constitution.
 3. La mobilisation des Citoyens à travers des actions non violentes à compter du 19 septembre 2016, au cas où le scrutin de l’élection présidentielle ne serait pas convoqué par la CENI, sur base de l’article 64 de la Constitution ainsi que sa poursuite pour Haute Trahison sur base de l’article 165.

#YEBELA #LibérezLes #CONGOLAIS TELEMA #PasNayoPasiNanga #Article64
L’Alternance doit avoir lieu en 2016 !!!

Carbone Beni Wa Beya
Chargé de la Mobilisation & Déploiement

Floribert Anzuluni
Coordonnateur