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Déclaration de Georges MPAGA, Acteur de la Société civile Libre du Gabon

D 13 juin 2016     H 05:31     A Georges MPAGA     C 0 messages


Mesdames et messieurs les représentants des médias, journalistes de la presse nationale libre et de la presse internationale, je salue votre présence en ces lieux.

J’ai tenu ce samedi 04 juin 2016 à m’exprimer en tant que leader d’opinion et acteur de la société civile Libre sur l’état global de la Nation et pour reconfirmer la situation déliquescente de notre pays, à tous les niveaux.

Le Gabon, notre cher pays se porte très mal consécutivement à une gestion anachronique de l’Etat et à une gouvernance particulièrement scabreuse des finances publiques dont les caractéristiques principales et visibles sont :
 Le terrorisme sur les leaders d’opinion et politiques et sur les populations comme méthode de gouvernance durant tout son septennat ;
 Le pillage à grande échelle de l’argent du peuple gabonais par un cartel de criminels et une coterie mafieuse de génocidaires financiers au sommet de l’Etat se traduisant par des chantiers inachevés à travers tout le pays : la prétendue ile artificielle baptisée dans un premier temps « Marina », « Champ triomphal » est remplacée aujourd’hui « Baie des rois » est la parfaite illustration de la faillite du pays dont la responsabilité incombe totalement au Président sortant ;
 La corruption généralisée du secteur public et privé aux conséquences économiques jamais atteintes depuis l’Indépendance avec l’impéritie de l’Administration publique et la fermeture de nombreuses entreprises ayant pour corollaire le chômage de masse des citoyens et une plus grande paupérisation du peuple gabonais ;
 Le génocide intellectuel des apprenants par l’abandon volontaire et programmé du système éducatif avec des effectifs pléthoriques et une absence criarde de structures d’accueil ;
 Un endettement colossal et injustifié qui dépasse les 3500 milliards de francs CFA (soit une augmentation de plus de 144%) au-delà du pourcentage admis par les institutions économiques internationales (près de 43% du PIB) et qui obère lourdement et pour longtemps trois générations à venir, avec des emprunts obligataires non suivis de réalisations ;
 L’instrumentalisation de la justice pour opprimer, terroriser, torturer tous ceux qui osent penser différemment ou librement ;
 La violation permanente de la Constitution et des lois par le pouvoir avec comme point de pic récent l’ascension fulgurante de sa magistrate protégée de près de 20 ans de carrière au grand dam du Statut des magistrats ;
 L’heure du bilan a donc sonné, Monsieur le Président de la République, en tant que mandataire du peuple, vous avez l’obligation de nous détailler l’usage fait de notre argent pendant votre mandature.

Dans une démocratie transparente cela s’appelle ‘obligation de rendre compte’. Contrôle citoyen de l’Action Publique. Ce concept est un élément clé des Accords de Cotonou liant l’Union Européenne aux Pays ACP.

Ainsi, les gabonais attendent patiemment la justification par le Président de la République et son gouvernement, des fonds perçus et gérés par eux .

Vous avez l’obligation de vous soumettre à bilan de toutes vos promesses électorales contenues dans le projet « Avenir en confiance » singulièrement dans la composante sociale, en matière de construction de logements sociaux ( 5000 logements annuels), d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, de centres de santé primaire.

Avant de solliciter à nouveau les suffrages des gabonais à l’élection présidentielle, le président sortant devrait justifier au peuple gabonais l’usage de plus 21000 milliards de FCFA de budget cumulés durant tout son septennat et 3500 milliards de dette injustifiées vis- à - vis de la communauté financière internationale.

Vous avez l’obligation de nous expliquer la montée exponentielle de la criminalité notamment les enlèvements par des escadrons de la mort des centaines d’enfants, de jeunes gens des deux sexes et de femmes, sauvagement assassinées dont les corps mutilés à des fins de crimes rituels sont généralement jetés dans la nature.

Aujourd’hui, les gabonais vivent dans la terreur et la psychose. Vous et votre gouvernement vous n’avez pas protégé la population contre les crimes rituels alors que vous avez juré d’être heureux que lorsque les gabonais seront heureux.

L’action de la justice a été entravée au grand désarroi des familles de victimes. De nombreux Magistrats courageux qui ont osé poursuivre les présumés commanditaires et exécutants des crimes rituels ont été relevés de leurs fonctions ou mutés. Pendant ce temps, les criminels rituels continuent à semer la mort dans tout le pays avec votre silence complice, nonobstant la marche contre les crimes rituels que vous –avec votre épouse-organisée le 13 mai 2013.

Les arrestations arbitraires en dehors de tout cadre juridique et les enlevements d’activistes de la société civile et de l’opposition politique se sont multipliés : 110 manifestants du 19 décembre 2014 arrêtés, torturés et envoyés à la prison centrale de Libreville ; l’étudiant Firmin Ollo détenu pendant 6 mois sans procès pour des mobiles politiques à la prison centrale Libreville.

Lionel Engonga, étudiant enlevé et incarcéré avec plusieurs de ses collègues au B2, police politique d’Ali en janvier 2015 fut victime durant sa détention, de la forme la plus abjecte de violence sexuelle par des agents du B2. Lionnel et ses collèges avaient témoigné devant les diplomates occidentaux au siège du ROLBG.

C’est l’occasion aussi de dénoncer les manœuvres scandaleuses du régime qui a enléve,sequestré ,torturé et pris en otage, un jeune activiste politique Jeff Blampain dans le but inavoué de compromettre Jean Ping au moyen de faux aveux ,c’est-à-dire en violation des Droits humains.

D’autres compatriotes qui ont décidé de quitter le parti au pouvoir et de s’opposer à la gouvernance actuelle sont victimes de procès politiques imaginaires ( Serge Mabiala a passé 4 mois à la prison centrale de Libreville de même que Jean Pierre Doukaga libéré enfin hier,parce que ancien trésorier de l’Assemblée qui paie sa proximité avec l’ancien Président de l’Assemblée Nationale .

Léon Paul Ngoulakia, ancien Chef du Conseil National de Sécurité a échappé à une tentative d’assassinat lors d’une réunion tenue dans un quartier populaire de Libreville.

De tels agissements, orchestrés par les détenteurs de l’autorité de l’Etat, expose leurs auteurs à des poursuites judiciaires devant les tribunaux à compétence universelle (Bruxelles, Dakar, New-york etc. Nous sommes manifestement ici face à des pratiques dignes d’un régime totalitaire.
Initiatives et plaidoyer

Compte de ce qui précède, j’en appelle à une réaction forte de la société civile dans le but de faire face aux nombreuses atteintes aux droits de l’homme, aux droits civils et politiques commises au Gabon ;

J’en appelle à une réunion urgente de la société civile notamment les principaux syndicats et centrales syndicales libres, les ONG/Associations, acteurs majeurs et groupes de défense des droits de l’homme. Le but de cette réunion qui devrait se tenir mercredi prochain, sera la mise en œuvre d’un plan d’actions de plaidoyer visant les principales missions diplomatiques présentes aux Gabon, les Ministres gabonais de l’intérieur et de la défense, le procureur de la République, les différents états majors des forces armées gabonaises, de la police nationale, de la Gendarmerie Nationale. C’est parce que le Gabon n’est la propriété de personne que la société civile se doit de défendre le pays lorsque les valeurs fondamentales qui fondent l’Etat de droit démocratique sont piétinées.

Pressions opérationnelles et partenariats transversaux

Dans le même ordre d’idée suivant l’approche de partenariats stratégiques transversal, Georges MPAGA, acteur de la société civile au-delà de ses partenaires traditionnels, résolument déterminé à contribuer à l’avènement d’un nouvel ordre démocratique , compte mettre son expérience et ses compétences à contribution ,pour agir en synergie avec le compatriote Léon Paul Ngoulakia, acteur démocratique qui abat depuis plusieurs semaine un travail remarquable en faveur de la disqualification d’Ali Bongo si ce dernier ce sous pas au test ADN conformément l’article 10 de notre Constitution.

A mon avis dans cette phase difficile que traverse notre pays, il est crucial de travailler et de coaliser nos forces pour mieux gagner la bataille du changement démocratique indispensable au redressement national. Toute attitude figée et sectaire ne nous conduira nulle part.

Dans cette optique, la société civile démocratique et libre doit travailler pour améliorer ses compétences sur les questions électorales à travers la formation et le renforcement des capacités des observateurs chargés de sécurité le vote avenir.

Privilégier l’intérêt supérieur de la Nation et avoir le courage de la vérité.
Je salue deux actions qui me paraissent capitales, deux discours, venant de Moukagni Iwangou et Marc ONA qui ont fustigé l’instrumentalisation de la justice et la prise en otage des services publics judiciaires et des forces de l’ordre par un seul homme.

Conclusions

L’élection est au cœur de la Démocratie, sans élection Libre et, il ne peut y avoir de démocratie. Il en va de la liberté de la presse et de liberté d’expression.

Des hommes et des femmes doivent se lever pour le triomphe de la démocratie dans ce pays.

Chers amis de la société civile sortons de l’immobilisme, passons aux actes , prenons notre courage à bras le corps afin d’inverser la tendance et que le Gabon immortel soit toujours digne d’envie !