Vous êtes ici : Accueil » Afrique centrale » Gabon » Gabon : DECLARATION du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique (...)

Gabon : DECLARATION du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC)

D 6 septembre 2011     H 04:52     A Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC)     C 0 messages


Menaces de mort, destruction des biens de Me OYANE-ONDO Paulette, Député à l’Assemblée Nationale de la République du Gabon, Conseiller Juridique du REDHAC par les agents de sécurité (gendarmes) au Gabon.

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) a tenu une séance de formation sur les mécanismes de plaidoyer locaux, régionaux, onusiens et internationaux à Libreville en République du Gabon les du 2 au 5 Mars 2011.

Me Paulette Oyane Ondo, gabonaise, conseiller juridique du REDHAC a pris part à cette formation et a tout au long insisté sur la nécessité d’un plaidoyer du REDHAC auprès des autorités gabonaises pour la liberté d’expression, d’association au Gabon, d’opinion car selon elle, les acquis de la démocratie reculent depuis l’accession à la Magistrature suprême du Président Ali Mbongo Ondiba.

Le lundi 25 avril 2011, entre 6H et 7 heures du matin, elle est réveillée par un coup de téléphone qui l’informe qu’un bataillon de forces de maintien de l’ordre composé de trois camions de gendarmes, a investi son village AdZAP NYE plus connu sous le nom de Koumassi par Oyem à 600kms de Libreville au Gabon.

Les gendarmes après avoir tiré des coups de feu, ont encerclé sa maison, y ont pénétré par la force et ont pris possession des lieux. Au cours de cette opération commando, les gendarmes ont intimé des menaces au gardien et l’ont chassé, après ils ont filmé les lieux, emporté une chaîne stéréo, un ordinateur de bureau et détruit systématiquement sa propriété.

Les témoignages recueillis par Me Norbert Obiang Obiang, huissier de justice au Gabon auprès de quelques membres de ce village qui se sentent en situation d’insécurité confirment ces faits.

Ces actes d’une barbarie inouïe ont été commis par les forces de maintien de l’ordre (gendarmes) qui sont censés protéger l’intégrité physique et protéger les biens des citoyens. Ceci en totale violation des droits de l’homme en ce qui concerne l’inviolabilité du domicile et sans le respect de son immunité parlementaire.

Me OYANE ONDO est connue comme avocate défenseur des droits de l’homme, en ce moment, en tant que conseiller juridique du REDHAC, elle défend la cause de Monsieur ENAME Désiré, Directeur de Publication de l’Hebdomadaire Echos du Nord et de la SARL Nord Edition, interpellé par les autorités gabonaises pour avoir publié un article dans son journal. Nous rappelons aussi qu’à la suite de cette interpellation, le Conseil National de la Communication du Gabon, a rendu une décision le 10 juin 2011interdisant la parution de l’hebdomadaire Echos du Nord. Ce qui est une violation flagrante de la liberté d’expression.

Le Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC)

  est fortement consterné par l’acharnement des forces de maintien de l’ordre contre Me Paulette OYANE ONDO et condamne ces actes d’intimidations. Tous les membres du REDHAC lui apportent tout leur soutien dans cette rude épreuve.

  craint que ces agissements, ne soient une alerte pouvant déboucher à l’atteinte à l’intégrité physique et morale de Me Paulette OYANE ONDO par conséquent les considère comme des menaces à la sécurité du conseiller juridique du REDHAC et demande aux autorités gabonaises d’assurer l’intégrité physique, morale et psycholoqique de Me Paulette OYANE ONDO.

  Demande aux autorités gabonaises de mettre fin à toute forme de harcèlement et d’intimidations à l’endroit de Me Paulette, ainsi qu’à celle de tous les défenseurs des droits de l’homme au Gabon.

  rappelle que l’activité des défenseurs des droits de l’Homme en Afrique Centrale respecte scrupuleusement la législation des pays respectifs, africaine, les normes internationales et contribue à l’amélioration de la situation des Droits Humains au Gabon et en Afrique Centrale ;

  tient à rappeler qu’aucune méthode subtile, visant à décourager les membres du REDHAC dans l’accomplissement de leurs tâches à contribuer à la promotion, la protection, la défense des Droits des Défenseurs en Afrique Centrale en général et au Gabon en particulier ne pourra aboutir encore moins les contraindre à abandonner leurs idéaux.

  Le REDHAC exhorte le gouvernement Gabonais de mener une enquête indépendante sur les actes barbares perpétrés par ses forces de l’ordre sus- mentionnés au domicile de Me Paulette Oyane Ondo afin d’identifier les auteurs et que le cas échant ils soient jugés conformément à la loi gabonaise, aux dispositions régionales et internationales en matière de protection des droits humains.

Fait à Douala 08 juillet 2011

Maximilienne NGO MBE
Directrice Exécutive du REDHAC
Cameroun

Roger BOUKA
Conseiller du Conseil d’Administration
Congo Brazzaville