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L’opposition a un devoir de transparence, de clarté et de loyauté envers le peuple gabonais !

D 27 octobre 2010     H 04:09     A Mengue M’Eyaà     C 0 messages


Le pouvoir sarkozyste vit en France son crépuscule : le bling-bling, la haine sociale, la traque des étrangers, la Françafrique, le mépris de « l’homme africain qui n’est pas encore entré dans l’histoire et qui vit au gré des saisons », tels sont les maîtres mots d’un quinquennat sans espoirs pour la libération des peuples africains.

Et pourtant, alors que tous les signes sembleraient être au vert pour un retour de la gauche au pouvoir en France, les oppositions gabonaises font assaut d’amabilités auprès du régime, et vice versa.

Serait-ce le retour de la "convivialité " au pouvoir qui a précipité Mba Abessolle dans les oubliettes de l’histoire ?

Ainsi, Pierre MAMBOUNDOU, leader respecté de l’alliance pour le changement et la restauration (ACR) et de l’Union pour le peuple gabonais (UPG) a trouvé le moyen de faire lors de son séjour français une visite officielle au putschiste gabonais en villégiature dans un palace.

Loin d’apporter la moindre justification politique à cette rencontre, Pierre MAMBOUNDOU campe une « misère hautaine », lamentable et triste. Pourrait-il condescendre à expliquer au peuple gabonais les raisons pour lesquelles il n’a pas rencontré à Paris et en France ceux qui l’ont soutenu par leurs votes dans les ambassades gabonaises livrées aux fraudeurs du parti-Etat et devant faire face à des cordons serrés de CRS appelés à la rescousse par des « autorités » gabonaises désireuses de réprimer les courageuses populations gabonaises de l’extérieur ? Les communiqués tortueux de l’UPG ne sont pas suffisants : pas d’expression publique dans la presse française ou internationale.

Etait il donc si urgent de rencontrer le putschiste, heureux acquéreur d’un hôtel particulier du 17 è siècle dans le centre de Paris au coût dérisoire de 100 millions d’euros ? Pendant ce temps, les étudiants gabonais connaissent des suspensions de bourses d’études. Une attitude de solidarité à leur profit eut été préférable à l’odieuse rencontre.

Le Conseil exécutif du Mouvement civique du Gabon n’entend pas se résoudre à la moindre complaisance envers le régime issu du coup d’Etat d’août et septembre 2009. Il précise que la perspective, à confirmer d’une prochaine défaite électorale de Sarkozy, aurait dû être un élément déterminant pour rétablir le dialogue avec des responsables français.

Il peut être tentant de « dialoguer » avec un régime fragilisé par la défaite probable de leur protecteur français. Ce ne peut être un jeu de « dupes », au cours duquel le parti-Etat tenterait une fois de plus d’effectuer un virage à 180 ° lui permettant de faire oublier ses agissements les plus récents.

Le Conseil exécutif du Mouvement civique du Gabon estime que les prochaines élections législatives, si elles sont désormais un « espoir » pour l’ACR, sont un leurre, que le régime fraudera comme il a pris l’habitude de le faire, que la Cour constitutionnelle n’a aucun crédit ni aucune vertu arbitrale. Il n’y a du point de vue du MCG aucune sorte d’intérêt à entrer dans le jeu du régime en participant à un moindre gouvernement qui serait issu des aspirations soudaines du pouvoir français soucieux de gagner du temps et de discréditer toute opposition au parti-Etat.

* En conséquence, le Conseil exécutif du Mouvement Civique du Gabon se met en congé du soutien à l’alliance pour le changement et la restauration tant qu’il n’y aura pas de clarification sur la démarche politique du président de l’ACR, président de l’UPG.

* De même, le MCG met en garde contre toute reconnaissance d’une quelconque légitimité du putschiste car l’histoire ne peut être réécrite.

* Le MCG poursuivra en tout lieu, y compris en Europe, en France, ou aux Etats-Unis, la dénonciation des méthodes et actes du parti-Etat jusqu’à ce que le GABON connaisse enfin une alternance démocratique et l’éviction du pouvoir de ceux qui l’occupent depuis 42 années.

* Le MCG estime que les principaux responsables du régime quarantenaire et leurs complices, y compris français, doivent être traduits devant les tribunaux en raison des actes criminels, de la dilapidation des ressources publiques et de l’enrichissement illicite, dès que les conditions de la démocratie seront possibles.

Plusieurs responsables syndicaux sont actuellement emprisonnés au Gabon de façon arbitraire. Cette situation est insupportable. Nous exigeons leur libération immédiate et une indemnisation à la hauteur du préjudice subi pour eux et leurs familles. Ce régime doit cesser de menacer ou d’emprisonner ceux qui, majoritaires dans le pays et à l’extérieur, n’ont pas renoncé au changement démocratique !

Paris, le 19 octobre 2010

Mengue M’Eyaà

Présidente du Conseil exécutif
Mouvement Civique du Gabon
(M.C.G)

http://mouvementciviquedugabon2009.unblog.fr