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Lettre de la société civile libre du Gabon à l’Ambassadrice des Etats-unis au Gabon

D 21 janvier 2015     H 05:12     A     C 0 messages


Lettre de la société civile libre du Gabon, en toutes ses composantes, à son Excellence, madame l’ambassadeur des États-Unis, près la République du Gabon

Libreville, le 16 janvier 2015

Excellence, Madame Cynthia Akuetteh,

Nous tenons, avant tout, à vous féliciter pour la nomination au poste de représentante extraordinaire et plénipotentiaire du peuple américain en territoire gabonais. Nous sommes persuadés que le président des États-Unis d’Amérique, Barack Obama, et le secrétaire d’État John Kerry, ont fait le choix idoine en portant sur vous leur confiance.

Parce que le Gabon, notre cher pays, traverse une crise aigue et multiscalaire, nous nous réjouissons que les États-Unis par votre voix, témoigne un intérêt particulier à la grave situation sociopolitique gabonaise. Vous avez, en effet, dans votre dernière déclaration du 12 janvier 2015, souligné la position officielle des États-Unis quant à l’esprit et aux modalités qui doivent gouverner le renforcement de la démocratie dans notre pays. Nous avons pris acte de cette recommandation et entendons joindre notre voix à la vôtre en vous soumettant, en retour, cette lettre officielle de la société civile libre du Gabon, en toutes ses composantes.

Dans votre déclaration, Excellence, vous exprimiez cette reconnaissance à l’endroit des plus hautes autorités de votre pays qui vous ont choisie pour représenter le peuple américain au Gabon. Nous souhaitons, en très peu de mots, vous édifier sur les aspirations profondes du peuple gabonais, au moment où vous venez d’être récemment accréditée en qualité d’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire des États-Unis d’Amérique près la République gabonaise.

Le préambule de la constitution américaine du 17 septembre 1787 dit ceci : « Nous, le Peuple des États-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d’Amérique. » Quand les pères fondateurs choisirent précisément ces mots et pas d’autres, ils estimèrent que l’Union, la justice, la paix, la défense, le bien-être général, la liberté et la postérité étaient les valeurs fondamentales qui devaient être consacrées, en premier, dans le préambule de la loi suprême du pays.

Au Gabon, le préambule de la constitution gabonaise en ses paragraphes 2 et 3 dispose que le peuple gabonaise « affirme solennellement son attachement aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales tels qu’ils résultent de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, consacrés par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 et par la Charte nationale des libertés de 1990, proclame solennellement son attachement à ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, à son patrimoine culturel, matériel et spirituel, au respect des libertés, des droits et des devoirs du citoyen. ». En faisant sien le préambule de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la Constitution gabonaise intègre de facto les articles de cette Déclaration, à l’instar des deux suivants : « Art. 16. Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution. ». La société gabonaise reflète désormais cette réalité. « Art. 12. La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » De tout évidence, la force publique gabonaise, incarnée par le régime du PDG et monsieur Ali Bongo viole allègrement cet article de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Si la démocratie américaine a une vieille tradition de près de 228 ans, celle du Gabon entame seulement ses 55 ans de vie. Mais pourtant, les aspirations des peuples américain et gabonais sont exactement les mêmes et imprimées dans leurs consciences et leurs respectives constitutions.

Comme le peuple américain, le peuple gabonais aspire à la liberté. Mais le peuple gabonais peut-il être libre quand une grande partie des Gabonais qui se réclament de l’autre bord ne peut s’exprimer dans le cadre du principal parti de l’opposition (l’Union Nationale) qui a été dissout par le ministère de l’intérieur en janvier 2011 ? Le peuple gabonais peut-il être libre quand l’interdiction de se rassembler, de manifester, de circuler dans le territoire ou d’en sortir, s’applique systématiquement aux leaders de l’opposition ou à leurs sympathisants ?

Récemment, M. Casimir Oye Mba, Pr. Pierre André Kombila Koumba et Mme Paulette Missambo, tous trois, membres du Front Uni de l’Opposition pour l’Alternance (Front) ont été interdits de quitter le territoire gabonais afin de se rendre en France pour des raisons de santé. Le 20 décembre 2014, un drame national s’est produit, avec la mort du compatriote Mboulou Beka et l’emprisonnement d’une centaine d’autres qui ont été torturés dans les geôles, parce que le ministère de l’intérieur a interdit un rassemblement politique qui permettait à l’opposition gabonaise de s’exprimer devant ses partisans et sympathisants. Une demi-douzaine d’étudiants, au nombre desquels Firmin Ollo Obiang, Célestin Mitong Mitong, Nicolas Ondo Obame, Duphy Minto’o Minto’o, Ballack Obame ont été incarcérés et torturés dans leurs cellules parce qu’ils exigeaient, au sein de la mutuelle estudiantine (qui a été dissoute) de l’université Omar Bongo de meilleurs conditions de vie et d’étude.

Et pour finir, deux universités gabonaises ont été fermées par les autorités. Le peuple gabonais peut-il être libre quand les médias d’État sont confisqués par le pouvoir et quand la presse libre et indépendante est muselée ? Deux brillants journalistes indépendants, Désiré Ename et Jonas Moulenda sont en exil depuis décembre 2014, respectivement en France et au Cameroun, car leur vie est en danger à cause de leur volonté opiniâtre d’instruire les gabonais sur les errements d’un pouvoir qui pratique impunément les crimes rituels, la torture, la violation des droits civils et politiques, la corruption et mène le pays à la catastrophe.

Comment, Excellence, le peuple gabonais peut-il être libre quand ces privations de libertés fondamentales sont vécues quotidiennement ?
La justice peut-elle être rendue au nom du peuple gabonais lorsqu’elle est instrumentalisée par un clan au pouvoir ? Le procureur Sidonie Flore Ouwe lit-elle le droit lorsqu’elle refuse par ordonnance du 15 décembre 2014 de se prononcer sur la qualification de l’acte de naissance du chef de l’État dont tout démontre qu’il serait un faux ? En lisant simplement le droit, un procureur vertueux et républicain serait arrivé à la conclusion que le candidat du PDG à l’élection présidentielle d’août 2009 aurait usé de faux avec le fallacieux acte de naissance introduit dans son dossier de candidature.

Cet acte grave du candidat Ali Bongo serait un subterfuge pour contourner l’article 10 de la Constitution gabonaise qui autorise l’arrière-petit-fils d’un Gabonais d’adoption à se porter candidat à la magistrature suprême, mais pas le Gabonais d’adoption lui-même. Or, Ali Bongo Ondimba serait bien un Gabonais d’adoption de première génération, issu du peuple Ibo, au Nigeria. Lors de la guerre du Biafra survenue en 1967, de nombreux enfants biafrais ont été adoptés par des Gabonais nantis. Ali Bongo Ondimba ferait partie de ces enfants. Depuis que cette polémique nationale sur les origines d’Ali Bongo Ondimba a été rendue internationale et planétaire par le livre « nouvelles affaires africaines » du journaliste français Pierre Péan, le 30 octobre 2014, les Gabonais ont attendu la vérité de la part du principal concerné conformément aux dispositions de la Loi N° 37/98 du 20 juillet 1999, portant code de la nationalité gabonaise en son article 42 qui dit en son premier alinéa : « La charge de la preuve, en matière de nationalité gabonaise, incombe à celui dont la nationalité est en cause . » Cette vérité devant s’exprimer soit par l’exhibition de son acte de naissance original estampillé Afrique Équatoriale Française, car le chef de l’État serait né en février 1959, sous le régime colonial, soit par des tests ADN avec sa prétendue mère, Patience Kama Dabany, connue autrefois sous le nom de Joséphine Bongo. Jusqu’à présent, au moment où nous publions cette lettre officielle, le président de la République n’a apporté aucune information fiable et crédible attestant sa filiation à Omar Bongo et Patience Dabany.

Lorsque le président des États-Unis, Barack Obama, qui entendait faire un second mandat en 2012, fut pris à partie par l’opposition américaine qui comptait l’éliminer de la course présidentielle en s’appuyant sur l’article 2 de la constitution américaine, le chef d’État américain, dans un devoir de vérité vis-à-vis de son peuple, a brandi son acte de naissance qui établissait qu’il était bien né à Hawaï, dans un État de la Fédération américaine et non au Kenya, et a mis ainsi fin à la cabale de ses adversaires politiques. Les Gabonais attendaient un geste similaire de la part d’Ali Bongo Ondimba qui n’est jamais venu. S’il était avéré, par la justice gabonaise, qu’Ali Bongo n’est pas né d’Omar Bongo et de Patience Dabany, alors sa destitution s’apparenterait à la procédure d’impeachment aux États-Unis. Mais sur cette question grave, le procureur Sidonie Flore Ouwe a refusé de se prononcer, consacrant ainsi une justice aux ordres du pouvoir et du clan Bongo.

Le même procureur rend-elle la justice au nom du peuple gabonais lorsqu’elle engage depuis le 05 janvier 2015 une série d’audiences dans un procès public où près de 101 personnes incarcérées doivent répondre des actes de trouble à l’ordre public ou de destruction de biens alors que le ministère public ne dispose pas suffisamment de preuves à charge contre les incriminés ? La justice peut-elle être rendue au nom du peuple gabonais quand aucun commanditaire de crime rituel n’a fait l’objet de procès attenté par le procureur de la République malgré le nombre de victimes qui se chiffre au moins à 405 personnes depuis l’année 2005 ? Une personne, en l’occurrence Alfred Nziengui Madoungou, Conseiller du président de la République a été cité par un des exécutants détenus actuellement à la prison de Mouila dans une enquête aboutie par le journaliste Jonas Moulenda. Le procureur de la République qui devrait s’autosaisir comme cela se passe dans d’autres pays reste curieusement indifférente. La justice peut-elle être rendue au nom du peuple gabonais quand les corrupteurs et corrompus bien connus et identifiés au Gabon ne sont nullement inquiétés et poursuivent leurs malversations financières dans une exubérance ostentatoire entraînant de facto une paralysie économique de l’État Gabonais depuis le mois de septembre 2014 ?
Comment, Excellence, la justice peut-elle être rendue au nom du peuple gabonais quand elle penche, comme la tour de Pise, toujours du même côté ?

La paix est un précieux gage de la démocratie. Sa permanence dans un pays assure l’éternelle possibilité d’un dialogue, d’un débat sur les idées, sur les projets. Mais comment peut-on garantir la paix quand les représentants des institutions sont à la solde du pouvoir, pervertissent le débat républicain et fragilisent ainsi la paix ? Marie-Madeleine Mborantsuo, actuellement présidente de la Cour Constitutionnelle, est, par la parentèle, belle-mère d’Ali Bongo Ondimba car, ancienne compagne officieuse du défunt président Omar Bongo avec qui elle eut deux enfants. Cette femme de loi a consacré la supercherie d’Ali Bongo Ondimba en validant un dossier de candidature qui comportait pourtant un faux acte de naissance. Malgré le recours avisé d’un candidat à la présidentielle de 2009, Luc Bengono Nsi, la Cour Constitutionnelle a préféré rejeter cette saisine. La même Cour Constitutionnelle a validé la victoire du candidat Ali Bongo Ondimba, alors que le véritable vainqueur de cette échéance électorale fut André Mba Obame. La perpétuelle partialité de cette institution judiciaire qui est le dernier recours menace la paix au Gabon, car les citoyens n’accepteront toujours pas que leur victoire soit volée. Guy-Bertrand Mapangou, actuel ministre de l’intérieur, qui autorise les marches ou meetings du pouvoir en place mais interdit systématiquement les manifestations de l’opposition, a publiquement remis, le 17 Mai 2014, aux responsables du parti au pouvoir, notamment Claude Dibady Mayila, secrétaire général adjoint du PDG, la somme de 10 millions de francs CFA en guise de caution pour la candidature d’Ali Bongo à la prochaine élection présidentielle de 2016. Cette attitude partiale et non républicaine du ministre responsable des élections au Gabon annule toute confiance du corps électoral quant à la fiabilité du scrutin et à la véracité des résultats électoraux.

Si l’expression libre du vote est compromise, que reste t-il au peuple comme moyen pour faire entendre souverainement sa voix ? Ernest Mpouho-Epigat, actuel ministre de la Défense Nationale, est le propre cousin d’Ali Bongo Ondimba qui a dirigé la Société Gabonaise des Services (SGS), perçue par la majorité des Gabonaise comme une milice privée du pouvoir. Le 12 janvier 2015, les domiciles de Jean Ping et Pierre Amoughe Mba ont fait l’objet d’actes violents de vandalisme. Plus d’une centaine de jeunes, instrumentalisés par Hervé Patrick Opiangah, homme de main d’Ali bongo Ondimba et ancien patron de la SGS, s’en sont pris aux intérêts des leaders du Front. Ces actes de barbarie commandités certainement par un pouvoir fébrile et aux abois garantissent-ils la paix au Gabon ?

Dans son discours historique à Accra, au Ghana, le 11 juillet 2009, le président des États- Unis d’Amérique, Barack Obama affirmait que « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes. » Au Gabon, nous devons malheureusement constater de la manière la plus objective que cette assertion présidentielle n’est pas vérifiée, car des femmes et des hommes forts continuent de distordre à la convenance d’un pouvoir autocratique des institutions bien faibles.

Vous dites, fort bien, Excellence, « Nous soutenons et encourageons le débat politique sain, et nous croyons qu’un échange raisonnable et un dialogue constructif sur les questions de fond sont un atout majeur pour la démocratie. » La société civile libre du Gabon, en toutes ses composantes, corrobore vos propos lorsqu’elle soutient depuis août 2012 qu’une conférence nationale souveraine serait le cadre adéquat pour la réalisation de cet échange raisonnable et de ce débat constructif. Pourtant, en septembre 2012, le président de la République a rejeté catégoriquement cette proposition qui avait l’assentiment d’une majorité des Gabonais.

Des questions de fond, depuis lors, n’ont jamais été abordées dans le cadre d’un vrai débat national qui impliquerait toutes les forces vives de la nation gabonaise. La société civile libre du Gabon, en toutes ses composantes, suggérait, dans la perspective de ce dialogue républicain tant attendu, les points suivants :

 La révision de la constitution gabonaise en reprenant les fondamentaux qui furent adoptés par consensus unanime de toute la classe politique gabonaise et qui étaient consacrés dans la loi fondamentale du 26 mars 1991 ;
 la mise en place d’un cadre institutionnel consensuel à même de garantir la séparation des pouvoirs et l’impartialité des institutions ;
 la réalisation d’un système électoral crédible, susceptible d’organiser des élections libres, transparentes et dont les résultats seront acceptés par tous grâce à une nouvelle loi électorale qui porterait sur (a) un redécoupage administratif et électoral qui soit plus en adéquation avec la réalité du corps social et électoral, (b) une mise à jour du fichier électoral et (c) une assistance biométrique du processus électoral en chacune de ses étapes.

D’autres propositions très concrètes existent bien, mais les mentionner ici allongerait de manière substantielle notre lettre officielle.
Nous voulons donc conclure, Excellence, en vous rassurant que les aspirations de la société civile libre du Gabon, en toutes ses composantes, rejoignent les vôtres contenues dans la déclaration du 12 janvier 2015. L’insurrection populaire, la violence ou le coup de force électoral sont les ingrédients d’une guerre civile qu’aucun Gabonais ne souhaite. Pour autant, la situation de paix fragile, le déni d’expression contradictoire politique, le refus de la liberté d’expression ou de manifestation, l’économie exsangue du Gabon qui ne peut plus tenir ses engagements nationaux et internationaux, … peuvent amener au pire ! Nous vous suggérons donc d’user du pouvoir diplomatique qui est le vôtre pour que l’opposition politique et les forces vives de la nation gabonaise puissent avoir la liberté d’entreprendre, de s’exprimer, de marcher pacifiquement, de se rassembler sans qu’une interdiction ne soit prononcée par les autorités gabonaises, au motif que l’ordre public serait troublé. Nous vous exhortons à militer, auprès du pouvoir, pour le respect des droits civils et politiques des citoyens gabonais, pour la liberté de la presse, pour l’arrêt des arrestations arbitraires et des tortures sur les prisonniers politiques ou d’opinion, pour que cessent définitivement les crimes rituels et que la justice soit rendue aux familles endeuillées.
Excellence, madame Cynthia Akuetteh, en faisant cette importante déclaration politique à l’adresse du peuple gabonais, vous nous avez donné l’occasion exceptionnelle de vous interpeller sur ces différents points cruciaux qui constituent la réalité du Gabon, pays que vous découvrez, car récemment accréditée en cette terre. Nous nous permettrons, à l’occasion, de rechercher votre entremise pour la résolution de crises quand ces situations devenues récurrentes nous interpellerons à l’avenir.

Recevez, Excellence, madame l’Ambassadrice, toute l’expression de notre parfaite considération.

Signataires

Marc Ona Essangui
Secrétaire général BrainForest Prix Goldman
Tél. :+(241) 07-29-41-40
@ : ona_essangui@yahoo.com

Désiré Ename
Directeur de publication d’Echos du Nord Tél. : +(241) 05-02-50-73
@ : zang.ename@gmail.com

Aminata Ondo Mendogo
Présidente Front des Indignés Tél. :+(241) 07-45-50-68

Jonas Moulenda
Directeur de publication de Faits Divers Tél. :+(241) – non communiqué.
@ : jonelynenda@gmail.com

Georges Mpaga
Président ROLBG
Tél. : +(241) 07-51-99-32 @ : gmpaga@yahoo.fr

Sosthène Nguema Nguema
Président CRAN-GABON Tél. :+(241) 07-44-85-81 @ : sequen07@yahoo.fr

Privat Ngomo
Responsable général AKAMAYONG Tél. :+(241) 04-57-23-70
@ : ngomoprivat@gmail.com