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REACTION DE LA SOCIETE CIVILE GABONAISE AU DISCOURS DU PRESIDENT ALI BONGO ONDIMBA SUR LES ELECTIONS SANS BIOMETRIE

COALITION DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE POUR LA DEMOCRATIE ET LA TRANSPARENCE

D 2 septembre 2011     H 04:23     A     C 0 messages


A l’occasion de son discours de circonstance pour les 51ans d’indépendance du Gabon, le Président de la République s’est prononcé contre l’introduction de la biométrie dans le cadre des prochaines législatives prévues à la fin du deuxième semestre de cette année.

Les organisations de la société civile dans leur ensemble dénoncent avec la dernière énergie une telle décision impopulaire qui va à l’encontre des normes de bonne gouvernance démocratique applicables dans une vraie démocratie.

Ce choix démontre la posture anti-démocratique d’un régime dictatorial et corrompu par essence dont la survie repose sur un système de fraude et de trafic électorale à grande échelle et qui prive le peuple souverain de son droit légitime de choisir librement ses dirigeants.

Par ailleurs, le Président Ali BONGO, n’offre aucune garantie sur la transparence et l’équité du processus électoral et spécifiquement sur la capacité et l’impartialité de l’administration qui n’est pas une administration républicaine, mais une technostructure entièrement vouée au maintien de son régime.

En conséquence, les organisations de la société civile considèrent que le Président de la République et son clan politique sont les principaux obstacles à la démocratisation réelle du Gabon. Ces derniers étant systématiquement opposés à toute idée et à tout projet de réforme démocratique.

Face à cette situation de blocage, les organisations de la société civile réitèrent leurs exigences contenues dans les 13 recommandations du 29 juin 2011 à savoir :

 1. Réformer fondamentalement la cour constitutionnelle ;
 2. Réviser de la loi électorale ;
 3. Réformer le Conseil National de la Communication ;
 4. Réformer la CENAP en intégrant les membres de la société civile ;
 5. Ramener le mandat présidentiel à cinq (5) ans renouvelable une seule fois ;
 6. Faire voter les militaires hors des casernes comme tous les citoyens et en civil ;
 7. Revenir aux élections à deux tours ;
 8. Procéder au redécoupage électoral en tenant compte du facteur démographique ;
 9. Impliquer les partenaires au développement dans le processus de transparence électorale ;
 10. Introduire la biométrie dans la confection du fichier électoral ;
 11. Ouvrir les médias publics à tous les acteurs de la Nation ;
 12. Modifier la constitution par voie référendaire pour intégrer toutes les réformes ;

Mettre en place une Commission tripartite majorité, opposition, société civile chargée de la mise en oeuvre de toutes les réformes.

Dans cette optique, nous réaffirmons notre détermination à imposer la démocratie au Gabon et à aller jusqu’au bout de notre campagne qui vise à affranchir le Gabon de cette oligarchie corrompue et responsable de la faillite généralisée de notre pays.

Ce régime de 45 ans ayant complètement échoué sur tous les plans, n’a plus aucune légitimité pour imposer sa volonté à la majorité des gabonais qui aspirent à un nouveau modèle de gouvernance, afin de sortir les 85 % de nos concitoyens de la précarité et de paupérisation.

Etant donné que le gouvernement gabonais marque une ferme volonté à organiser les élections à venir dans un environnement de non transparence qui favorise la fraude massive et le trucage des résultats électoraux, les organisations de la société civile appellent la communauté internationale notamment le Gouvernement des Etats Unis, l’Union Européenne, le Congrès américain et les Nations-Unies à exercer les pressions nécessaires pour contraindre le Gouvernement gabonais à accepter la transparence électorale.

Les organisations de la société civile rejettent fermement cette propension du gouvernement gabonais à la confiscation du pouvoir par des pratiques anti démocratiques fondées sur la fraude, la manipulation, la concussion et le népotisme.

Les organisations de la société civile estiment qu’il est urgent de se préoccuper de la situation politique et des libertés démocratiques qui se dégradent dangereusement au Gabon.

En effet, le Gouvernement gabonais veut une fois encore passer à coté de l’histoire en refusant les règles élémentaires de démocratie.

Fait à Libreville, le 18 aout 2011

Pour la société civile :

BRAINFOREST, SAEG, CONASYSED, SNEEPS, USDS, USAP, SYGEF, AFRIQUE HORIZONS, ROLBG, OND, SENA, FESEENA,

Contacts presse :

 Marc ONA ESSANGUI : Brainforest : +241-07 29 41 40 : marc.ona@brain-forest.org
 Georges MPAGA : ROLBG : +241-07 51 99 32 : gmpaga@yahoo.fr
 Alain MOUAGOUADI : CONASYSED : +241-07 39 45 85
 Dieudonné MINLAMA : OND : +241-07 94 87 19
 Alain MOUPOPA : Afrique Horizons : +241-07 75 15 03
 Maitre Paulette Oyane Ondo : Avocate : +241-06 26 73 12 : cabinet_oyaneondo@yahoo.fr