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La dette odieuse de l’Afrique : comment l’endettement et la fuite des capitaux ont saigné un continent

D 13 mai 2013     H 05:41     A Abdou DIAW     C 0 messages


Dans leur ouvrage intitulé « La dette odieuse de l’Afrique : comment l’endettement et la fuite des capitaux ont saigné un continent », les économistes Léonce Ndikumana et James K. Boyce révèlent que, pour chaque dollar prêté à l’Afrique, environ 60 % en ressortent sous forme de fuite de capitaux. Dans ce livre, ils passent à la loupe les mécanismes de l’endettement du continent africain et proposentt des solutions.

Selon Léonce Ndikumana et James K. Boyce, professeurs d’économie à l’Université du Massachusetts à Amherst, Etats-Unis, le terme « odieux » qualifie la dette contractée au nom de la population par un gouvernement à des fins acceptables (financement du développement, soutien budgétaire), puis « détournée » par les hauts fonctionnaires de ce gouvernement à des fins criminelles (vols, placement dans des comptes privés) et despotiques.
Ainsi le qualificatif « odieux » souligne l’immoralité de cette dette qui alimente la richesse personnelle d’une poignée de kleptocrates et dont le fardeau repose sur la collectivité et l’appauvrit. Les deux économistes estiment que la dette odieuse peut se décliner en une « tragédie » en trois actes pour les populations africaines. Pour l’acte 1, il s’agit du « vol et du détournement des fonds empruntés » ; l’acte 2 concerne le coût d’opportunité de cette fuite des capitaux, c’est-à-dire, le renoncement aux gains que l’investissement des fonds détournés aurait pu générer. Enfin, l’acte 3 évoque le remboursement coûteux du service d’une dette virtuelle (en termes de réalisations) pour les populations africaines.

Les mécanismes de la dette odieuse

Les arguments souvent avancés pour expliquer l’endettement de l’Afrique renvoyaient à des facteurs tels que : la mauvaise gestion des fonds empruntés et le mal-investissement. Toutefois, les auteurs jugent ces arguments classiques peu convaincants, car soutiennent-ils, « une dette, même mal investie, produit tout de même des résultats ». C’est pourquoi, dans leur étude, ils indiquent que c’est la dette odieuse qui explique, de manière déterminante, l’endettement chronique de l’Afrique et non la dette « imprudente » (relatif aux arguments classiques).

Ces mécanismes de cette dette odieuse, font remarquer les deux économistes, sont secrétés au sein du système financier international. Autrement dit, loin d’être un phénomène à la périphérie du système, il est en réalité le fruit d’un « laxisme délibéré entre acteurs majeurs consentants ». Il s’agit, selon eux, des dirigeants africains, des institutions financières internationales (Ifi), de grands pays industrialisés et les grandes banques commerciales mondiales.

« Plus la dette extérieure s’accumulait, plus les sorties de fonds, au titre de service de la dette (paiement intérêts et remboursement principal) augmentaient », font également remarquer les deux économistes pour relever ce qu’ils appellent « le paradoxe de la dette ».
Selon eux, malgré son surendettement, l’Afrique reste créancière du reste du monde.

Ils soutiennent qu’en réalité, l’Afrique est largement un créancier net vis-à-vis du reste du monde. « Alors que la dette extérieure s’élevait à 177 milliards de dollars en 2008, les pays africains disposaient d’environ 767 milliards de dollars d’actifs extérieurs nets », révèlent-ils dans leur ouvrage. Ils estiment que l’Afrique pourrait éponger l’intégralité de sa dette extérieure si elle était à même de récupérer, ne serait-ce qu’une fraction de la richesse placée par des Africains dans des centres financiers à travers la planète.

Abdou DIAW

Source : http://www.lesoleil.sn

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