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Guinée Equatoriale : après le procès des Biens mal acquis en France, des élections saugrenues augurant d’une monarchisation

D 20 novembre 2017     H 05:39     A Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politique en Afrique     C 0 messages


Le 12 novembre ont été organisées des « élections » législatives, sénatoriales et municipales en Guinée Equatoriale. Dans ce pays, le processus de démocratisation n’a pas avancé depuis l’arrivée formelle du multipartisme en 1991. Les conditions de déroulement d’une élection sont si peu présentes, qu’il ne se distingue aucun processus électoral, comme il en existe dans de nombreuses dictatures d’Afrique. Il ne s’agit pas de détournement de processus électoral en amont mais d’absence de processus électoral. Le terme des mandats des députés étaient en mai 2018, et, par surprise, en septembre 2017, le chef de l’Etat a annoncé par décret le 16 septembre, une date du scrutin moins de 2 mois après. Il n’est pas question de Commission électorale indépendante. Aucune condition pour une élection démocratique n’est présente, aucune condition pour des progrès en dictature autour d’un rapport de force n’est non plus présente.

Internet a été coupé le jour du vote, et les réseaux sociaux ont été bloqué le 27 octobre. Les fraudes qui ont été observées le jour du vote et à la compilation des résultats, par exemple l’absence de bulletins de votes ou le bourrage d’urnes, ne constituent qu’une partie émergée d’iceberg, des symptômes de l’état du régime et de son fonctionnement en temps normal. En termes de niveau de répression et d’absence de liberté, le régime équato-guinéen se situe dans les pires de la vingtaine de dictatures d’Afrique. Ce haut niveau s’observe dans l’absence totale de vie syndicale, de presse indépendante, d’organisations de la société civile, et de tout contre-pouvoir. La répression est permanente et brutale, elle est cependant peu visible de l’extérieur car le principe en œuvre est de tuer à leur démarrage toutes les tentatives d’organisations émancipées du pouvoir. Le système a ainsi été figé et est devenu internationalement silencieux.

Après les boycotts des démocrates dans les années 1990, comme dans d’autres dictatures, des partis d’opposition ont tenté dans les années 2000 de participer en espérant obtenir quelques avancées. Mais le président Téodoro Obiang Nguema est en Afrique le meilleur spécialiste de la désorganisation de l’opposition. Il n’a pas interdit les partis comme le roi du Swaziland, n’a pas supprimé les élections comme le dictateur d’Erythrée. Dans une absence totale d’Etat de droit, avec l’aide de l’argent du pétrole, il manœuvre constamment pour empêcher l’opposition d’exister.

La coalition de l’Union du centre droit (UCD) et de la Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), et le parti Citoyens pour l’innovation (CI)[1], n’ont pas les moyens et les opportunités pour obtenir autre chose que des miettes. Téodoro Obiang Nguema a également empêché une opposition en exil en Europe de s’organiser. La Coalition d’opposition pour la Restauration d’un Etat Démocratique en Guinée Equatoriale créée fin 2013 a dénoncé lors du procès des Biens mal acquis les manœuvres du pouvoir pour l’affaiblir au travers d’une fausse coalition de même nom.

L’Union africaine a trouvé un ancien premier ministre rwandais, Pierre Habumuremyi, pour venir endosser la complicité d’un crime électoral, comme chef d’une fausse mission d’observation. Après sa participation, au travers de fausses missions d’observations électorales, aux inversions de résultats de la présidentielle au Tchad et à Djibouti en avril 2017, puis au travers de l’action de son président Idriss Déby au niveau de la Cour constitutionnelle, à l’inversion de résultat de la présidentielle du Gabon en septembre 2016, l’Ua confirme son rôle actuel prépondérant dans le maintien des régimes dictatoriaux au moment des élections.

Le scrutin de novembre 2017 en Guinée Equatoriale se déroule en plein processus de monarchisation qui s’accélère. Au pouvoir depuis son coup d’Etat en 1979, Téodoro Obiang Nguema terminera son troisième et dernier mandat en 2023, après avoir imposé sans aucun débat une limitation à deux mandats non-rétroactive après la modification de la constitution en 2011, ce que n’arrive pas à imposer aujourd’hui Faure Gnassingbé au Togo. Cette réforme de 2011 a créé également le Sénat et le poste de vice-président taillé sur mesure pour son fils Téodorin. Le chef de l’Etat prépare le transfert du pouvoir à son fils. Le signal donné est celui d’une volonté d’accélération. Cette probable transmission de pouvoir enfermera le pays dans une impasse politique qui risque d’aboutir dans quelques années à une nouvelle crise en Afrique centrale.

En France, le procès des Biens mal acquis s’est achevé le 27 octobre 2017 par une condamnation de 3 ans de prison avec sursis et 30 millions d’Euros d’amende, également avec sursis, à l’encontre de Téodoro Nguema Obiang Mangue, dit Téodorin. Ce procès a mis en exergue l’irresponsabilité de la famille Obiang. Téodorin, qui a fait appel de la décision, apparaît aux yeux du monde entier comme un simple criminel. Malheureusement, si l’image internationale s’est détériorée, le régime reste solidement structuré autour de la production de pétrole. Sans pression internationale, la population de Guinée Equatoriale est abandonnée entre les mains d’une famille. Les élections du 12 novembre 2017 renforcent son désespoir juste après le verdict du procès des Biens mal acquis.

En plein débat sur les processus électoraux en démocratie fragile au Kenya et au Libéria, à quelques jours du sommet Union africaine – Union européenne d’Abidjan, les législatives du 12 novembre en Guinée Equatoriale rappellent à quel point la question des processus électoraux en Afrique pose problème. D’un côté, les dictateurs continuent d’utiliser l’Ua comme outil d’aide à l’organisation de fausses élections, d’un autre côté, l’Ue, après son importante action au Gabon en 2016, risque de se voir refuser toute intervention en dictature et de devoir se contenter du renforcement des processus électoraux en démocratie fragile. S’il doit y avoir discussion sur le sujet dans l’optique d’une renégociation des accords de Cotonou dont dépend l’utilisation de l’aide européenne, derrière les discours diplomatiques apaisés, les positions sont pour l’instant très éloignées. Le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique attend du sommet Ua-Ue des avancées clairement exprimées qui puisse redonner de l’espoir aux peuples africains prisonniers des régimes dictatoriaux.

A l’occasion des « élections » du 12 novembre, le Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique demande au gouvernement français et à l’Union européenne de dénoncer l’absence de démocratie et d’Etat de droit en Guinée Equatoriale et de soutenir dans ce pays l’émergence d’une expression démocratique.

Collectif de Solidarité avec les Luttes Sociales et Politiques en Afrique,

Paris, 16 novembre 2017

11 signataires : Coalition d’Opposition pour la Restauration d’un Etat Démocratique (CORED, Guinée Equatoriale), Réseau des Organisations Libres de la Société Civile du Gabon (ROLBG), Ça suffit comme cà ! (Gabon), Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD, Congo Brazzaville), Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo), Alliance Républicaine pour le Développement (ARD, Djibouti), Union pour le Salut National (USN, Djibouti), Forces vives tchadiennes en éxil, Amicale panafricaine, Parti de Gauche, Europe Ecologie les Verts (EELV).

[1] de Gabriel Nse Obiang interdit lui-même de participer

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Guinea Ecuatorial : Después del juicio de los Bien Mal Adquiridos en Francia, las elecciones absurdas auguran un traspaso monárquico de poder. {{}}

Comunicado del Colectivo de Solidaridad con las Luchas Sociales y Políticas en África,

El 12 de noviembre tuvieron lugar las “elecciones” legislativas, senatoriales y municipales en Guinea Ecuatorial. En este país, el proceso de democratización no ha progresado desde el comienzo formal del sistema multipartidista en 1991. Las condiciones para la realización de unas elecciones son tan nulas, has incluso en comparación con elecciones en muchas otras dictaduras africanas. Esto no es un fraude electoral preparado, sino la ausencia de un proceso electoral. El término del mandato de los diputados salientes es en mayo de 2018 y, por sorpresa, el 16 septiembre de 2017, el Jefe de Estado anunció por decreto, una fecha de elecciones en menos de dos meses. No existe una Comisión Electoral Independiente. No solo no se reúnen las condiciones para unas elecciones democráticas sino tampoco permitirán una apertura democrática de la Dictadura por la existencia de un equilibrio de fuerzas con una oposición.

Internet se cortó el día de las elecciones y las redes sociales se bloquearon el 27 de octubre. Se observaron varios fraudes el día de la votación y la compilación de los resultados, por ejemplo, la ausencia de papeletas o el relleno de las urnas, solo son la punta del iceberg, síntomas del estado del Régimen y su funcionamiento Habitual. En términos del nivel de represión y falta de libertad, el régimen ecuatoguineano está entre las peores 20 dictaduras en África. Este alto nivel se observa en la ausencia total sindicatos, la prensa independiente, las organizaciones de la sociedad civil y cualquier contrapoder. La represión es permanente y brutal, pero no es visible desde el exterior porque el principio es sofocar desde la raíz cualquier intento de organización o manifestación de descontento. El sistema se ha consolidado de este modo y la represión permanente silenciada internacionalmente.

Después de los boicots de la oposición en la década de 1990, como en otras dictaduras, los partidos de la oposición intentaron en la década de 2000 participar con la esperanza de lograr algún progreso. Pero el presidente Teodoro Obiang Nguema es el mejor experto de África en la desorganización de la oposición. No prohíbe la existencia de los partidos como el rey de Swazilandia, tampoco abolió las elecciones como el dictador de Eritrea. En una ausencia total de Estado de derecho, con la ayuda del dinero del petróleo, ha maniobrado constantemente para evitar que la oposición existiera.

La coalición Juntos Podemos entre Unión de Centro Derecha (UCD) y la Convergencia para la Democracia Social (CPDS), y el partido Ciudadanos Por la Innovación, no tienen ni los medios y la oportunidad para obtener algo más que migas. Teodoro Obiang Nguema está evitando también que una oposición en el exilio en Europa se organice. La Coalición de oposición para la Restauración de un Estado Democrático en Guinea Ecuatorial, creada a fines de 2013, denunció las maniobras de poder para debilitarla a través de una falsa coalición con el mismo nombre.

La Unión Africana ha encontrado en un antiguo Primer Ministro ruandés, Pierre Habumuremyi, para respaldar la complicidad de un crimen electoral, como jefe de una falsa misión de observación. Después de su participación, a través de falsas misiones de observación electoral, donde podemos citar la inversión de los resultados de las presidenciales en Chad y Djibouti en abril de 2017, la acción de su presidente actual Idriss Déby a nivel del Tribunal Constitucional de Gabón, que facilito la inversión del resultado de las elecciones presidenciales de Gabón en septiembre de 2016, la UA confirma su actual papel preponderante en el mantenimiento de los regímenes dictatoriales a través de los comicios electorales.

Las elecciones de noviembre de 2017 en Guinea Ecuatorial se están llevando a cabo en medio de un proceso traspaso monárquica que se está acelerando. En el poder desde su golpe de estado en 1979, Teodoro Obiang Nguema terminará su tercer y último mandato en 2023, después de haber impuesto sin debate una enmienda en la constitución en 2011 limitando el mandato presidencial a dos períodos, no retroactivo, lo que no consigue imponer hoy Faure Gnassingbé en Togo. Es en esta misma reforma de 2011 donde creó el Senado y el cargo de vicepresidente para su hijo Teodorin. El jefe de estado prepara el traspaso de poder a su hijo. La señal clara de este hecho es la aceleración y anticipación de las elecciones. Esta probable transferencia de poder puede crear una desestabilización política y social que puede conducir en unos pocos años en una nueva crisis en África Central.

En Francia, el juicio por los bienes mal adquiridos terminó el 27 de octubre de 2017 con una sentencia de condena de 3 años de prisión no efectiva y una multa de 30 millones de euros tampoco efectiva, contra Teodoro Nguema Obiang Mangue apodado Teodorin. Este proceso puso de relieve la irresponsabilidad de la familia Obiang. Teodorin, que apeló la decisión, se presenta ante el mundo como un simple criminal. Lamentablemente, si la imagen internacional se ha deteriorado, el régimen sigue sólidamente estructurado en torno a la producción de petróleo. Ya sin presión internacional, la población de Guinea Ecuatorial está abandonada a su suerte en manos de la familia Obiang. Las elecciones del 12 de noviembre de 2017 refuerzan su desesperación justo después del veredicto del juicio de los Bienes Mal Adquiridos.

En el debate sobre los procesos electorales en la frágil democracia en Kenia y Liberia, pocos días antes de la cumbre de la Unión Africana – Unión Europea en Abiyán, las legislativas del 12 de Noviembre en Guinea Ecuatorial recuerdan la problemática del tema de los procesos electorales en África. Por un lado, los dictadores continúan utilizando Unión Africana como una herramienta para ayudar a organizar elecciones falsas, por otro lado, la Unión Europea, después de su gran acción en Gabón en 2016, corre el riesgo de verse a sí misma rechazar cualquier intervención en las dictaduras y tener que estar satisfecho con el refuerzo de los procesos electorales en democracias frágiles. En el debate sobre este tema con miras a renegociar los acuerdos de Cotonu de los que depende el uso de la ayuda europea, detrás de los discursos diplomáticos pacíficos, las posiciones están por el momento muy distantes. El Colectivo de Solidaridad con las Luchas Sociales y Políticas en África espera de la cumbre de la UA-UE progresos claramente expresados que pueden dar esperanzas a los Pueblos africanos prisioneros de los regímenes dictatoriales.

Con motivo de las “elecciones” del 12 de noviembre, el Colectivo de Solidaridad con las Luchas Sociales y Políticas en África pide al gobierno francés y a la Unión Europea que denuncien la falta de democracia y el estado de derecho en Guinea Ecuatorial y apoyar en este país el surgimiento de una expresión democrática.
Colectivo de Solidaridad con las Luchas Sociales y Políticas en África,

11 Firmantes : Coalición de Opposition para la Restauración de un Estado Democrático (CORED, Guinea Ecuatorial), Réseau des Organisations Libres de la Société Civile du Gabon (ROLBG), Ça suffit comme cà ! (Gabon), Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD, Congo Brazzaville), Alliance Nationale pour le Changement Ile-de-France (ANC-IDF, Togo), Alliance Républicaine pour le Développement (ARD, Djibouti), Union pour le Salut National (USN, Djibouti), Forces vives tchadiennes en éxil, Amicale panafricaine, Parti de Gauche, Europe Ecologie les Verts (EELV).