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Guinée équatoriale : multiplication des arrestations arbitraires à la veille du sommet de l’Union africaine

D 3 juin 2011     H 04:45     A Amnesty International     C 0 messages


Les autorités équato-guinéennes doivent immédiatement mettre fin à la répression draconienne de la liberté d’expression menée à la veille du sommet de l’Union africaine qui se tiendra le 23 juin à Malabo, la capitale, a déclaré Amnesty International lundi 20 juin.

Des opposants politiques et une centaine d’étudiants ont été arrêtés et détenus arbitrairement ces derniers mois au titre d’une mesure préventive destinée à empêcher toute manifestation pendant le sommet. Nombre d’entre eux auraient été maltraités.

« Les autorités équato-guinéennes doivent mettre fin à cette vague extrêmement alarmante d’arrestations, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements visant des personnes qui ne font qu’exercer leur doit à la liberté d’expression, a indiqué Tawanda Hondora, directeur adjoint d’Amnesty International.

« Le gouvernement du président Obiang figure déjà parmi ceux qui commettent le plus de violations des droits humains en Afrique et la persécution continuelle des opposants politiques est déplorable. »

Toutes les manifestations ont été interdites en Guinée équatoriale à la suite des soulèvements qui ont eu lieu à travers en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Le week-end des 11 et 12 juin, les descentes de police se sont intensifiées dans les quartiers de la ville portuaire de Bata habités par des étrangers.

Un certain nombre d’étrangers sans papiers ou vivant légalement dans le pays ont été arrêtés et maltraités.

« Ces raids aveugles contre des populations immigrées doivent prendre fin, a ajouté Tawanda Hondora. Tous les migrants sans papiers doivent être traités avec humanité et dans le respect de la loi. Les autorités doivent enquêter sur ces allégations »

Fin mai, plus d’une centaine d’étudiants auraient été arrêtés et détenus brièvement dans la ville portuaire de Bata. La raison de leur arrestation n’a pas été communiquée.

Sept personnes soupçonnées d’être membres de partis politiques d’opposition ont été arrêtées et détenues brièvement en avril.

Parmi elles figuraient Loeto Sepa et Anselmo Ichaikotó, interpellés à Malabo le 9 avril en raison de leur appartenance présumée au Mouvement pour l’autodétermination de l’île de Bioko (MAIB). N’ayant aucun lien avec cette organisation, ils ont été libérés sans inculpation le 23 avril.

En février, avant le début de la vague d’arrestations, le gouvernement a ordonné aux journalistes de ne plus couvrir les événements d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et de Côte d’Ivoire. Selon les informations reçues par Amnesty International, il est de plus en plus difficile d’accéder à Internet.

En mars, un journaliste travaillant pour la radio d’État en langue française a été suspendu de ses fonctions pour avoir évoqué dans son émission la situation en Libye. Juan Pedro Mendene a été sommé par le secrétaire d’État à l’information de quitter la station. Au moment de partir, il a été agressé et battu par le garde du corps de celui-ci.

Une semaine plus tard, le directeur de la radio a annoncé qu’une interruption temporaire des programmes avait été décidée en haut lieu. Aucune autre explication n’a été fournie.

Par ailleurs, Amnesty International a reçu des informations signalant des barrages routiers, ainsi que des arrestations arbitraires de véhicules et des fouilles menées par les forces de sécurité, qui harcèlent, intimident et réclament des pots-de-vin aussi bien aux ressortissants équato-guinéens qu’aux étrangers.