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VIH/SIDA : L’Ouganda n’a toujours pas atteint ses objectifs de distribution d’antirétroviraux

D 31 janvier 2013     H 05:14     A     C 0 messages


KAMPALA - Selon la Commission ougandaise de lutte contre le sida (UAC), l’Ouganda est encore loin d’atteindre son objectif de fournir des antirétroviraux à 80 pour cent des personnes vivant avec le VIH/SIDA avant 2015.

En mars 2012, environ 62 pour cent des séropositifs nécessitant un traitement du VIH prenaient des antirétroviraux. Ils étaient 50 pour cent en 2010. Selon les estimations de l’UAC, l’Ouganda a pourtant réussi à administrer un traitement antirétroviral à 65 493 nouveaux cas de VIH en 2012, portant ainsi à 356 056 le nombre de bénéficiaires de ce traitement qui permet de prolonger l’espérance de vie.

Cependant, seulement huit pour cent de ces cas sont des enfants. Selon une étude menée récemment par le gouvernement, seulement 49 pour cent des nourrissons atteints sont traités (le gouvernement recommande pourtant que des antirétroviraux soient administrés à tous les enfants de moins de deux ans porteurs du VIH). Selon le ministère de la Santé, entre 20 000 et 24 000 enfants sont infectés par le VIH chaque année.

Afin d’améliorer la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, le gouvernement a adopté en septembre 2012 l’option B+ prônée par l’Organisation mondiale de la Santé. Cette stratégie propose d’administrer une association de trois ARV à toutes les mères infectées par le VIH dès qu’elles sont diagnostiquées, mais aussi de continuer ce traitement à vie, indépendamment du nombre de cellules CD4. [ http://www.plusnews.org/Report/96308/UGANDA-Government-adopts-new-PMTCT-strategy ]

Appel à un élargissement de l’accès au traitement

Des groupes de la société civile ont appelé le gouvernement à élargir l’accès au traitement et prévenir les nouvelles infections.

« Nous devons mettre traiter toutes les personnes remplissant les conditions requises et agir rapidement pour fournir un traitement précoce à ceux qui ne peuvent pas bénéficier d’un traitement préventif », a dit à IRIN/PlusNews Richard Hasunira, conseiller en VIH/SIDA pour la section ougandaise de la Coalition pour la promotion de la santé et le développement social (HEPS).

Des statistiques récentes ont révélé que la prévalence du VIH en Ouganda était passée de 6,4 pour cent à 7,3 pour cent au cours des cinq dernières années. [ http://www.irinnews.org/Report/95116/UGANDA-Higher-HIV-rate-cause-for-concern ]

Les établissements de santé sont souvent confrontés à des ruptures de stocks de médicaments, leurs appareils de numération des CD4 sont parfois inadaptés et ils manquent de personnel. Les programmes ougandais de lutte contre le VIH ont en outre été fortement limités par une pénurie de fonds. [ http://www.irinnews.org/fr/Report/87290/OUGANDA-Pas-d-argent-pas-d-acc%C3%A8s-universel ]

Fin mars 2012, seuls 532 des 700 établissements de santés censés offrir des thérapies antirétrovirales le faisaient vraiment.

Le gouvernement reconnaît qu’il faut redoubler d’efforts et dit qu’il favorisera en priorité la prévention du VIH et allouera davantage de fonds à la lutte contre la maladie.

« La majorité des centres agréés [pour administrer des antirétroviraux] sont des structures de niveau supérieur telles que des hôpitaux et des établissements de santé de niveau IV [régionaux], tandis que [seulement] huit pour cent des établissements de santé de niveau III [sous-régionaux] sont actifs, ce qui limite l’accès des communautés rurales. La situation est encore pire dans les zones reculées comme les îles » a noté l’UAC dans un récent rapport.

« Il est nécessaire d’accélérer l’agrément des établissements de santé de niveau IV et III pour permettre l’accès aux antirétroviraux aux personnes remplissant les conditions requises, notamment aux femmes enceintes. Les établissements de santé qui sont agréés, mais ne sont pas fonctionnels devraient par ailleurs recevoir un soutien pour le devenir », préconise le rapport.

« Nous allons administrer des antirétroviraux à 214 000 nouvelles personnes en 2013 », a dit à IRIN/PlusNews David Apuuli Kihumuro, directeur général de l’UAC. « Nous avons pour objectif annuel de traiter au moins 100 000 nouveaux patients. »

« Nous allons mettre l’accent sur la prévention afin de réduire le nombre de nouvelles infections au VIH. Nous avons lancé une campagne de circoncision et de distribution de préservatifs et nous commençons à mettre en pratique l’option B+ », a dit la ministre de la Santé, Christine Ondoa. « Le gouvernement va continuer à allouer des fonds à la lutte contre l’épidémie. Nous allons également mobiliser une partie des fonds versés par nos partenaires pour le développement en faveur de l’accès universel, de la prévention, du traitement et des soins. »

Recettes fiscales supplémentaires

Le gouvernement a été instamment invité à mettre en place un « impôt sida » pour générer des recettes supplémentaires pour la prévention, le traitement et les soins contre le VIH.

« Il est urgent que le gouvernement augmente le budget alloué à la lutte contre le sida pour l’exercice 2013-14 et au-delà et priorise les frais récurrents comme le recrutement et maintien en poste du personnel soignant et l’approvisionnement en fournitures essentielles plutôt que les formations, ateliers et séminaires », ont dit des groupes de la société civile dans un communiqué. [ http://www.aidsalliance.org/includes/document/weneed.pdf ]

Le gouvernement ougandais a récemment élaboré une première ébauche d’un document de travail sur la mise en place d’un fonds d’un milliard de dollars pour chercher de nouvelles sources de financement durables pour ses programmes en matière de VIH/SIDA.

Les sources de financement proposées dans ce document, publié en septembre par l’UAC, comprennent la taxation sur les transactions bancaires et les intérêts, sur les billets d’avion, la bière, les boissons non alcoolisées et les cigarettes, ainsi que sur les biens et services échangés en Ouganda.

Un faible impôt serait également prélevé sur les salaires des fonctionnaires. L’impôt sur les sociétés et les retenues d’impôts à la source augmenteraient légèrement et les appels téléphoniques seraient légèrement taxés, tout comme chaque kilowatt d’électricité consommé.

Source : http://www.irinnews.org