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1994-2013 : RWANDA, le refus de l’oubli, le devoir de justice

D 15 avril 2013     H 12:27     A MRAP     C 0 messages


Il y a 19 ans, le 7 avril 1994, débutait au Rwanda le génocide des Tutsis. En 100 jours, un million de personnes, hommes, femmes, enfants, étaient massacrés, pour être nés Tutsis ou pour s’être opposés à cette extermination.

Ce génocide a été accompli par les ex-Forces Armées Rwandaises (FAR) et les milices dites “Interahamwhé” du général Habyarimana. Ce pouvoir a reçu de manière continue et appuyée le soutien du gouvernement français, tant au plan politique, militaire que financier, avant, pendant et après le génocide.

Des tueries, considérées comme des "répétitions générales" s’étaient déjà déroulées de 1990 à 1993. Deux mois avant le début du génocide le journal " la Médaille Nyiramacibiri " avait écrit " la race tutsi pourrait être éliminée ". Dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, Radio " Mille Collines " multipliait les appels au massacre " il reste de la place dans les tombes, qui va nous aider à les remplir ? » L’extermination avait bel et bien était programmée de longue date.

Le premier accord de coopération militaire entre les Présidents Valéry Giscard d’Estaing et Juvénal Habyarimana, datant de juillet 1975, est bien antérieur au génocide. Les militaires de l’opération « Noroît », censés assurer une protection des ressortissants français et étrangers ont participé à des opérations d’identification de civils qui devaient présenter une carte d’identité sur laquelle figurait la mention "Hutu" ou "Tutsi".

Dès le début du génocide, la France a voté au Conseil de sécurité en faveur du retrait des casques bleus destinés à protéger les civils rwandais et a continué secrètement de fournir des armes au gouvernement génocidaire .Enfin, une fois le génocide accompli, l’opération "Turquoise" avait pour objectif, derrière une mission d’assistance humanitaire, de bloquer l’avancée des combattants du FPR et d’organiser la fuite des génocidaires.

Solidaire dès le mois d’avril 1994 du peuple rwandais, le MRAP considère qu’il y va de notre conscience morale de refuser l’oubli de cette tragédie mais également que toute la vérité soit faite sur les responsabilités notamment de la France. Il attend du nouveau gouvernement une reconnaissance publique du rôle de la France, ainsi que l’engagement de démarches pour l’établissement de la vérité, notamment en rendant accessibles toutes les archives de l’époque et en levant le secret défense sur les pièces refusées aux juges d’instruction dans les affaires judiciaires en cours.

Le MRAP s’associe à la demande d’Ibuka – France pour un lieu de mémoire du génocide des Tutsis à l’occasion du 20éme anniversaire en 2014 et appelle à signer la pétition sur http://memoire2014.wesign.it/fr

Paris le 8 avril 2013