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Tchad : solidarité agissante de l’opposition pour la société civile dont les membres risquent d’être empoisonnés, si rien n’est fait !

D 28 mars 2016     H 19:58     A     C 0 messages


Préoccupés par les arrestations illégales des membres de la société civile, détenus depuis le 21 mars 2016, dans de conditions humainement parlant pénibles, plusieurs responsables politiques tchadiens, ont décidé de leur apporter soutien et solidarité en se rendant à Amsinéné, où ils sont incarcérés.

Candidat à la présidentielle du 10 avril 2016, Mahamat Ahmat Alhabo et plusieurs responsables politiques tchadiens ont témoigné de leur solidarité aux membres de la société civile tchadienne, arrêtés et détenus arbitrairement à la prison d’Amsinéné, située aux encablures de Ndjaména.

Ils étaient une vingtaine des leaders de l’opposition tchadienne, à décider de se constituer prisonniers pour rejoindre Mahamat Nour Ibedou, Céline Narmadji, Younous Mahamat, Nadjo Kaina et Allah Toingar, détenus illégalement à Amsinéné pour le motif fallacieux qu’ils voulaient manifester.

Selon des sources concordantes, les 5 membres de la société civile, détenus, ont été privés des visites et même les repas apportés par leurs familles depuis leurs maisons, leur étaient interdits.

Il est de notoriété publique qu’au Tchad, toute personne qui a été arrêtée, une fois, n’est jamais sortie indemne. Ce laisse répandre les rumeurs sur les risques d’empoisonnement dont seront victimes les membres de la société civile.

Dans son dernier communiqué de presse, l’Union des Syndicats du Tchad (UST), a fait part de son inquiétude, en rappelant, le cas de son militant, Mbailao Gustav, qui avait trouvé la mort en prison.

Hier, les leaders des partis politiques qui s’étaient rendus sur le lieu de détention, ont été non seulement, empêchés d’accéder à la prison d’Amsinéné, mais ils étaient de surcroît, encerclés par les forces anti-émeutes, les policiers, les gendarmes et les militaires.

Face à cette mesure qui relève comme toujours de l’arbitraire, l’opposition politique tchadienne a jugé inadmissible de demeurer silencieuse, c’est pourquoi, ses leaders ont courageusement bravé l’adversité des forces de l’ordre pour aller jusqu’à Amsinéné et exiger qu’ils soient aussi détenus avec les autres. Chose rarissime au Tchad !

Quel crédit peut-on à cette élection où la société civile est emprisonnée ?

Pourquoi la France, pays des droits de l’homme, s’emmure-t-elle dans le silence alors qu’elle s’évertue de réclamer le respect des droits humains et des libertés ailleurs ?

La communauté internationale dans sa composante globale doit sortir de rompre le silence et réclamer la libération immédiate et sans délai des responsables de la société civile tchadienne qui n’ont exercé leurs droits à la manifestation conformément aux textes nationaux en vigueur et les Conventions internationales relatives à ces valeurs fondamentales que sont la liberté d’expression dont le Tchad a signé et ratifié.

Au regard de ce que nous observons depuis quelques jours, il va s’en dire que le peuple tchadien est seul maître de son destin et il lui revient d’arracher sa liberté quel que soit le prix à payer.

Source : http://www.makaila.fr