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TCHAD : SPECIAL ELECTIONS LEGISLATIVES 2011

D 22 mars 2011     H 18:59     A     C 0 messages


Lors d’un Conseil de ministres tenu en décembre 2010, Idriss Deby avait annoncé à ses ministres « les caisses de l’Etat sont vides ». Rappelons que le Gouvernement n’a toujours pas signé d’accord avec le FMI et la BM. Et, malgré les acrobaties du ministre des finances la crise économique s’aggrave, surtout que par ailleurs les détournements des ressources publiques continuent et sont même organisés à grande échelle. Les revenus pétroliers n’ont pas amélioré les conditions de vie des populations et l’objectif de réduction de la pauvreté n’a jamais été atteint par le régime Deby. Peut-on s’étonner alors que le régime Deby tende la main pour solliciter les partenaires du Tchad afin de financer les élections législatives et autres car les urgences sont là, la CENI réclame des moyens qui ne viennent pas, les caisses du MPS sont aussi vides. Une tournée dans les pays du Golfe n’a rien donné, et c’est la raison pour laquelle la SOTEL a été bradée à la va vite. Le PNUD, la Suisse, la France, l’Allemagne et l’UE ont financé les opérations de recensement et le personnel d’assistance technique ainsi que les missions dévolues aux observateurs internationaux.

Comme chacun a pu le constater tous les indicateurs de développement ont balancé notre pays à la queue du peloton en tout. La mauvaise gestion, le gaspillage des ressources dans des infrastructures budgétivores, surfacturées et mal pensées, a conduit le gouvernement à construire là où parfois, il n’y a ni élève ni population à soigner (les moutons sont gardés dans les salles de classe faute d’élèves à Iriba).

Alors, qu’en est-il de la situation politique ? Deby arriva au pouvoir en claironnant qu’il apportait au peuple tchadien la démocratie et la liberté. L’instauration du multipartisme date de 20 ans, quelle est la situation en termes d’expression politique libre et démocratique ?

Pour comprendre la farce de la démocratie tchadienne, remontons le temps. Deby arrive au pouvoir et, sous l’impulsion des Français, une conférence nationale se tient en 1993 avec pour ambition la réorganisation des institutions et le rééquilibrage des pouvoirs entre l’Exécutif et le Législatif. Durant les 3 années de la transition, Deby mettra à profit ce temps pour vider de sa substance toutes les décisions de la CNS qui limitaient les pouvoirs du Président. En 1996, une Constitution sur mesure sera faite par les experts français de la françafrique et, avec force manipulation des règles électorales, installation d’une CENI opportuniste et partisane, elle donna au parti de Deby le MPS, la majorité des sièges. Résultat : face à lui il n’y avait qu’une opposition sans moyens et totalement inorganisée. Les élections présidentielles de 2001 et les législatives de 2002 furent une grande mascarade, seuls les observateurs de la francophonie, bras armé de la françafrique, cautionnèrent ces scrutins.

Face au scandale des fraudes massives, des condamnations et protestations internationales, Idriss Deby et ses conseillers trouvèrent une astuce, à savoir prendre l’engagement de ne pas briguer un troisième mandat, de respecter la Constitution mais aussi d’engager un dialogue en vue d’une bonne gouvernance.

Grosse désillusion, Deby est loin d’être un homme de parole et en 2003, le congrès du MPS proposa la modification de la Constitution par référendum pour permettre une présidence à vie à celui qui était censé apporter la démocratie. En 2005, une très large abstention, moins de 20% de participation, suivie d’un boycott des élections présidentielles en 2006 par l’opposition. La messe est dite, le cirque démocratique du régime Deby plongeait le pays dans une impasse politique.

Très tôt, les partis politiques ont compris que l’émergence du multipartisme était une sinistre comédie destinée à satisfaire une certaine propagande françafricaine souhaitant légitimer après coup l’organisation du renversement du régime de Hissein Habré par la DGSE (services spéciaux français) et la Libye.

Les partis politiques firent face aux défis suivants : comment faire de la politique sous une dictature ? Quand celle-ci refuse l’organisation d’un espace de libertés publiques, quand le régime fait main basse sur les ressources de l’Etat, quand il exerce un monopole absolu sur la fonction publique et l’utilise pour récompenser une clientèle politique ? Comment faire quand le régime de Deby crée lui même des partis politiques « d’opposition » ?

Comment faire quand les généreux donateurs européens et autres financent en toute connaissance de cause, une grosse machine à frauder et certifient allègrement des élections qui sont loin d’être libres, transparentes, crédibles et conformes aux standards internationaux, selon la formule à la mode ces derniers temps ? Ainsi donc, grâce à leur complicité active par la validation de scrutins frauduleux, ils contribuent par là même à perpétuer la dictature en lui offrant les moyens de sa survie et une crédibilité politique. Comment faire enfin quand la communauté internationale, largement représentée au Tchad, dans tous ses démembrements, reste sourde et muette sur les conditions d’exercice totalement inexistantes de toute expression démocratique (liberté d’expression limitée et tolérée pour certains seulement, pas de possibilité d’expression dans les médias d’Etat, liberté de création de partis politiques d’opposition refusée à certains groupes, liberté de réunion contrôlée etc.…) ?

Certes, les partis politiques ont fait l’amère expérience de leur statut d’opposants. Citons ceux qui, très tôt, ont été décapités par Déby, notamment les membres du RDP assassinés chez eux comme Mamadou Bissau, Guetti Mahamat assassiné devant chez lui ; M. Yorangar, maintes fois emprisonné, ceux qui se sont résolus contre leur gré soit de renoncer à militer dans un parti soit de le faire au sein du parti de Deby, parce que menacés, maltraités ou asphyxiés financièrement. Ainsi, les partis politiques tchadiens faiblement structurés et construits sur des bases ethniques, régionales ont, en quelque sorte, baissé les bras face à la fraude massive ; c’est dire que les principaux leaders de ces partis politiques jouent le jeu du régime, en concluant des alliances avec le parti au pouvoir, des alliances qui ne sont pas des négociations politiques mais uniquement des récompenses individuelles.

Peu à peu, l’opposition tchadienne a perdu sa crédibilité aux yeux des populations tchadiennes et demeure inexistante et sans carnet d’adresse hors de notre pays. Constatons que 17 ans après leur émergence, les partis politiques d’opposition esquivent totalement la question du bilan de leurs activités. Ayant délibérément choisi de rester dans le champ légaliste, l’opposition tchadienne est, jusqu’à aujourd’hui, totalement incapable et impuissante à formuler et à médiatiser ses propres revendications.

Comment s’étonner face à cette démission collective des hommes politiques que les Tchadiens aient toujours le reflexe de créer des rébellions armées pour exprimer leurs frustrations et leur volonté de changement et ce de 1963 à l’an 2011 ? La jeunesse tchadienne a préféré massivement se joindre aux rébellions armées (10.000 jeunes Tchadiens composaient les mouvements armés) plutôt que de militer dans un quelconque parti politique qui n’a d’opposition que de nom. Ce constat est révélateur de l’immense échec de la classe politique tchadienne. Alors que l’on n‘a jamais entendu ces partis dénoncer les règles du jeu politique au Tchad, ils se sont prêtés, en revanche, avec complaisance, à dénoncer la prise de pouvoir par les armes lors des combats avec la rébellion armée. Et pourtant, ils avaient tous, les yeux rivés vers les mouvements de rébellion, comble de paradoxe ou preuve de leur impuissance à exister en tant que partis politiques dont l’objectif premier est la conquête du pouvoir.

Comme on peut le relever aux crises sociales, économiques, fiscales, a toujours existé une grave crise politique qui demeure sous jacente. Malgré l’existence d’une paix achetée et échangée avec le Soudan, la relative paix et une certaine stabilité ne signifient pas réconciliation entre tchadiens, et n’est pas synonyme d’un climat politique apaisé. Bien au contraire, les actes quotidiennement posés par Deby, depuis plusieurs années, les orientations politiques, sources de conflit, la dislocation des structures traditionnelles des groupes ethniques, l’attisement des clivages, l’accaparement des ressources étatiques pour enrichir le clan au pouvoir font qu’aujourd’hui, bien plus qu’hier, les Tchadiens sont profondément divisés.

Force est de constater que les cercles informels détenant avec Deby le pouvoir réel n’ont aucune culture démocratique, bien au contraire, la culture politique de l’élite est celle du parti unique dans un système où il y a un multipartisme ! Que peut- on dire du parti au pouvoir ?

Le MPS était à l’origine une alliance militaire constituée pour partager le pouvoir en cas de réussite. 20 ans après le parti d’Idriss Deby est une fiction institutionnelle aux ordres de son président.

C’est une organisation qui a des moyens matériels et financiers énormes car le régime exerce un monopole total sur les revenus publics et les canalisent vers les caisses du parti. A l’observation, le MPS est une coquille vide, sans assise populaire réelle et surtout sans puissance. Malgré l’attrait que peut exercer l’appel à la mangeoire par pur opportunisme, on constate l’absence d’émergence d’hommes forts dans le MPS. Pourquoi ? A cause de ce qu’est Deby (voir son portrait dans la rubrique), un homme tétanisé par l’idée de voir émerger des hommes susceptibles de constituer une alternative à sa personne, sa sécurité personnelle passe par une instabilité sciemment organisée. L’implication de toutes sortes de personnes (histoire de les mouiller ) dans son régime participe de cette logique laquelle se décline par la suite à empêcher ces hommes de travailler pour finalement les dégager rapidement ou les compromettre dans des affaires mafieuses.

Pour empêcher que des petits malins travaillent au sein du MPS pour en faire un outil et se constituer une clientèle politique, Deby a multiplié à l’infini les bureaux de soutien de toutes sortes dans les quartiers. N’importe qui peut créer un bureau de soutien dans son quartier et disposer de moyens financiers pour rassembler ses ami(e)s ou ses fans pour les artistes (El Kanto). Dés lors le MPS n’est plus rien, d’ailleurs c’est tellement vrai que pour organiser un meeting, il faut au préalable payer tous les « militants » qui vont se déplacer pour y assister. Les faux billets qui étaient planqués ont été ressortis pour ces occasions.

Ainsi donc ce parti moribond, inorganisé est à l’image du Tchad de Deby, les bureaux de liaison sont le pendant des milices armées qui coexistent en parallèle de l’armée tchadienne. Ayant promis à ses militants, l’organisation de primaires pour désigner librement leurs candidats, Idriss Deby renia ses engagements et imposa lui-même sa liste de candidats, maintes fois remaniée par ailleurs.

Dans 48 heures, l’actuelle législature vieille de 8 années prendra fin. Rappelons que le mandat de cette Assemblée qui débuta le 2 juin 2002 prit fin en 2007 ; il fut prorogé suite à l’accord politique du 13 aout 2007.

L’organisation des élections législatives a été l’occasion pour les opérateurs économiques tchadiens d’exprimer leur ras le bol. En effet, ils ont déclaré que 75% des marchés liés à l’organisation de ces élections ; bons de commande de matériels, travaux d’imprimerie ont été attribués à des entreprises étrangères, tout comme « au moment du projet pétrolier, on n’a rien eu ; les Etrangers ont tout raflé. Les infrastructures ont profité aux entreprises étrangères et on n’a rien eu, et aujourd’hui avec les législatives, ce sont encore et toujours les sociétés étrangères qui ont tout … ». Rien de nouveau sous le ciel tchadien.

Qui peut être député au Tchad ? Il n’y a aucune condition particulière, ni de critères précis contrairement à un pays comme le Niger qui a exigé que tous les députés aient un minimum bac plus 3. On sait en revanche que les députés tchadiens touchent 1 million de francs CFA (1.524 euros) par mois, les présidents de groupes parlementaires ont en plus 500.000 Frs.

71 partis politiques existent au Tchad, tous ne participent pas aux législatives lesquelles verront la probable mais néanmoins incertaine participation de 4.832.061 électeurs.

1.407 candidats se sont positionnés pour 188 sièges à pourvoir.

Malgré sa fanfaronnade, le régime semble épuisé et incapable de rebondir. C’est la raison pour laquelle, le MPS a eu peur de s’engager seul dans la bataille d’où les accords et les listes conjointes avec le VIVA RNDP de Kassiré d’une part, et le RDP de Lol Mahamat Choua d’autre part, tous les deux enrôlés au prix fort en espèces sonnantes et trébuchantes.

A Ndjamena, on parle d’un deal avec LOL qui ne sera pas candidat aux présidentielles, des soupçons pèsent aussi sur Kamougué qui n’est pas candidat aux législatives à Sarh.

La phase préparatoire de ces élections législatives s’est illustrée par toute une série d’immixtions grossières de la part de Deby dans le processus électoral, révélant au grand jour que la CENI est un instrument qu’il a crée et qui lui obéit au doigt et à l’œil. Ainsi, son président est choisi par Deby lui-même qui, dans un premier temps, a limité la compétence du président de la CENI à une seule élection (où a-t-on vu un président de CENI compétent pour une seule élection ? Leur trouille est décidément sans limite !).

La CENI malmenée par Deby a fermé les yeux sur le déséquilibre dans l’accès aux médias, elle s’est écrasée devant le fait que Deby avait commencé depuis bien longtemps sa campagne électorale (inaugurations d’infrastructures, promesses sans fin, visites régionales etc …). Ensuite, le report de la date limite du dépôt des candidatures a été demandé et obtenu par le MPS. Ce n’est pas fini, après la forclusion de la nouvelle date, le MPS complètement déboussolé, affolé, veut encore changer les candidats déjà inscrits. Le président de la CENI accepte et malheureusement pour lui, la liste envoyée à la clôture des inscriptions au Conseil constitutionnel est différente de celle modifiée par le plus haut responsable de l’organe censé superviser et garantir des élections transparentes. Huit candidats MPS ont été changés hors délai, parmi eux, ceux de KYABE à savoir Nabia Kana et Kourdja qui ont laissé la place à Haroun Kabadi, SG du MPS, envoyé pour écraser Gali Ngothé Gata ; duel à suivre donc..

S’étant fourvoyé et ayant été démasqué, le président de la CENI fut démissionné et remplacé par un autre sans aucun problème dans la mesure où les candidatures forcloses n’ont pas été annulées comme on pouvait s’y attendre en toute logique.

La CENI n’a pas pu résoudre le problème né des alliances, le RDP de LOL était un parti d’opposition et de ce fait, bénéficiait de sièges à la CENI pour le contrôle du déroulement des élections et le voilà qui passe du côté MPS, bouleversant la représentativité déjà bancale au sein de l’organe de contrôle ; logiquement, il aurait dû perdre ses sièges.

Pour corrompre et s’assurer de gagner les sièges, plusieurs membres de la CENI se sont transformés en opérateurs économiques et se sont vus attribuer des bons de commande pour les marchés liés aux élections.

Le régime d’Idriss Deby a un cœur qui bat selon la règle non écrite qui veut qu’aucun ressortissant du Nord ayant une assise populaire ne doit créer un parti politique d’opposition, le faire, reviendrait comme à prendre les armes contre le régime. On peut sans se tromper dire, selon la même logique, qu’aucune personnalité du BET ou appartenant à l’ethnie Zaghawa ne peut militer dans un parti politique dit de l’opposition.

Alors comment peut-on s’étonner que le MPS est seul candidat pour les élections législatives dans l’Ennedi, le Borkou, Wadi hawar, Amdjaress, Biltine, Kobé, Iriba, Bardai, Zouar, Guéreda, etc. Dans toutes ces zones, il n’y a aucune concurrence. Dans le Bahr el gazal, il y a 3 sièges à pourvoir et 3 candidats MPS pour les rafler, les doigts de pied en éventail !

Le MPS a présenté 123 candidats, avec des listes communes avec le RDP et le VIVA RNDP. Le FAR de Yorangar a présenté 65 candidats, le RNDT de Padacké 40 candidats, l’UDR d’Alingué 21 candidats, l’Actus de Moungar avec l’UDR présente 6 candidats, etc.

Lors de ce scrutin, les nomades voteront le même jour que les autres citoyens, les forces de sécurité et de défense votent un jour avant les autres. Après plus de 17 ans de multipartisme, le désintérêt des populations est sans cesse grandissant et les campagnes de sensibilisation, d’éducation civique, de recensement, de contrôle des listes électorales n’y changent rien, le peuple est loin d’être dupe.

Devant la pagaille, l’amateurisme, la cacophonie, l’absence d’égalité des partis politiques tant sur le plan financier que médiatique, face à l’ingérence flagrante d’Idriss Deby et de son parti dans la confection des textes électoraux adoptés sans débat, et constatant le contrôle absolu qu’il a sur la CENI, on reste sans voix devant la brochette d’ observateurs européens qui ont débarqué au Tchad sous la houlette du sieur Louis Michel, pur produit des magouilles françafricaines, venu dissimuler les fraudes et la mascarade électorale organisée par un roi du pétrole, sous sa signature d’ancien commissaire au développement de l’UE.

Ainsi, sans aucune surprise, le MPS aura le nombre de sièges qu’il souhaite en concédant des miettes à ladite opposition. Il en sera de même pour les présidentielles où déjà Deby négocie à coups de millions et de promesses, le désistement de LOL, de Kamougué qui, pourtant, sont en perte de vitesse et ont déçu leur électorat. Mais comme Deby a la trouille, seul le vide est synonyme de sécurité pour lui.

Quelle est cette démocratie où tous ceux qui ont signé des accords ne peuvent s’exprimer et s’organiser comme ailleurs ? Soubiane, Goukouni, et tant d’autres, malgré la signature des accords de paix stipulant la possibilité de créer des partis politiques, ont bien compris qu’une fois à Ndjaména, ils étaient dans la gueule du loup et que les accords n’avaient aucune valeur pour Deby qui les avait désormais à portée de main.

Observons à titre de comparaison, la superbe brochette de candidats à l’élection présidentielle du Niger, Mahamat Youssoufou, Obandawaki, Djermakoye, Hama Amadou, Amadou Cheiffou, Seyni Oumarou, Mahamane Ousmane, tous cadres brillants, compétents, engagés, ayant déjà pour tous une carrière nationale et internationale dans diverses institutions démontrant par là même, la vitalité de la classe politique nigérienne .

L’on a en mémoire les paroles, pleines de cynisme, d’un de ces experts françafricains au sujet du régime de Deby : « L’opposition tchadienne manque d’initiative, elle pense que son souhait d’organiser un débat national suffira à parvenir à des élections transparentes. Une douce utopie ! Nous savons bien que le régime de Deby est une farce, c’est vraiment une farce que d’arriver à faire croire que le vainqueur par les armes pouvait perdre des élections, et d’obtenir d’hommes politiques de s’engager à participer à cette farce. ». Parole d’expert !

La Rédaction de Zoom sur le Tchad

Source : http://www.zoomtchad.com