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Djibouti, après le carnage, la répression continue

D 9 janvier 2016     H 05:24     A Michèle Decaster     C 0 messages


Alors que l’on vient de commémorer le 23ème anniversaire du massacre de 59 civils Afars assassinées par les forces spéciales gouvernementales, le dictateur, au pouvoir à Djibouti depuis 1999, réitère le carnage à la veille de solliciter un nouveau mandat. Ce pays d’Afrique de moins d’un million d’habitants compte 4 bases militaires, soit environ 5000 militaires, français, américains, japonais et allemands auxquels s’ajoutent les forces de la Mission européenne Atlanta de lutte "contre la piraterie"... mais le grand Pirate Omar Guelleh assassine les civils de son pays on attend la réaction des Etats et de l’Union européenne qui pratiquent le tri entre les dictateurs du monde... épargnant ceux qui servent leurs desseins. Même la vérité sur l’assassinat d’un juge français, coopérant de l’Ambassade à Djibouti, ne vaut pas la peine d’embrouiller les rapports entre nos deux pays !

La LDDH nous informe qu’Abdourahman Mohamed Guelleh, Secrétaire Général de l’USN, et Eleyeh Hassan Ali,membre de l’opposition,ont été présentés au parquet le 24 décembre vers 23 heures, puis placés en détention provisoire à la prison de GABODE et ce en catimini. Ils avaient été arrêtés au cours de l’assaut sanglant mené dans la maison où se tenait la réunion de Haut Conseil de l’USN le lundi 21 décembre.

La police a torturé messieurs Abdourahman TX et Eleyeh Hassan lors de leur détention et plusieurs membres de l’opposition ont été arrêtés ces derniers jours et sont actuellement détenus dans des différents centres interrogatoires de la police et la gendarmerie. Le secret total entoure ces détentions.

L’ancien ministre Mr Hamoud Abdi Souldan qui avait été blessé au cours de l’assaut du 21 décembre, a été admis à l’hôpital militaire français BOUFFARD où la police a tenté de venir arrêter les opposants hospitalisés. Après que les militaires français s’y soient opposés, des barrages ont été installés par la police sur les routes menant à l’hôpital.

La LDDH a dénoncé la justice expéditive et demandé aux autorités du pays de respecter le code pénal et la constitution du pays pour que les détenus puissent bénéficier l assistance d’un avocat et d’un médecin.
D’après nos information, les Etats Unis ont condamné ces événements. On attend la réaction des autorités françaises,européennes et japonaises qui sont aux premières loges avec leurs bases militaires pour être informées.
De son côté, le FRUD condamne avec la plus grande fermeté la tuerie de Balbala, un crime odieux perpétré par les forces de l’ordre à l’encontre de la communauté Yonis Moussa appartenant au clan Issa, qui s’apprêtaient à organiser une cérémonie traditionnelle annuelle. Il précise que "Cette escalade meurtrière fait suite à une répression inouïe depuis début 2015 contre les populations civiles, victimes de leur soutien aux forces démocratiques : FRUD et USN : Répression des civils dans les régions des Mablas et des Goda en février et avril 2015.

En juillet 2015 ; les habitants du triangle Moussa Ali Syaru Garabtissan ont été privés d’accès aux points d’eau pour complicité avec le FRUD, entraînant le départ de 2 000 personnes vers l’Ethiopie ; fuyant la répression et la soif. En octobre 2015, 53 personnes ont été arrêtées et torturées, à cause de leurs liens de parenté avec les membres du FRUD, 25 d’entre elles sont emprisonnées à Gabode.
Plus d’une centaine de personnes membres ou sympathisants de l’USN ont été arrêtées depuis novembre 2015, des députés de l’USN ont subi des violences physiques de la part de la police. 23 personnes ont été violemment frappées et arrêtées le 20 décembre au point d’eau d’Adgeno par l’armée qui se venge de ses échecs face au FRUD durant ce mois de décembre dans la zone de Margoïta.

Ce massacre horrible des civils OdahGub commis, 3 jours après la commémoration du crime impuni d’Arhiba s’inscrit dans une tradition criminelle de ce régime et dénote son caractère ininterrompu.
Le FRUD estime qu’aucun pouvoir ne doit se dérober pour appréhender, poursuivre et punir les auteurs de tous ces crimes de masse. "

A noter que les 25 personnes arrêtées début Octobre, parce qu’elles ont des liens de parenté avec des membres du FRUD, sont toujours à Gabode dans l’isolement, sans accès au médecin, ni aux avocats. Ainsi que le plus ancien prisonnier politique Mohamed Ahmed dit Jabha.

Hier, mardi 28 décembre, le Président de la Ligue Djiboutienne des Droits Humains qui avait établik la liste des victimes, a été arrêté !

Le Président de l’AFASPA a adressé un courrier au Président Hollande pour que la France cesse de cautionner de telles exaction et intercède pour la libération de tous les prisonniers.