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Djibouti : Escalade verbale, arrestations et placements en mandat de dépôt se multiplient

D 16 mars 2014     H 05:26     A ODDH (Djibouti)     C 0 messages


Depuis la dernière tentative avortée d’un dialogue politique nous assistons de la part du pouvoir à une escalade verbale, à
l’utilisation d’une sémantique guerrière et un appel à la vindicte populaire de l’opposition qualifiée de dangereux pour la paix
sociale et la concorde nationale. Du président de la république, du premier ministre en passant par le président de l’Assemblée
c’est le même appel à savoir la disqualification, le discrédit, le dénigrement, la calomnie, … de l’opposition.

Nous sommes convaincus qu’il est risqué voire dangereux de qualifier ses adversaires politiques « d’opportunistes », de « fous »,
de « criminels », des « associés du diable », …. C’est une violation à la dignité humaine et aux droits qui constituent les
fondements de la liberté, de la justice et de la paix dans un pays.
 
Ismaël Ahmed Assoweh et Idriss Aden Osman, placés en mandat de dépôt à Gabode

Article 51 : Les membres de l’Assemblée nationale jouissent de l’immunité parlementaire. (Constitution Djiboutienne)

Ismaël Ahmed Assoweh, député élu de la Région d’Arta et Idriss Aden Osman, candidat à la députation à Djibouti-ville sur la
liste de la coalition de l’opposition, ont été arrêtés à Arta le 4 mars 2014 en compagnie de Houssein Robleh Waiss, Said
Houssein Robleh, Mohamed Ali Dirir, Elmi Waiss Guelleh, Amarreh Guedi Sahal, Abdourahman Moussa Waiss et Aden
Elmi Farah, tous de la Région d’Arta. Ils ont tous été placés en mandat de dépôt à Gabode depuis le 5 mars 2014.
 
Certains jeunes en mandat de dépôt à la prison Centrale de Gabode ont été condamnés :

Badalcha Houssein Elmi (lycéenne en classe de terminale Scientifique), Sahal Farah Bouh (Etudiant à l’Université de
Djibouti), Goumaneh Mahamoud Ragueh et Ali Nouh Houssein, ont tous été condamnés à 1 mois de prison ferme le 4 mars
2014. Quant à Djoueria Kader Elmi, lycéenne et mineure, est toujours placée en mandat à la prison centrale de Gabode. Une
violation caractérisée du respect des droits humains.
 
Depuis le 4 mars les arrestations et les détentions se multiplient
Les détentions et les placements dans des centres comme Nagad (centre de transit pour les étrangers en situation irrégulière), des
commissariats de police ou des brigades de la gendarmerie se multiplient. Il est très difficile de donner l’identité des personnes
détenues ainsi que leur nombre exact.

L’ODDH dénonce et condamne ces violations récurrentes et appelle une fois encore au pouvoir public :

1. Dans l’immédiat à la libération sans conditions de tous les prisonniers politiques, à la cessation des poursuites et
des harcèlements aux sympathisants, aux militants, aux membres ainsi qu’aux responsables de l’opposition,

2. Dans le moyen terme à l’aboutissement d’un dialogue politique sincère et franc,

3. Dans le long terme à la mise en place des reformes démocratiques pour poser les jalons d’un véritable Etat de
droit.
`
Agir pour la démocratie, la dignité et la justice.

Le Président de l’ODDH

Farah Abdillahi Miguil