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Djibouti : lettre ouverte à l’Ambassadeur de France

D 17 février 2014     H 05:03     A Houssein IBRAHIM HOUMED     C 0 messages


C’est comme citoyen français que J’interpelle l’Ambassadeur de France en poste à Djibouti, Monsieur René Forceville, quant aux démarches entreprises pour élucider les circonstances du décès de l’enfant Omar Hassan Youssouf le 12 Février 2014, mais aussi sur les violations graves et répétées des droits de l’Homme. Je rappelle que le régime Djiboutien a refusé de remettre le corps de la victime à sa famille et s’est opposé à toute possibilité d’autopsie et de sépulture digne pour cet enfant. Il a été enterré à la va-vite comme le Professeur Mohamed Elmi Rayaleh en août 2013.

J’interpelle l’Ambassadeur de France sur son silence complice, sur soutien affiché publiquement à la dictature djiboutienne depuis la crise post-électorale ! Des femmes et des enfants meurent pratiquement chaque semaine sous les balles des forces de répression djiboutienne sans qu’il s’en émeuve !

J’interpelle l’Ambassadeur de France sur les nombreux massacres des civils en République de Djibouti et du risque désormais avéré et problématique d’un possible maintien de la présence française en République de Djibouti. Les frustrations djiboutiennes sont telles que tout djiboutien s’interroge désormais ouvertement sur le maintien de cette base qui participe, de manière voilée, à l’oppression de la population djiboutienne.

Je refuse que mon pays, la France, soit complice des crimes odieux perpétrés à l’encontre de la population djiboutienne, en particulier sur des femmes et des enfants. Pour mémoire, je rappelle que Hafez Mohamed Hassan, un enfant de 14 ans a été tué à Obock, Sahal Ali Youssouf un enfant de 17 ans tué à Djibouti en juin 2013 et à chaque fois, notre Ambassadeur de France a brillé par son absence. Il était bien là pour valider les élections du Président autoproclamé mais ce fut le silence assourdissant pour un dire un mot à l’endroit des victimes.

Est-ce l’image que nous devons avoir de notre diplomatie ? De notre présence en Afrique de l’Est ?

Je refuse que nos militaires entraînent des Interahamwes (en référence à la milice rwandaise), que la plus grande base militaire française à Djibouti serve la dictature djiboutienne : je rappelle que ce sont avec des « balles françaises » qu’on tue les enfants et les femmes djiboutiens.

J’espère que notre Ambassadeur de France osera répondre aux interrogations légitimes que je me pose.

Doit-on promouvoir la barbarie ou au contraire les droits de l’Homme ?

Houssein IBRAHIM HOUMED