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Soudan : le Parlement européen appelle à la transparence et demande des garanties dans le domaine de la coopération en matière de migration

D 8 mars 2017     H 05:17     A FIDH     C 0 messages


Le 6 octobre 2016, le Parlement européen a adopté une résolution urgente condamnant les massacres, enlèvements illégaux, violences sexuelles et sexistes ayant cours dans les zones de conflit, notamment au Darfour, dans les régions du Kordofan méridional et du Nil bleu, ainsi que les bombardements aériens et les armes chimiques utilisées par les forces soudanaises contre les populations civiles.

La résolution dénonçait les graves violations des droits de l’homme perpétrées en dehors des zones de conflit du Soudan, notamment les actes d’arrestation arbitraire et de détention de militants des droits de l’homme et le maintien en détention de défenseurs des droits de l’homme et de journalistes et demandait d’ouvrir sans tarder des enquêtes sur toutes les allégations de torture, de mauvais traitements, de détention arbitraire et d’utilisation excessive de la force.

Elle faisait aussi état de préoccupations quant au renforcement de la coopération en matière de migration entre l’UE et le Soudan et, en particulier, demandait au Service européen pour l’action extérieure et à la Commission de " surveiller de près l’aide au développement apportée par l’UE au Soudan afin de prévenir tout soutien direct ou indirect aux milices locales, et de veiller à ce que les Forces d’appui rapide patrouillant le long des frontières du Soudan avec l’Egypte et la Libye ne cherchent pas à combattre la migration illégale en prétendant le faire au nom de l’UE ".

Enfin, la résolution invitait l’UE à imposer des sanctions punitives ciblées à l’encontre d’individus responsables de crimes de guerre répétés et de non coopération avec la Cour pénale internationale.

La FIDH et son organisation membre au Soudan, l’ ACJPS (Centre d’étude Africain pour la Justice et la Paix), ont demandé l’application de ces mesures dans une série de réunions de plaidoyer tenues avec divers interlocuteurs de l’UE en septembre dernier. Ces deux organisations ont mis en garde quant aux risques encourus dans le contexte de cette nouvelle coopération entre l’UE et le Soudan en matière de gestion de la migration, à savoir que cela pourrait indirectement renforcer la légitimité et les activités des Forces d’appui rapides, un groupe paramilitaire composé de milices Janjawid responsables de nombreuses violations des droits de l’homme et du droit humanitaire, déjà déployé le long de la frontière septentrionale du Soudan afin d’enrayer le flot de migrants clandestins.