Vous êtes ici : Accueil » Afrique de l’Est » Soudan » Soudan : Risques de torture sur un opposant politique détenu au secret

Soudan : Risques de torture sur un opposant politique détenu au secret

D 8 août 2012     H 05:51     A ACAT     C 0 messages


Situation

Magdi Aqasha, dirigeant et porte-parole du mouvement de Sharara (« La jeunesse pour le changement »), a été arrêté par le Service national de la sûreté et du renseignement (SNSR), le 24 juin 2012, sur les lieux d’un accident de la route dans lequel il était impliqué. Cet homme de 30 ans est également membre du parti d’opposition de la Conférence soudanaise et s’est présenté aux dernières élections législatives.

A la suite d’un accident dans lequel une moto du SNSR qui suivait le véhicule de M. Aqasha a été endommagée, les agents de ce service ont demandé à des policiers de la route d’arrêter M. Aqasha. Ceux-ci ont refusé au motif qu’il n’était pas responsable de l’accident. Les agents du SNSR l’ont alors interpellé, ont saisi sa voiture et l’ont placé en détention dans leurs locaux jusqu’au lendemain. Ils l’ont alors transféré au poste de police de Khartoum-Nord, où il a été informé qu’il ne serait libéré que moyennant le paiement d’une amende pour les dommages causés à la moto.

Alors que sa famille venait de payer cette amende, M. Aqasha a été transféré au SNSR, le 27 juin 2012. Sa famille est convaincue qu’il a été arrêté parce qu’il est soupçonné d’avoir participé à Khartoum aux manifestations organisées le 17 juin pour protester contre les mesures d’austérité prises par le gouvernement. M. Aqasha a déjà été arrêté plusieurs fois par le SNSR par le passé. Il y a deux mois, il a été interpellé aux côtés d’autres militants et détenu au secret pendant trois jours, au cours desquels il a été battu par des agents. Dans le contexte de troubles qui secouent actuellement le Soudan et de répression impitoyable des manifestations par les autorités, M. Aqasha risque d’être torturé ou de subir d’autres mauvais traitements en détention, d’autant plus qu’il est actuellement détenu dans un lieu inconnu.

Agir
Après avoir signé cette lettre, il vous suffit de la renvoyer à l’adresse indiquée

Vous souhaitez intervenir en faveur de Magdi Aqasha :

• Écrivez au Président Omar Hassan Ahmad al-Bashir
Par courrier : affranchir à 0,89 euros - Courriel : info@sudan.gov.sd

• Adressez une copie de votre lettre à l’Ambassade du Soudan en France
11, rue Alfred Dehodencq - 75016 Paris - Fax : 01.45.63.66.73 - Courriel : ambassade-du-soudan@wanadoo.fr

Télécharger la lettre

HE Omar Hassan Ahmad al-Bashir
Président de la République
Office of the President
People’s Palace
PO Box 281 - Khartoum
SOUDAN

Monsieur le Président,

À la suite d’informations reçues par l’ACAT-France, je tiens à vous faire part de ma vive préoccupation concernant la détention au secret de Magdi Aqasha, dirigeant et porte-parole du mouvement de Sharara, arrêté par le Service national de la sûreté et du renseignement (SNSR) le 24 juin 2012, à la suite d’un accident de la route dans lequel il était impliqué et à l’occasion duquel une moto du SNSR a été endommagée.

Alors que sa famille venait de payer l’amende pour les dommages causés à la moto, M. Aqasha a, le 27 juin 2012, été transféré du poste de police de Khartoum-Nord au SNSR de manière arbitraire.

M. Aqasha a déjà été arrêté plusieurs fois par le SNSR pour ses activités politiques. Il y a deux mois, il a été détenu au secret pendant trois jours, au cours desquels il a été battu.

Dans ces circonstances, je vous demande instamment de :
• faire libérer Magdi Aqasha immédiatement et sans condition ;
• veiller à ce que cet homme ne soit pas soumis à des actes de torture ni à d’autres mauvais traitements, et à ce qu’il puisse avoir des contacts réguliers avec sa famille et l’avocat de son choix ;
• faire respecter la liberté d’expression au Soudan, conformément aux engagements pris par la Soudan en ratifiant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP).

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.