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Soudan : Un journal fermé, des journaux suspendus ou confisqués, des journalistes agressés

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D 3 octobre 2011     H 04:50     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Reporters sans frontières est extrêmement inquiète du tour de vis opéré par les autorités soudanaises sur les médias indépendants et les voix contestataires, au cours du mois de septembre. Un journal a été fermé, plusieurs suspendus, deux journalistes agressés alors que le gouvernement a exprimé son intransigeance à l’égard des journaux qui consacrent des articles au parti d’opposition armé du Sudan People’s Liberation Movement North (SPLM-N), aux événements de la région du Blue Nile et du Sud Kordofan.

"Les dernières déclarations du président, qui a affirmé il y a un mois vouloir libérer tous les journalistes emprisonnés, n’étaient-elles qu’une mascarade politique visant à duper la communauté internationale ?" s’est interrogée Reporters sans frontières. "Nous espérions que cette déclaration ouvrirait la voie à plus de respect de la liberté de la presse. Il n’en est rien. Les forces de sécurité déploient tout un ensemble d’actions qui vont du harcèlement policier à la confiscation pure et simple de journaux, pour museler la presse. C’est un retour en force de la censure auquel nous assistons," a déclaré Reporters sans frontières.

Campagne de fermeture des journaux

Le 27 septembre 2011, les services de sécurité soudanais (National Intelligence and Security Services - NISS) ont fermé le quotidien indépendant et arabophone Al-Jarida sur ordre des autorités soudanaises, sans préciser les raisons de cette décision. Le journal avait déjà été empêché de paraître plusieurs jours entre le 20 et le 22 août 2011 et ses exemplaires avaient été confisqués les 4 septembre 2011.

Deux semaines plus tôt, le 10 septembre 2011, le Conseil national de la presse et des publications avait ordonné la suspension, pour une durée indéterminée, de six journaux sportifs - Habib Al-Balad, Al-Moshahid, Al-Zaeem, Supper, Al-Mireekh et Aalum Al-Nigoom - accusés de manquer de professionnalisme et d’avoir commis des erreurs administratives. Ils seraient coupables d’avoir écrit des articles négatifs et d’avoir publié de fausses informations "nuisant à la sécurité et à la réputation du pays", selon l’organe de régulation des médias. Quatre des six journaux incriminés, Habib Al-Balad, Aalum Al-Nigoom, Al-Zaeem et Al-Moshahid ont déjà fait appel de cette décision. Ironie du sort, cette mesure radicale viole le Press Act, octroyant au Conseil de la presse le droit de suspendre les journaux pour une durée maximale de trois jours.

Al-Midan, tri-hebdomadaire publié par le Parti communiste soudanais (SCP) subit régulièrement les pressions des forces de sécurité. Les récentes confiscations d’exemplaires, le 4, le 6 et le 8 septembre, relèvent de la censure. Le quotidien arabophone Al-Sahafa n’a pas pu paraître le 8 septembre 2011.

Les journalistes, interdits de traiter de sujets sensibles

Le 7 septembre 2011, Osama Said Ahmed, journaliste pour Al-Jazeera avait été brutalisé par les forces de sécurité alors qu’il couvrait les événements de la capitale de l’Etat du Blue Nile, Al-Damazeen. Quelques heures plus tard, la journaliste Tagwa Ahmed a été, elle aussi, victime du même traitement alors qu’elle couvrait les événements depuis un hôpital militaire.

Quelques jours plus tard, le porte-parole de l’Assemblée nationale soudanaise, Ahmad Ibrahim Al-Tahir, avait accusé les partis d’opposition et les journaux d’entretenir des liens avec le mouvement armé du Sudan People’s Liberation Movement North (SPLM-N). Les autorités soudanaises ont ainsi interdit aux médias de publier toute information relative au SPLM-N et imposé un black-out médiatique sur la situation au Sud Kordofan et dans l’Etat du Blue Nile. Reporters sans frontières rappelle qu’à la veille de l’indépendance du Sud Soudan, le 8 juillet 2011, le Conseil de la presse avait annoncé le retrait des licences pour les journaux du Sud.

Il y a tout juste un mois, le président Omar el-Béchir avait annoncée la libération de tous les journalistes emprisonnés au Soudan. Le lendemain, le journaliste du quotidien arabophone Al-Sahafa, Gafar Alsabki Ibrahim, détenu depuis le 3 novembre 2010, était sorti de prison. Mais Abdelrahman Adam, journaliste de Radio Dabanga, incarcéré le 30 octobre 2010, croupit toujours derrière les barreaux. Nous demandons sa libération immédiate.

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A newspaper closed, others suspended or seized, journalists physically attacked
SOURCE : Reporters Without Borders

(RSF/IFEX) - 29 September 2011 - Reporters Without Borders is very worried by the renewed crackdown on independent media and government critics in September. One newspaper was closed, several were suspended and two journalists were physically attacked, while authorities expressed their intransigence with newspapers that cover events in South Kordofan state and Blue Nile state, in relation with the Sudan People’s Liberation Movement North (an armed opposition group).

"When the president talked of freeing all the imprisoned journalists a month ago, was that just a political sham aimed at fooling the international community ?" Reporters Without Borders asked. "We had hoped his statement would pave the way for more respect for media freedom but nothing could be further from the truth. The security forces are doing everything from police harassment to outright seizure of newspapers to gag the media. Censorship is back in big way."

Newspaper closures

The National Intelligence and Security Services closed the independent Arabic-language daily Al-Jarida on 27 September, citing an order from authorities and without giving any further reason. The newspaper had already been prevented from publishing for several days last month (20-22 August) and copies were seized on 4 September.

The National Press Council, which regulates the print media, ordered the suspension of six sports newspapers - Habib Al-Balad, Al-Moshahid, Al-Zaeem, Supper, Al-Mireekh and Aalum Alnigoom - on 10 September for an indefinite period for alleged unprofessionalism and administrative errors. The council accused them of writing negative articles and publishing false information "damaging the country’s security and reputation."

Four of the six - Habib Al-Balad, Al-Moshahid, Al-Zaeem and Aalum Alnigoom - have appealed against the suspension, which violates a provision of the Press Act limiting the duration of a suspension by the council to a maximum of three days.

Al-Midan, a tri-weekly published by the Communist Party of Sudan, is often harassed by the security forces. In repeated acts of censorship, copies of three of its issues were seized in September (on 4, 6 and 8 September), while the Arabic-language daily Al-Sahafa was prevented from publishing on 8 September.

Journalists banned from covering sensitive subjects

Al-Jazeera reporter Osama Said Ahmed was physically attacked by members of the security forces on 7 September while covering clashes in Al-Damazeen, the capital of Blue Nile state. A woman reporter, Tagwa Ahmed, was also roughed up by the security forces while covering the events from a military hospital.

A few days later, National Assembly spokesman Ahmad Ibrahim Al-Tahir accused opposition parties and newspapers of maintaining links with the armed wing of the Sudan People’s Liberation Movement North (SPLM-N). The authorities have banned the media from publishing anything about the SPLM-N and have imposed a news blackout on the situation in both Blue Nile state and South Kordofan.

As previously reported, the National Press Council announced on 8 July, the eve of South Sudan’s independence, that it was withdrawing the licences of six newspapers published in the north on the grounds that were partially owned by South Sudan citizens.

In a statement exactly a month ago, President Omar al-Bashir announced the release of all imprisoned journalists. A journalist was freed the next day. It was Al-Sahafa reporter Gafar Alsabki Ibrahim, who had been held since 3 November 2010.

But Abdelrahman Adam, a Radio Dabanga journalist detained since 30 October 2010, has not been freed. Reporters Without Borders reiterates its call for his immediate release.

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