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Sud Soudan : RSF demande la libération de deux journalistes et la réouverture de leur quotidien

D 22 novembre 2011     H 04:45     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Reporters sans frontières dénonce la détention illégale des journalistes Ngor Aguot Garang et Dengdit Ayok, arrêtés par les forces de sécurité sud-soudanaises les 2 et 5 novembre 2011. L’organisation demande leur libération immédiate et réclame la réouverture de leur quotidien, le journal anglophone Destiny, suspendu par les autorités.

"Ces détentions mettent en lumière les difficultés d’exercer le métier de journaliste au Sud-Soudan et les risques encourus par les professionnels des médias dans ce jeune pays où aucune loi ne les protège", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous demandons au gouvernement sud-soudanais de libérer Ngor Aguot Garang et Dengdit Ayok sans délai. Nous appelons également les autorités à adopter au plus vite des lois permettant d’encadrer le travail des médias et de mettre les journalistes à l’abri de telles violations de leur liberté", a ajouté l’organisation.

Ngor Aguot Garang, reporter pour Sudan Tribune mais également éditeur du quotidien anglophone Destiny, version anglaise du quotidien Al-Misier publiée à Juba, a été arrêté le 2 novembre par les services de sécurité. Son journaliste et adjoint Dengdit Ayok a quant à lui été arrêté le 5 novembre. Les deux hommes seraient détenus dans une prison près de Jebel Marra, à Juba. Aucun chef d’accusation n’a officiellement été retenu contre eux, ce qui, au regard de la loi sud-soudanaise, rend leur détention illégale.

Le 1er novembre, Ngor Garang avait déjà fait l’objet d’une première convocation par la sécurité nationale à laquelle avaient également répondu l’éditeur en chef d’Al-Misier, Atem Simon, et le président du conseil d’administration, Dhieu Mathok. La détention de Ngor Garang et de son journaliste ferait suite à la publication, le 26 octobre dernier, d’un article signé par Dengdit Ayok critiquant le président Salva Kiir Mayardit. Le journal, ainsi que l’auteur de l’article, ont depuis lors été suspendus par le ministère de l’Information, malgré les excuses formulées par la rédaction.

Cet incident relance le débat autour de la liberté de la presse au Sud-Soudan, plus jeune Etat d’Afrique après son accès à l’indépendance le 9 juillet 2011. Un peu plus tôt dans l’année, le journaliste du Sudan Radio Service Mohammed Arkou avait lui aussi été arrêté et détenu pour avoir pris des clichés, sans autorisation du gouvernement, dans une zone pourtant non militarisée. Arrêté le 11 mai 2011, il n’avait été libéré que trois semaines plus tard.

L’Association pour le développement des médias au Sud-Soudan a fait part de son inquiétude. Quant au journal Sudan Tribune, il a lancé une pétition en ligne pour la libération de Ngor Garang.

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