Bénin : Le peuple a faim et les hommes au pouvoir pillent

Editorial

Ces derniers temps, il y a une profusion de scandales qui
éclatent de tous les cercles les plus fermés du pouvoir de
Talon. Des journaux révèlent que le directeur national
des Marchés publics, des responsables du Comité national de
Lutte contre le Sida, Comité longtemps resté sous la tutelle
directe de la Présidence de la République, les cadres expatriés
de la SBEE tant vantés par Talon pour leur ‘’compétence
éprouvée’’, des cadres de la HACC, etc. sont poursuivis pour
des prévarications pour ne pas dire détournements de deniers
publics. Ceci vient s’ajouter aux révélations de trafics de drogue
dont le Bénin serait l’une des plates-formes. Le pouvoir de
Talon, complètement submergé, se démène devant l’étalement
du pillage pendant que le peuple est plongé dans la misère avec
la flambée exacerbée du coût de la vie.

Les épouvantails comme la Criet, cette cour d’exception et de
règlement de compte, montrent leur limite. Car la lutte
véritable et efficace contre la corruption exige deux conditions
auxquelles le pouvoir de Talon est l’exact opposé : la probité
des dirigeants au sommet pour servir de modèles et le pouvoir
de contrôle dévolu aux citoyens et aux travailleurs, producteurs
des richesses à la base. Les tribunaux ne peuvent dire le droit
que dans ces conditions.

Tout le monde sait que Patrice Talon est disqualifié pour lutter
contre la corruption. Sa fortune est basée sur le pillage des
ressources de l’Etat. Ensuite, sa gouvernance ne reconnaît pas
le contrôle populaire de la gestion du bien public par les
citoyens, les travailleurs et les usagers. Au contraire, la
gouvernance de dictature autocratique ainsi que l’opacité
totale dans la gestion constituent des boulevards pour le pillage
impuni des ressources et les trafics de toutes sortes par les
dignitaires au sommet de l’Etat. Les scandales qui éclatent
étalent ce que tout le monde vit : le peuple a faim, le pouvoir
de Talon pille.