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Bénin : AVEU DE SABOTAGE DE NOTRE LIGNE FERROVIAIRE PAR LE GROUPE BOLLORE

D 19 avril 2015     H 05:09     A CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)     C 0 messages


Au lancement des travaux de réhabilitation des Chemins de Fer Cotonou-Parakou le jeudi 19 Mars dernier un des éléments-clé de la boucle ferroviaire Cotonou-Abidjan voici ce qui a été dit par le Groupe Bolloré et rapporté rapporté par le journal « ‘’La Nation » du 20 Mars :

« M. Michel ROUSSIN, ancien ministre français, Conseiller du groupe Bolloré, partenaire stratégique du projet ( déclare) : ‘’Je suis ici pour rassurer nos amis du Bénin, du Niger et des autres pays que notre groupe continuera son œuvre. Le calendrier sera respecté. Un certain nombre d’impératifs techniques ont été demandés, nous les respecterons’’ assure ce dernier. Michel ROUSSIN précise que les pays partenaires ont exigé l’écartement des voies pour répondre aux standards internationaux. Ils demandent également que Bolloré prenne ses responsabilités dans l’équipement du réseau sans interrompre les travaux des rails ‘’Nous ne vous décevrons pas. Vous pouvez compter sur Bolloré, nous sommes des professionnels, nous le démontrerons’’ ». Quel amas d’aveux de culpabilité et de complot comporte cette déclaration !

Le porte-parole du Groupe Bolloré fait les aveux suivants :

1°- Que les Hautes Autorités partenaires concernées par le Projet (A savoir les Chefs d’Etat du Bénin, du Niger, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire) ont bel et bien exigé « Un certain nombre d’impératifs techniques » dont notamment « l’écartement des voies pour répondre aux standards internationaux ». Cet écartement « des voies pour répondre aux standards internationaux » comme il a été dit dans le papier de la Convention Patriotique des Forces de Gauche en date du 18 Mars 2015 ne peut être que l’écartement « standard UIC de 1.435 mm retenu par l’Union Internationale des Chemins de fer et réaffirmé par la Commission européenne dans sa décision du 26 avril 2011.

2°- Qu’il ya la volonté du Groupe Bolloré d’aller à l’encontre de cette exigence – ce qui est manifesté par les rails commencés à Niamey et qui sont d’un écartement métrique

3°- Qu’il y a des protestations de la part des populations des pays concernés ; D’où la signification des déclarations de la part des responsables de Bolloré telles que « Je suis ici pour rassurer nos amis du Bénin, du Niger et des autres pays que notre groupe continuera son œuvre. Le calendrier sera respecté. Un certain nombre d’impératifs techniques ont été demandés, nous les respecterons’’

4°- Qu’il y a doute sur la qualité du Groupe Bolloré en tant que Constructeur de Rails. Mieux, l’aveu est fait par M. ROUSSIN que Bolloré n’est pas un professionnel dans le domaine « Nous ne vous décevrons pas. Vous pouvez compter sur Bolloré, nous sommes des professionnels, nous le démontrerons’’ dit-il ». Etre professionnel c’est avoir fait ses preuves dans le domaine concerné avant le projet en cours. Si Bolloré avait déjà construit des rails quelque part dans le monde, il devrait dire « Nous l’avons déjà démontré » et non « nous le démontrerons » ; ce qui est au futur. Autrement dit, nous allons servir de cobaye « de terrain d’essai » à Bolloré dans la construction des rails.

Enfin les déclarations de ROUSSIN constituent un tissu de mensonges. Il promet réaliser les rails aux normes standard UIC- 1435 mm. Avec quel niveau d’investissement ? Avec les 700 Milliards CFA aujourd’hui annoncés et qui ne concernent que la voie métrique ? Cela ne serait que de la pure tromperie. Car le coût d’une ligne de chemin de fer aux normes standard -écartement 1435mm- fait plus de deux fois celui de la ligne métrique. Car techniquement dit-on « La voie étroite est moins chère à construire, car elle permet des courbes plus serrées et moins de terrassement. En France au XIXe siècle, alors qu’on estimait à 175 000 Francs-or le coût d’un kilomètre de voie ferrée à voie normale, en voie métrique il ne coutait que 80 000 Francs-or » ». Certes le coût de la ligne de rail standard est élevé mais c’est un investissement solide, durable pour une durée de 200 ans environ. Au lieu d’une voie moderne, Bolloré retient des rails de 1910 à écartement métrique certes moins chère mais vieille, non compétitive pouvant poser d’énormes problèmes de compatibilités avec le réseau ferroviaire du Nigeria et nécessitant des réfections tous les cinq (5) ans avec des surcoûts artificiels.

Déclarer vouloir réaliser le réseau de chemin de fer moderne à écartement standard avec le niveau d’investissement actuel n’est que pur mensonge !
 Nous disons Non à la construction de la voie ferrée métrique par le groupe Bolloré. Nous ne voulons pas servir de cobaye à un « Apprenti » dans le domaine des rails !
 Nous Exigeons que soit construite une voie ferrée moderne à écartement normal avec reconstruction des ponts, des ballasts et système de sécurisation conformément aux études réalisées à cet effet.
 Nous Exigeons la publication de tout Contrat avec cahier de charges concernant cette boucle ferroviaire.
 Nous nous opposerons par tous les moyens à cette forfaiture.

Cotonou le 30 Mars 2015

CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)