Vous êtes ici : Accueil » Afrique de l’Ouest » Bénin » Bénin : COMMUNIQUE A PROPOS DE LA DECLARATION DE LA COORDINATION DES FCBE (...)

Bénin : COMMUNIQUE A PROPOS DE LA DECLARATION DE LA COORDINATION DES FCBE AU SUJET DE LA SITUATION NATIONALE ACTUELLE

D 6 avril 2013     H 05:17     A Parti Communiste du Bénin     C 0 messages


Réunie le samedi 16 mars 2013, la Coordination nationale des Forces Cauris pour un Bénin Emergent(FCBE), dans une déclaration à propos « des derniers événements caractérisant la situation nationale », s’est violemment attaquée à la prise de position en date du 06 mars 2013 du groupe Alternative Citoyenne.

Montrant sa nature de Parti-Etat au service d’un nouvel autocrate, Boni YAYI, la Coordination des FCBE ne s’est pas du tout gênée, au sujet d‘une affaire pendante devant la justice, d’affirmer sans ambages qu’il y a eu « tentative de coup d’Etat contre l’ordre constitutionnel », que des « compatriotes, manipulés par des personnes mal intentionnées….se sont organisées dans la perspective de plonger notre pays dans le chaos » (Cf La Nouvelle Tribune n° 2515 du 18 mars 2013). Sans attendre la justice, le Parti-Etat FCBE a déjà jugé et condamné ; il ne lui restait qu’à rechercher les personnes mal intentionnées ainsi que les soutiens politiques du coup d’Etat. Et de là, un saut sur la prise de position politique (expression d’une opinion !) de Alternative Citoyenne en date du 06 mars dont les éléments sont accusés « de travail de sape » ayant « donné des intentions à des putschistes qui ont, quant à eux, tenté de trouver des solutions que le document (de Alternative Citoyenne) n’a pas eu le courage d’indiquer clairement » (sic).

Pauvres gens de FCBE, a-t-on envie de dire ! Ils sont tellement perdus, tellement aux abois que le moindre appel à l’action contre le pouvoir autocratique et mafieux qu’ils soutiennent les fait trembler ! Car au fond, la prise de position de Alternative Citoyenne en date du 06 mars 2013 n’est qu’une reprise de ce que la grande majorité des Béninois, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, disent ouvertement dans leurs maisons, dans les rues, les bars, les marchés, les bureaux, les taxis, etc. à savoir que Boni YAYI en fait trop, qu’il a conduit le pays au chaos, qu’il faut le chasser ; que l’ordre actuel de soumission aveugle aux puissances étrangères et de règne de l’impunité des fraudeurs de tous genres doit être renversé par une révolution. La prise de position de Alternative Citoyenne vient après celles de beaucoup d’autres organisations qui ont compris que « le rubicond a été franchi depuis fort longtemps », que « l’heure de l’action a sonné ! » et qui, concrètement, dénoncent et protestent publiquement contre les arrestations et emprisonnements arbitraires, contre les tripatouillages des concours de recrutement, affrontent dans la rue la police que le pouvoir de Boni YAYI leur oppose à chacune de leurs protestations et qui enfin proposent des objectifs à atteindre par une révolution populaire, à savoir : renverser Boni YAYI et instaurer un pouvoir des travailleurs et des peuples.

Il est alors aujourd’hui tellement ridicule, tellement dérisoire comme le fait la Coordination des FCBE dans sa déclaration de se référer et de s’accrocher à « ceux qui ont un minimum d’attachement aux acquis de la Conférence nationale des forces vives de février 1990 ». L’immense majorité du peuple et des acteurs de cette conférence se rendent compte que cela fut un marché de dupes ; que les quelques libertés acquises avant dans la rue en 1989 et consacrées par la conférence nationale sont tous les jours remises en cause et piétinées, que les véritables acquis sont pour les auteurs des crimes politiques et économiques dont la conférence a consacré l’impunité avec l’immunité accordée au chef des tortionnaires, Mathieu KEREKOU (ce qui fait école) et le rejet du contrôle de la gestion du bien public par les travailleurs et les citoyens (élection et révocabilité des responsables de la gestion du bien public). Et de ce fait, personne ne prend plus au sérieux ceux-là qui appellent à un attachement aux acquis de la conférence nationale surtout lorsqu’il s’agit précisément de ceux-là mêmes qui saccagent le peu de libertés qu’elle a consacrées. En s’accrochant à une telle référence, les FCBE indiquent tout simplement qu’ils sont d’un passé révolu, qu’ils constituent l’excroissance monstrueuse « du membre pourri de la gangrène que le peuple n’a pas amputé » en 1990.

C’est pourquoi le Parti Communiste du Bénin proteste contre la déclaration du Parti-Etat FCBE à propos de la prise de position du groupe Alternative Citoyenne et renouvelle son appel aux travailleurs, à la jeunesse, aux soldats, aux démocrates et au peuple à préparer de partout le renversement populaire du pouvoir tyrannique mafieux de Boni YAYI.

Cotonou, le 21 mars 2013

Pour le Parti Communiste du Bénin (PCB)

Le Porte-Parole

Jean Kokou ZOUNON