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Bénin : DECLARATION DU SYNARES A PROPOS DES RESULTATS DES ELECTIONS PRESIDENTIELLES 2011

SYNDICAT AUTONOME DE LA RECHERCHE ET DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR (SYNARES

D 23 mars 2011     H 22:23     A     C 0 messages


La cour constitutionnelle présidée par Robert DOSSOU a donné les résultats des élections présidentielles de 2011. Est élu président au premier tour de ces élections Monsieur Boni YAYI, candidat à sa propre succession avec 53,13% des suffrages exprimés.
Ces résultats confirment ceux que, 48 heures plus tôt, la CENA de GNONLONFOUN Joseph avait publiés.

Rien de surprenant puisque l’Afrique des Républiques bananières nous a habitués à voir le triomphe de nos despotes à 99,…% des suffrages. Mais ce que ces résultats ont de particulier et de surprenant, c’est qu’ils font l’unanimité dans la contestation qu’ils suscitent, au point que le camp du vainqueur a dû trouver indécent de se réjouir des résultats de son candidat.

Il ne peut en être autrement, tellement la fraude organisée a atteint des sommets abjects, répugnants ! L’intelligence humaine, la fierté d’appartenir à un peuple qui lutte pour la sauvegarde des libertés conquises, le respect de l’Ethique tout simplement poussent tout citoyen à l’indignation et à la protestation. La Direction du SYNARES ne saurait être indifférente. Elle décide donc de rendre publique la présente déclaration.
Le SYNARES déclare d’emblée que le chaos actuel est dans l’ordre normal des choses : une LEPI inachevée, tronquée et non auditée, ne peut qu’entraîner la non disponibilité de la liste électorale. A partir de là, la voie est ouverte à toutes sortes des choses odieuses : délivrance de cartes aux étrangers, multiplication des bureaux de votes (dont des bureaux fictifs), bourrage d’urnes … La fraude sans limites ! Et la réalité unanimement peinte aujourd’hui est celle-là : des milliers de Béninois non inscrits, des bulletins estampillés d’avance, des bureaux de votes fictifs, des cantines non scellées, des résultats acheminés hors délai.

C’est un devoir pour le SYNARES, Syndicat de l’Enseignement Supérieur, de monter en première ligne pour dénoncer ces pratiques frauduleuses qui n’honorent guère notre peuple et son combat pour la liberté et la démocratie

Le SYNARES le fait d’autant que, dans cette situation grave, l’imposture est doublée de provocation et une immixtion grossière de l’étranger. Marcel de SOUZA déclara après la proclamation que les résultats étant connus, chacun devrait se le tenir pour dit et se ranger. (Parce que la veille, Monsieur Jonathan GOODLUCK, Président du Nigeria voisin, avait appelé à respecter le verdict des urnes et menacé qu’il ne tolérerait de troubles dans ce pays limitrophe du sien).

Outre que la Direction du SYNARES estime que notre voisin de l’Est n’a de leçon de pratiques démocratiques à donner en la matière, elle dénie à Monsieur GOODLUCK Jonathan, son ingérence grossière dans les affaires de notre pays et ses menaces grotesques contre notre peuple.
Sous d’autres cieux, ce scandale entrainerait d’emblée une crise diplomatique entre les deux pays. Mais hélas !!

Le Bénin est un petit pays souverain dont le passé est glorieux et qui demeure aujourd’hui digne et fier.

Les élections présidentielles de 2011 ont été gangrenées par la mise en œuvre, aux pas de charge, de la LEPI. La faute fatale des candidats à ces élections est de s’y être engagés avec l’espoir de vaincre. Non, beaucoup d’indices précurseurs de la fraude étant présents, y compris l’exclusion arbitraire du candidat du PCB et l’omnipotence du président de la Cour Constitutionnelle. Avec ces indices, seule la fermeté des partis et le refus d’aller à ces élections auraient sauvé du chaos actuel. En conséquence, ne sortiront des urnes que des résultats illégaux et illégitimes dans un camp comme dans l’autre.

La Direction du SYNARES appelle la communauté universitaire dans toutes ses composantes et les travailleurs en général à poursuivre les dénonciations contre ces élections frauduleuses et leurs résultats, pour une bonne gouvernance de notre pays, contre les immixtions étrangères

Abomey-Calavi, le 22 mars 2011

Le Bureau Exécutif du SYNARES