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Bénin : LE PILLAGE DES RESSOURCES PUBLIQUES : AVEU ET FUITE EN AVANT DE BONI YAYI.

D 17 mai 2014     H 05:59     A Jean Kokou ZOUNON     C 0 messages


Boni YAYI a pu déclarer :

" les résultats des audits dans les entreprises publiques sont si alarmants que si on doit en tenir compte, tous (les directeurs généraux) iraient en prison".

Il s’agit là d’un aveu de faillite dans la gestion du bien public, dans la mesure où tous les DG sont nommés par le Président de la République et ensuite, leur gestion est suivie par le Président du Conseil d’Administration aux mains des ministres de tutelle. On devrait normalement s’attendre, si Boni YAYI était fidèle à son serment de lutter contre la corruption, à la publication de ces audits à l’attention des travailleurs et des citoyens et surtout à des sanctions contre ces D.G.

Ce constat à propos des entreprises publiques est également valable en ce qui concerne les principales administrations publiques. Dans ce domaine, Boni YAYI ne sanctionne qu’à son humeur et pour ses intérêts personnels. Il protège ceux qui peuvent le servir et se transforme en maître-chanteur contre tous les autres. Les résultats des audits sont utilisés à des fins de chantage pour obtenir la soumission ou au moins le silence des DG et ministres compromis.

Comme solution à cette mauvaise gestion, Boni YAYI fait recours à un Conseiller Spécial à la gouvernance des entreprises et offices d’Etat opérant à l’extérieur du pays en la personne de Mr Michel DOGNON. Cette nomination est également un aveu de défiance envers toutes les structures nationales de contrôle. Tout le monde convient que Mr DOGNON ne peut rien faire, malgré toute sa compétence. On se souvient qu’en son temps, Mathieu KEREKOU, avait recruté un cabinet, le Cabinet BETA pour l’assistance à la réduction des coûts des entreprises publiques. Le résultat a été nul. Et pour cause. Aucun conseiller, aucun cabinet ne peut résoudre les problèmes de bonne gouvernance sans revoir de fond en comble le système en place.
A ce propos, des gens disent qu’il faut "dépolitiser les entreprises publiques et étendre la mesure à tous les secteurs publics, les ministères, les projets, les services de gestion des mairies, etc.…Il faut à chaque niveau distinguer le poste politique du poste technique" (cf. Nlle Tribune N°2779 du 05 Mai 2014).

Si on comprend par dépolitisation le fait que la désignation au poste de D.G ne doit pas être soumise à l’appartenance politique du postulant, comment y arriver ? Peut-on y arriver si la désignation revient toujours au gouvernement, au pouvoir politique ? Dans ce cas, ne retombera pas-t-on nécessairement, fatalement à la "politisation" partisane des postes ? Bien sûr que oui.

Alors, à la réflexion, la solution à la dépolitisation se trouve dans la voie indiquée par les communistes : l’élection et la révocabilité du DG et des Directeurs Techniques par les travailleurs de l’entreprise et de l’administration concernée. Il est clair que comme pour toute élection, il y aurait des critères d’éligibilité ! Dans le cas d’espèce, il y aurait les critères de compétence, de bonne moralité constatée par les travailleurs sur la base de la pratique du postulant.

Ce qui est sûr, les travailleurs dans chaque unité sauront mieux que n’importe quel expert étranger ou ministre en haut, aider à déceler les combines, les méandres et passe-droits de mauvaise gestion. Ils sauront, parce que leur avenir et leur sort sont directement engagés, tirer les leçons et œuvrer au redressement.

Plus sérieusement, reconnaître ce pouvoir aux travailleurs est un puissant moyen indispensable pour restaurer l’enthousiasme (aujourd’hui complètement émoussé) au travail en ce que désormais, le travailleur sait que les fruits de son travail ne seraient plus impunément pillés par un individu parachuté et protégé du sommet.

Yayi a montré qu’il ne sait et ne peut gérer que dans la corruption et l’impunité. Il appartient aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple de lutter pour instaurer un autre système qui garantira la bonne gestion des ressources publiques et du pays.

Jean Kokou ZOUNON