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« TRAVAILLEURS ET PEUPLES DU BENIN, LEVONS-NOUS POUR SAUVER LA PATRIE DE LA RECOLONISATION ET DE LA FRANÇAFRIQUE »

TRENTE-HUITIEME ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN

D 13 janvier 2016     H 05:34     A Parti Communiste du Bénin     C 0 messages


Camarades membres du Parti Communiste du Bénin,

Camarades Responsables de l’Union de la Jeunesse Communiste du Bénin,

Mesdames et Messieurs les responsables des Organisations de la Démocratie révolutionnaire : je veux nommer la Convention Patriotique des Forces de Gauche, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), la Fédération des Syndicats des Travailleurs de l’Administration des Finances (FESYNTRA-FINANCES), l’Union Nationale des Scolaires et Etudiants du Bénin(UNSEB), le Collectif des Hauts Conseils pour la Réhabilitation des Municipalités du Bénin, les amis et alliés des Organisations du Front de Refus du Bénin Waxala, les Ordres et Sous-ordres des différentes nationalités du Bénin,

Mesdames et Messieurs les Invités à cette cérémonie de commémoration, je vous remercie d’avoir répondu présents à l’invitation.

Messieurs et mesdames les Journalistes,

Le thème de ce jour est ainsi formulé : « TRAVAILLEURS ET PEUPLES DU BENIN, LEVONS-NOUS POUR SAUVER LA PATRIE DE LA RECOLONISATION ET DE LA FRANÇAFRIQUE »

L’actualité politique brûlante que traverse notre patrie en ce moment nécessite la concentration de toutes les forces morales et physiques pour faire face au danger qui guette notre pays à l’heure actuelle. A ce sujet, le rappel de la vie et des objectifs de notre Parti- le PCB- devenu depuis longtemps le patrimoine du peuple béninois, fait partie des éléments d’armement moral nécessaires à cette mobilisation pour sauver la patrie en danger.

I- LA MISSION DU PARTI COMMUNISTE DU BENIN.

Camarades et amis,

Le 31 Décembre 1977- 30 décembre 2015, cela fait trente-huit ans aujourd’hui, des jeunes que nous étions alors, qu’on pouvait compter sur le bout d’une main, réunis autour du Chef historique Pascal FANTODJI, s’étaient décidés de proclamer la fondation du Parti Communiste du Dahomey aujourd’hui Parti Communiste du Bénin.

La création du PCD qui a changé son appellation en PCB en 1992 pour se conformer à la nouvelle dénomination du pays a suivi tout un processus : commencé en 1971 avec la lutte contre le populisme, le processus passera par la création en juillet 1976 à Paris de l’Union des Communistes du Dahomey (UCD), préfiguration du parti et qui en constitua les soubassements idéologiques, pour aboutir à la fondation du Parti le 31 décembre 1977.

I-Pourquoi avoir créé le Parti Communiste du Bénin ?
« La réponse simple et claire est la suivante : C’est pour faire la révolution au Bénin.

Comme nous le disions lors la commémoration du 34ème anniversaire à Cotonou le 27 Décembre 2011.
« Plusieurs étaient parvenus à cette conviction et décision par le sentiment de révolte face à la misère dans laquelle végétaient les peuples du Dahomey en général, en particulier la paysannerie pauvre, conséquence directe de la domination impérialiste française sur notre pays. La révolution, (en l’occurrence la révolution sociale) qui « se définit comme des transformations profondes et radicales qui interviennent dans une société suite au renversement révolutionnaire d’une classe ou couche sociale par une autre. » résout selon l’étape où se trouve la société considérée, des questions fondamentales propres à cette société. La question fondamentale à résoudre en ce moment-là pour permettre un pas en avant de la société béninoise était sa libération du joug impérialiste notamment français et la fin de l’ordre public colonial… ». Quel est l’état de la société béninoise ?
« Le premier repère d’où découle la nécessité de la création du PCB est la conquête de l’actuel territoire du Bénin par la France. Avec la nouvelle administration coloniale installée, « nos peuples sans être déportés comme le furent les millions d’esclaves, objet de la traite négrière, sont cependant devenus esclaves sur leurs propres terres : avec la perte de leurs langues et cultures dans la sphère de l’administration et de l’instruction publique. La colonie du Dahomey dont l’acte fondateur est le Décret présidentiel du 22 Juin 1894 légalisa toute cette violence conquérante au nom de la mission civilisatrice de l’Occident sur les peuples barbares. Désormais unis sous une même férule coloniale, les peuples du Bénin du nord au sud, autrefois séparés et même ennemis ont désormais un ennemi commun : le régime colonial contre lequel ils sont contraints de diriger leurs combats afin de recouvrer leur langues, leurs valeurs culturelles, leur dignité. La lutte anti-impérialiste constituera désormais le repère de tous les autres jalons de l’histoire de notre pays » Depuis 1894, il s’est instauré dans notre pays, ce qu’on est convenu d’appeler « pacte colonial » mais qui n’est qu’un ordre public colonial (puisque le pacte suppose l’accord de deux volontés souveraines ce qui ne fut pas le cas… « La caractéristique principale de l’Etat colonial (comme le Dahomey) c’est d’être une personne morale esclave. En effet tout comme la personne physique esclave, la colonie ne jouit pas de la personnalité juridique, ne peut avoir de patrimoine et pardessus-tout, n’a pas la liberté de produire pour lui ; il doit produire pour le maître. Ici, toute l’économie coloniale est extravertie et donc orientée vers la satisfaction des besoins de la métropole française. Contre cet ordre, tout éveil de la pensée protestataire des peuples doit être nécessairement dirigé. Les divers jalons de l’histoire de notre pays en furent les expressions : la période dite de l’assimilationnisme, la lutte pour l’indépendance (avec à la clé une indépendance tronquée), la poursuite des luttes pour une indépendance réelle avec pour objectif la suppression du « pacte colonial » qui se perpétuent depuis lors avec les différentes phases ou sous-étapes ainsi déterminées telles que les luttes populaires de 1960 à 1972 et l’instauration de la pseudo-révolution (1972-1977) » les luttes populaires des travailleurs et des peuples sous la direction du Parti Communiste du Bénin qui ont permis le renversement du pouvoir despotique de Mathieu Kérékou et l’instauration depuis 25 ans du régime de Renouveau démocratique ayant pour consécration la Conférence nationale de février 1990.

Par-delà toutes ces étapes et sous-étapes, demeure une constante : le système du pacte colonial qui a pour maître d’œuvre : la FrançAfrique ». La FrançAfrique, c’est tout un maillage de réseaux allant des nobles sphères des institutions officielles de la Francophonie - aux réseaux secrets des sectes initiatiques investies par des barbouzes colonialistes, sans oublier les solidarités franco-africaines créées à dessein avec des décorations et palmes académiques françaises distribuées aux Africains devenus ainsi des Agents obligés et à qui on donne à des moments critiques des instructions pour agir contre leur propre pays.
En résumé, le pacte colonial porte les éléments suivants : imposition de la langue française- l’instruction est calquée sur celle de la France et fait de notre école, une école française au Bénin- imposition d’une monnaie confisquée au Trésor français appelée Franc des Colonies d’Afrique (CFA) masquée en Franc de la Communauté Financière d’Afrique et qui vient de fêter les 70 ans de sa création le 26 décembre- appropriation par la France de tous les leviers de production béninois- appropriation par l’ancienne puissance coloniale de toutes les ressources tant agricoles que minières de nos pays africains,-imposition de leur exportation à l’état brut vers la France avec interdiction de leur transformation sur place en terre africaine.Tous les secteurs stratégiques de production appartiennent aux monopoles français à l’exclusion des nationaux béninois dont les plus importants économiquement se limitent dans la sphère de l’export-import. Le Bénin, notre pays est et demeure depuis 1960, une néocolonie dépendante étroitement de la France. De cette dépendance résulte une arriération notable de notre pays et de ses hommes qui végètent dans la misère, l’ignorance et l’inculture, un pays de capitalisme arriéré et dépendant. Les hommes de notre pays souffrent à la fois du capitalisme et du peu de développement de ce même capitalisme. Ce qui détermine le caractère de la révolution appelée à se réaliser au Bénin.
La révolution appelée dans notre société à l’étape actuelle, n’est nullement socialiste, elle est à l’étape actuelle, une révolution bourgeoise anti-impérialiste, une Révolution Nationale Démocratique, Populaire, Anti-impérialiste (RNDPA). Plusieurs personnes non averties et même de la démocratie révolutionnaire s’étonnent de ce développement et notamment de notre point de programme ainsi formulé : « Notre objectif à cette étape c’est la levée des entraves pour le développement accéléré du capitalisme dans notre pays et son industrialisation rapide pour l’amélioration du sort des populations ».

C’est à cette tâche que s’est attelé et s’attèle le Parti Communiste du Bénin qui a traversé les périodes suivantes : De 1977 à 1990 : Période de stricte clandestinité : -Dès août 1976, répression de jeunes communistes en marche vers la création du Parti. Répression d’étudiants et d’enseignants de l’Université nationale du Bénin pour fait de grève et manifestations contre l’arbitraire du régime de Kérékou, évasions spectaculaires de détenus- répression de mouvements étudiants et paysans en 1985, martyr en 1985 : ATCHAKA Parfait- arrestation massive de communistes suite au mouvement de 1985 et leur embastillement dans les geôles de Parakou et Ségbana, 1988, assassinat de Rémy AKPOKPO GLELE par les nervis de Kérékou, luttes victorieuses de masses en 1988-89 avec de nombreux martyrs : Luc TOGBADJA, Maurice DANSOU et SEGLA KPOMASSI. Ce sont ces luttes héroïques qui permirent la révolution du 11 décembre 1989 qui aboutit au renversement de l’autocratie de Mathieu Kérékou et l’instauration du régime de semi-libertés dit du Renouveau démocratique.
Les membres de ce parti en ont payé et en paient encore le prix le plus fort : répression féroce et policière sous le régime de Kérékou I de 1976-1989-
Période de 1990 à nos jours : répression judiciaire, répression par des méthodes arbitraires administratives : interdiction d’accès au mass-média publics, notamment à l’ORTB- privation de droits même légaux comme celui de la juste représentation dans les instances comme le CES, exclusion des communistes des droits pourtant reconnus aux autres, répression dans les amphis etc. et enfin, répression moins voyante mais non moins dure par l’argent dans l’accès aux organes privés, dans les joutes électorales etc.

Malgré toutes ces embûches, le Parti avec ses membres est debout, robuste de la tête aux pieds, sur ses trente-huit années d’existence, poursuivant à travers des voies sinueuses et escarpées des montagnes, sa mission : faire prendre conscience aux exploités et opprimés de leur état d’exploités par la propagande, l’agitation et l’organisation afin de les amener à assurer leur auto-émancipation par la révolution.

Les raisons de cet état de chose : c’est l’application de manière créatrice de la théorie du marxisme et du léninisme-léninisme à la société béninoise, objet d’attention et d’études constantes pour en suivre les évolutions successives ; c’est la mise en œuvre de tactiques tournant après tournant conformément aux mouvements de la société et des plans et actes des classes pro-impérialistes au pouvoir et des luttes des masses. Voilà d’où vient la force du PCB : Faire ses analyses sur la base d’une théorie des classes, sur les mouvements de ces classes en ayant en vue toujours et de tout temps les intérêts de notre peuple, des travailleurs et de la jeunesse. Toujours et chaque fois, le PCB, dans toute situation pose et cherche la solution à la question suivante : Où se trouve les intérêts des travailleurs, de la jeunesse et du peuple ?

La force du PCB est donc l’ancrage d’une idéologie de combat contre l’exploitation, l’oppression, la domination et l’apatridie. Les autres partis de la haute bourgeoisie ne proclament pas leur idéologie, ils la cachent soigneusement parce que leur idéologie est celle de l’exploitation, de l’oppression, de l’apatridie. Pour eux, il faut abêtir le peuple et les travailleurs ; il faut les exclure de la gestion du bien public, leur dénier tout pouvoir sur le cours de leur vie, sur le cours de notre patrie. Il leur faut un pouvoir discrétionnaire et écarter les travailleurs et la jeunesse même de la délibération d’un concours. Or le PCB pense que ce sont les travailleurs et le peuple qui peuvent permettre le développement de ce pays. A chaque tournant, le PCB travaille pour faire prendre conscience aux travailleurs et au peuple de leur rôle, travaille pour qu’ils prennent confiance en eux-mêmes. Pendant que les exploiteurs tentent par tous les moyens de les décourager, de les écraser, le PCB leur dit : c’est vous qui devez être les maîtres ici pour que les choses aillent mieux, pour que les choses aillent bien.

Et pour que les choses aillent mieux et aillent bien, il faut que vous, les travailleurs et le peuple vous ayez le pouvoir. Et comme le pouvoir ne se donne pas, comme le pouvoir s’arrache, les travailleurs et le peuple doivent arracher le pouvoir des mains des exploiteurs, des apatrides qui ruinent le pays.

Les méthodes du PCB sont axées sur cette éducation à donner au peuple. Des gens disent aujourd’hui qu’ils aiment le PCB, mais ne sont pas d’accord avec ses méthodes. Il s’agit d’une évolution très positive, d’une petite victoire sur ceux qui pour la plupart ont voulu faire disparaître le PCB après la Conférence nationale. Mais généralement, ces gens ne nomment pas les méthodes dont ils parlent pour permettre un débat franc et un éclairage sur lesdites méthodes. Mais la méthode du PCB fait partie de son être, de son idéologie, de sa théorie révolutionnaire et de son application. Avec cela, le PCB cherche toujours dans chaque lutte comme rendre plus aisée les luttes futures. C’est cela qui lui permet de dire par exemple que la Conférence nationale est un marché de dupes. Ce qui se confirme largement et unanimement aujourd’hui. Le PCB œuvre toujours à faire prendre conscience et confiance aux masses pour la révolution. Le PCB observe les formes de luttes des masses et conseillent les formes les plus appropriées, les plus efficaces contre les oppresseurs. Il est alors clair que les oppresseurs combattront et combattent le PCB pour ces méthodes.

II- CONTEXTE POLITIQUE ACTUEL.

Les dernières élections législatives et communales et principalement la présente joute électorale présidentielle ont mis au grand jour la fin du système mis en place avec la Conférence nationale.
Tout le monde en convient. Jusques-y compris Tévoédjrè le rapporteur Général de cette fameuse Conférence. Notre pays est en danger. Le Parti, à son plénum du 15 Août 2015, a sorti une Déclaration donnant l’orientation tactique face à la situation actuelle. Le parti a dit que face à cette situation, nous sommes dans un schéma catastrophe et que rien de bon pour le peuple ne sortira de la prochaine élection présidentielle. Cet appel a reçu aussitôt l’écho favorable auprès de patriotes et démocrates non membres du Parti.C’est ainsique fut créé le 29 Octobre 2015, le Front de Refus du Bénin Waxala, constitué des citoyens béninois animés d’un ardent patriotisme avec le diagnostic suivant : « Tous les indicateurs sociaux sont au rouge… Tous ces paramètres révèlent au grand jour la fin du système né de la Conférence nationale d’il y a 25 ans. Oui notre système politique est fini ; Il est au bout du rouleau ; autre chose est appelé. Sur ce point aussi le consensus est désormais réalisé que le renouveau démocratique a fini son parcours… Dans ces conditions, rien de bon pour le peuple ne sortira des prochaines élections présidentielles ; aucun homme en dehors du peuple rassemblé ne peut sauver le pays de la catastrophe qui s’annonce. Le scénario catastrophe, le scénario « wahala » est là.

La seule manière d’éviter cette catastrophe, c’est la réunion des Etats Généraux du peuple pour refonder les règles de notre vivre ensemble et pour une nouvelle gouvernance qui tourne le dos aux errements actuels du Renouveau Démocratique. » Ce cri de cœur fait bien du chemin, rallient bon nombre de citoyens conscients de la grande générosité de la démarche. Le cas du Président Nicéphore Dieudonné SOGLO est à souligner qui ponctue justement qu’aller aux élections dans ces conditions c’est devoir choisir entre la peste et le choléra. Voilà pourquoi à la dernière Conférence publique tenue au Codiam par le Front de Refus du Bénin waxala le 23 décembre 2015 avec le thème « sauvons le Bénin à travers l’incontournable assise nationale : les Etats généraux du peuple », les conférenciers à l’unanimité l’ont choisi comme Président d’Honneur du Front.

En quoi consistent les éléments du scénario waxala ? En effet les éléments du scénario catastrophe sont
 la Constitution est pratiquement mise à mort par la Cour Holo qui décidera avec YAYI et l’Elysée de qui sera élu par leur seule volonté
 les partis politiques qui sont censés animer la vie politique ont disparu de la scène politique
 l’argent et la fraude décideront de tout.
 et au surplus le spectre de la recolonisation.
 enfin le maintien et le renforcement de la FrançAfrique.
Tous les faits nous donnent raison et au fur et à mesure que se rapproche l’échéance présidentielle, se précisent tous les dangers auxquels notre pays est exposé. Il faut savoir s’arrêter. Certains vous disent « Mais c’est trop tard maintenant pour s’arrêter ; on y est déjà engagé ». Raisonner ainsi c’est exactement faire comme quelqu’un qui debout au bord d’un précipice et alerté par le danger répond : « Voyons c’est trop tard, je vais m’y précipiter. »

Notre peuple se retrouve devant le dilemme suivant : Ou voir placer à la tête de notre Etat un homme d’affaires avec la confusion de rôle que cela entraînera nécessairement entre les intérêts privés et ceux de l’Etat- ou pire la recolonisation de notre pays par la France.

III- Le DANGER DE RECOLONISATION COMME UNE EXPRESSION
DU SCENARIO WAXALA.

Le renouveau démocratique issu de la Conférence nationale de février 2015 est un système bâti sur l’impunité, la fraude et surtout la corruption par l’argent. Et tous les jours qui passent, voient se renforcer ce facteur déterminant dans la politique béninoise de ces 25 dernières années qu’est l’argent. Ce qui signifie la mort des idées et des programmes politiques.

Oui l’argent, ce veau d’or célébré et adoré par une classe politique – maîtresse du système et qui s’en servait contre les pauvres et leurs représentants légitimes s’est retourné contre les auteurs. Tout un chacun sait que l’introduction massive de l’argent et de la fraude comme méthode de gagner les élections a été généralisée à partir des législatives de 1995.
Désormais l’argent achète tout : Comme il a été dit dans la déclaration du Parti en date du 15 Août « L’argent achète les électeurs, les cartes d’électeurs, les candidats des partis rivaux, les organes de presse, les organes chargés d’organiser et de contrôler les élections. L’argent achète même les scrutins exprimés transformant les perdants en gagnants ; des suppléants de dernière zone et même des non candidats se métamorphosent en titulaires vainqueurs à la surprise générale des électeurs.

Des conseillers sont vendus à 100 millions frs. cfa l’unité. Un électeur peut collecter et voter à la place de 12 000 personnes en une journée, sans que cela ne choque ni n’émeuve les organes chargés du contrôle de la régularité des votes.

Il n’y a pas jusqu’au Président actuel de l’Assemblée Nationale qui ne soit le trophée du plus fort enchérisseur au marché à la criée des plus grands mafieux, le résultat de l’affrontement reporté en direct à la télé des plus grosses fortunes mafieuses. Et les journaux et le Président de la République nous ont décrit comme dans un film de gangsters comment nos députés électeurs se faisaient acheter par le plus offrant, agissaient et réagissaient aux ordres de télécommandes d’ici et d’ailleurs, du Bénin et de Paris et aux effluves plus ou moins fortes de l’argent dont on sait qu’il est mal acquis ».
Si l’argent peut tout acheter, acheter le poste de député, de maire, de conseiller, acheter les partis politiques, pourquoi n’achèterait-il pas le poste du Président de la République ? Alors notre pays est à acheter. Et à ce jeu, l’impérialisme français sortira toujours gagnant.

Les conséquences de cette situation sont :

1°- la faillite ou plutôt l’implosion de la haute bourgeoisie bureaucratique, appelée classe politique sous le coup de l’argent. Comme le reconnaît Marcel de Souza « toute la classe politique est terrorisée et écrasée par l’argent ». Et ceci à travers la kyrielle de partis et d’alliances de partis politiques qui tous sont tétanisés, divisés ou pulvérisés : l’UN, la RB, le PRD, Alliance Soleil, Alliance AND, Alliance FDU etc.

2°- La montée au-devant de la scène politique des compradors ou opérateurs économiques dont la seule référence fait mettre au « garde-à-vous ! » toute la haute bourgeoisie bureaucratique, contrainte de s’aligner pour sauver les meubles et s’assurer encore quelques places dans le prochain gouvernement du pays.

3°- Le débarquement par l’impérialisme français d’un Colon, un nouveau Dodds en la personne de Lionel Zinsou pour recoloniser notre pays.
En effet pour faire face à la concurrence rude que lui mènent les puissances émergentes à économie plus dynamique, comme la Chine, l’Inde, la Turquie, le Brésil sur le continent africain, l’impérialisme français choisit de resserrer son étau sur son pré carré africain. Trop faible économiquement pour soutenir cette concurrence et en pleine crise économique, la France choisit l’occupation militaire de ses ex-colonies africaines : tous les prétextes sont bons pour débarquer les troupes en Afrique : Mali, Centrafrique, Tchad, Niger etc. Elle utilise tous les liens de dépendance coloniale pour imposer ses entreprises comme Bolloré, Castel, Bouygues, Areva, Total, etc. pour la préservation des intérêts colonialistes au détriment des peuples africains et cela sans respect d’aucun texte, d’aucune réglementation. Le cas de l’illégal contrat de concession ferroviaire à Bolloré sans respect d’aucun texte atteste de cette situation.Jusque-là le Bénin n’a pas fait l’objet d’une recolonisation politique et surtout militaire.

C’est dire que dans le dispositif français, la nomination de Lionel Zinsou correspond à une occupation militaire et en est la préfiguration. Lionel Zinsou n’appartient pas à la haute bourgeoisie pro-impérialiste béninoise mais à la grande bourgeoisie impérialiste française. Il a les caractéristiques d’un Gouverneur colonial. Et les premières actions de Lionel Zinsou sont : (signature de la concession ferroviaire à Bolloré, vente de Bénin Télécoms SA à Orange ; nominations de Français dans son cabinet etc.). Outre que cette nomination de Lionel Zinsou par YAYI Boni pour protéger ses arrières et couvrir tous ses crimes signifie qu’on lui accorde un troisième mandat, avec le slogan « Après nous, c’est nous », elle revêt le caractère d’une agression coloniale et doit être traité comme telle.

A ce titre, toute coalition, toute alliance de partis, réalisée pour porter Zinsou Lionel au pouvoir est et sera considéré comme un crime de haute trahison et sanctionné en tant que tel.
A ce titre, comme face à l’agression de 1977, j’en appelle à la réalisation d’un large front anticolonialiste, un front réunissant tous les citoyens patriotes quelle que soit leur appartenance partisane, jusques-y compris des membres de l’Alliance FCBE, frustrés du dictat qui leur a été imposé, de nous joindre pour sauver la patrie en danger. Car pour Lionel Zinsou, tout est balisé y compris le K-O préparé déjà par l’ensemble des structures que sont la COS-LEPI avec déjà une LEPI truquée, la CENA et enfin la cour Constitutionnelle. Cela se dit partout « Ce sera la K-O pour Lionel Zinsou ». Aller dans ces conditions à la prochaine élection présidentielle, c’est cautionner consciemment ou inconsciemment le scénario waxala qui pointe à l’horizon avec la perspective de ce K-O annoncé.

Arrêtons- nous ! Allons aux Etats Généraux ! Evitons le désastre.

Mesdames et messieurs c’est le cri que je lance aux travailleurs et aux peuples de mon pays. Serai-je entendu pour de bon ? Ou, est-ce que ce sera comme prêcher dans le désert avec toujours ce refrain que l’on entend du médecin après la mort : « C’est vous qui aviez toujours raison. On ne vous avait pas compris » et cela après que le malheur se sera abattu sur nous ?

Si tel est le cas, le Parti Communiste du Bénin avec l’ensemble des Organisations de la Démocratie révolutionnaire se dresseront devant l’agresseur colonial qui viendra souiller les tombes de nos illustres héros vaincus par ces mêmes Colons français il y a un peu plus d’un siècle ; il appellera les travailleurs et les peuples au combat pour la défense de la patrie ; ceux-ci une fois revenus de leur étourdissement, ne manqueront pas de régler leur compte aux colonialistes qui avancent à peine masqués contre la souveraineté de notre peuple et l’émancipation de la patrie.

A l’orée de la nouvelle année qui va naître, j’adresse ici au Peuple, mes chers concitoyennes et concitoyens, mes vœux les plus ardents de bonheur et de santé pour tous et surtout de détermination pour faire de notre pays, en cette nouvelle année, un havre de prospérité et de développement, un pays émancipé.

Alors que vive le marxisme-léninisme !

Non à la reconquête coloniale de notre patrie !

Non à la FrançAfrique !

Heureuse Année 2016 !

Je vous remercie.

Cotonou le 30 Décembre 2015.

Philippe NOUDJENOUME

Premier Secrétaire du PCB

Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche.

Membre du Directoire du Front de Refus du Bénin Waxala.