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Burkina Faso : Les avocats du Burkina en grève pour dénoncer l’arrestation de leur confrère Guy-Hervé Kam

D 18 février 2024     H 13:30     A     C 0 messages


Cette figure du barreau burkinabè a été enlevée et gardée au secret depuis le 24 janvier dernier, sans aucune raison apparente. Arrestation arbitraire qui fait suite à de nombreuses autres dans le pays.

Les avocats de maître Kam se sont tournés vers le procureur général afin d’obtenir des explications mais celui-ci prétend ne pas être au courant du sort de l’avocat ni de la raison de son arrestation.

Puisque Guy-Hervé Kam est privé de liberté, ses confrères et consœurs avocats n’iront pas dans les prétoires ce jeudi. À l’appel du bâtonnier de l’Ordre, Siaka Niamba, tous les avocats du pays sont appelés à faire grève. C’est ce qui a aussi été décidé lors d’une assemblée générale extraordinaire de l’Ordre le 7 février dernier à Ouagadougou.

Une protestation relayée au niveau international puisque la Conférence des barreaux de l’espace UEMOA à Dakar, Abidjan, Lomé ou Cotonou ont eux aussi dénoncé cette arrestation. « Depuis plus de quinze jours, un avocat et de surcroît un militant des droits a été arrêté dans des conditions totalement inacceptables. Pour qui connait la situation des avocats dans l’espace UEMOA, cette manière de faire est totalement incompréhensible et totalement une violation de ses droits », s’indigne maître Mamadou Ismaila Konate, avocat malien et ancien ministre de la Justice.

Une violation du droit des individus au Burkina Faso qui n’est pas la seule dans la plupart des régimes putschistes de la zone, regrette l’avocat malien. « Ça devient comme un ADN. C’est ça qu’on nous rétorque au système de démocratie : "les démocraties étaient biaisées auparavant parce que les élections étaient truquées". C’est vrai. Mais le substitut de la démocratie, ce sont des régimes de transition militaire à la tête desquels les gens s’installent au nom du képi, au nom du galon, au nom des armes et décident de faire tout ce qui leur passe par la tête en disant que c’est au nom du patriotisme, au nom de l’État. »

Si Guy-Hervé Kam est maintenu au secret, il n’est pas le seul. Depuis des semaines, on est toujours sans nouvelles du politicien Albasse Ouedraogo, du défenseur des droits de l’homme Daouda Diallo ou du militaire Evrard Somda.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/