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Burkina Faso : Hollande retire la légion d’honneur à Diendéré ! Ça ne suffit pas !

D 1er novembre 2015     H 05:50     A     C 0 messages


C’est dans une interview de l’ambassadeur de France au Burkina, sur une radio
burkinabè, que la nouvelle a été rendue publique. Hollande a décidé de retirer
la légion d’honneur à Gilbert Diendéré, quelques jours après la tentative de
coup d’État du 16 septembre dont il avait pris la tête.

Une décision qui arrive trop tard ! La France n’aurait jamais dû décorer Gilbert
Diendéré. Ce retrait ne fait que rappeler les relations troubles qu’avait la
France avec les dirigeants de ce pays. Cela fait de nombreuses années que nous
connaissons et diffusons des informations sur son passé de tortionnaire, de
criminel de guerre, de trafiquant de pierres précieuses et d’armes pour
détourner les embargos. Il est cité dans le procès de Charles Taylor mais aussi
dans des rapports de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, plusieurs
témoignages de personnes l’accusent d’avoir personnellement dirigé les tortures
dont elles ont été victimes après l’assassinat de Thomas Sankara.

La France a fait de Blaise Compaoré, réputé pour ses multiples tentatives de
déstabilisation dans la région, un homme adulé par la communauté internationale
en le propulsant « médiateur » de tous les conflits récents. Mieux, les réseaux
françafricains ont fait campagne, à la fin des années 2000, pour qu’il reçoive
le prix Nobel de la paix ! Et ce sont les troupes du commandement des opérations
spéciales, basé à Ouagadougou, qui ont organisé l’exfiltration de Blaise
Compaoré, pour « des raisons humanitaires ». Un argument dont on voit
l’inconsistance. Le peuple burkinabè a montré depuis sa grande maturité en se
refusant à toute violence contre les dignitaires de ce régime corrompu et honni.

La France a les amis qu’elle mérite. Elle a aussi, par exemple, décoré plusieurs
dignitaires du régime de Sassou N’Guesso contre lequel le peuple est en train de
se révolter. Elle ne semble pas avoir tiré les leçons de l’expérience du
Burkina. Hollande vient en effet de déclarer : « Denis Sassou N’Guesso peut
consulter son peuple, ça fait partie de son droit et le peuple doit répondre »

Elle doit faire beaucoup plus pour rétablir des relations sereines et amicales
avec le Burkina et son peuple, qui vient de donner au monde entier une grande
leçon de liberté et de courage :

Contribuer à faire la lumière de la participation française sur l’assassinat
de Thomas Sankara, en revenant sur son refus d’ouvrir une commission d’enquête
parlementaire et en ouvrant ses archives. A cet effet nous appelons toutes les
personnes éprises de justice à signer la pétition

Joindre sa voix à tous ceux qui demanderont l’extradition de Blaise Compaoré
lorsque la justice du Burkina le demandera, ce qui ne va pas tarder ;
Cesser d’intervenir dans les affaires intérieures du Burkina ;
Etablir des relations équitables avec le Burkina Faso et les autres pays
africains en rétribuant les matières premières à leur juste valeur et des
relations de coopération pour un développement durable au service des
populations ;

Réseau international "Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique"

Fait à Ouagadougou, Abidjan, Dakar, Bamako, New York, Paris, Bruxelles, Liège,
Ottawa, Turin, Madrid, Londres, Berlin, Dori, Ajaccio, Toulouse, Montpellier,
Nîmes

contact : contactjusticepoursankara@gmail.com

Rappel : La Pétition "Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique"
(http://thomassankara.net/spip.php?article866) a recueille à ce jour 14100
signatures