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Burkina Faso : Lettre de Mariam Sankara

D 1er novembre 2010     H 04:45     A Mariam Sankara     C 0 messages


Mes chers amis,

Mes chers Camarades,

En cette année du cinquantenaire des indépendances africaines, nous devons d’abord avoir une pensée toute particulière pour tous ceux qui se sont battus pour libérer l’Afrique du joug de la domination et de l’impérialisme, Nkwame NKRUMAH, Patrice Emery LUMUMBA, Ruben UM NYOBE en passant par Amical CABRAL, Samorah MACHEL et bien d’autres héros des luttes de libération. A cause de leur attachement viscéral à la cause africaine et au panafricanisme, à cause de la justesse des combats qu’ils ont menés souvent au prix de leur vie, nous n’avons pas le droit de ne pas redoubler de détermination dans nos luttes et nos combats malgré les obstacles en tous genres pour mettre un terme aux fléaux qui font obstacles à l’épanouissement effectif et total de nos peuples à savoir, les injustices sociales, la dictature, la corruption, la spoliation quasi libidinale des richesses de notre continent, l’impunité...

C’est dire que cette commémoration du 23eme Anniversaire de l’assassinat du Président Thomas SANKARA et de ses compagnons tombés avec lui le 15 octobre 1987 revêt un sens très particulier pour nous dans la mesure où le Président Thomas SANKARA dont l’action s’inspirait de celle de ses illustres aînés, avait fait de la lutte contre toutes les formes d’oppression et d’injustice le combat de sa vie tant en Afrique que dans le monde.

C’est pourquoi, je demande à tous ceux qui se réclament de ses idéaux de rester vigilants et de redoubler d’efforts pour que la flamme allumée par ses combats continue à illuminer partout dans le monde les chemins de ceux qui sont dans « l’ombre et que l’on ne voit pas » pour tenter de mettre un terme à cette logique barbare que dénonçait déjà en son temps Bertolt BRECHT dans les termes suivants :

“Les uns sont dans l’ombre

Les autres sont dans la lumière

On voit ceux qui sont dans la lumière

Ceux qui sont dans l’ombre, on ne les voit pas”.

C’est pourquoi, je demande à tous ceux qui se battent à mes cotés et à ceux de la famille SANKARA de continuer leur mobilisation comme ils le font depuis 23 ans pour que justice soit rendue à Thomas SANKARA et à ses compagnons forts de ce que la lutte contre l’impunité dont bénéficient leurs assassins et commanditaires est une lutte pour l’avènement d’une Afrique dans laquelle on ne doit plus tuer impunément.

C’est pourquoi enfin, j’invite tous mes camarades burkinabé à unir leur force aux côtés du peuple burkinabé pour que, par leurs votes, lors des futures élections présidentielles, un véritable changement puisse enfin se produire dans notre société pour mette un terme à toutes les injustices, les misères et les frustrations qu’infligent depuis 23 ans le régime de démission nationale de Blaise COMPAORE à la plus grande partie de la population de notre pays. Même si la route semble parsemée d’embûches, je suis certaine que grâce à votre détermination, à votre courage et votre abnégation, NOUS VAINCRONS.

Montpellier le 15 octobre 2010

MARIAM SANKARA