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CIJS Campagne Internationale Justice pour Sankara : Début des exhumations

D 3 juin 2015     H 05:38     A Groupe de Recherche et d’initiative pour la libération de l’Afrique (GRILA)     C 0 messages


L’exhumation de deux des tombes des martyrs du 15 Octobre 2017, incluant la tombe présumée de Thomas Sankara actuellement sous scellée, a commencé hier au cimetière de Dagnoën sous un important dispositif de sécurité et de nombreux curieux et sympathisants, maintenus à distance. Le travail de repérage et d’exhumation est fastidieux et deux sur les 13 tombes ont déjà révélé des pièces à conviction et données légistes. Elles sont sous la responsabilité du juge d’instruction et du Pr Robert Soudré, Dr Norbert Ramdé experts près la Cour d’appel de Ouagadougou et du Pr Alain Miras, médecin légiste expert requis et oeuvrant près la cour d’appel de Bordeaux en France. La tombe présumée de Sankara, impunément profanée à deux reprises dans le passé sous le régime du Président Compaoré jouxtait alors une décharge et des immondices.

Ce travail de mise en œuvre du processus judiciaire détonne avec les pratiques d’impunité de la magistrature du régime Compaoré qui a finalement été renversé par une insurrection populaire. Apres 20 ans de procédure en vain au Burkina, la CIJS avait obtenu de l’ONU des droits à la veuve Sankara et ses enfants :
« La famille de Thomas SANKARA a le droit de connaître les circonstances de sa mort (…) Le Comité considère que le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas SANKARA, la non-reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille, et la non-rectification de l’acte de décès constituent un traitement inhumain à l’égard de Mme SANKARA et ses fils, contraire à l’article 7 du Pacte ». « En vertu du paragraphe 3 a) de l’article 2 du Pacte, l’État partie est tenu d’assurer un recours utile et effectif à Mme SANKARA et ses fils consistant notamment en une reconnaissance officielle du lieu de sépulture de Thomas SANKARA, et une indemnisation pour l’angoisse que la famille a subie ».

« L’État partie n’a pu expliquer les retards en question et sur ce point, le Comité considère que, contrairement aux arguments de L’État partie, aucune prescription ne saurait rendre caduque » cette affaire.

Voir archives
http://www.grila.org/index_grila.php?gri=cij&lang=fr

La CIJS, satisfaite que le régime de la transition mette les moyens de l’État à la disposition de la famille pour l’identification de la tombe de Thomas Sankara, réitère que cette pratique d’exhumation peu africaine n’a pour but que de faciliter la manifestation de la vérité. Ce qui importe, c’est que la page de l’impunité soit tournée, que la justice soit rendue afin que le Burkina puisse sereinement parachever sa réconciliation.