Vous êtes ici : Accueil » Afrique de l’Ouest » Burkina Faso » le peuple Burkinabé désavoue les missionnaires de la CEDEAO/ Francafric

le peuple Burkinabé désavoue les missionnaires de la CEDEAO/ Francafric

DIAGNE Fodé Roland

D 25 septembre 2015     H 22:07     A Fode roland DIAGNE     C 0 messages


Le 31 octobre 2014 la révolution populaire du peuple Burkinabé chassait le dictateur françafricain, Blaise Compaoré, lequel après le colonialisme français a été le plus grand assassin du peuple Burkinabé, y compris son héros national et panafricain Thomas Sankara avec la complicité de l’impérialisme français dirigé à l’époque par François Mitterand.

L’autocrate Blaise Compaoré a été exfiltré par François Hollande et placé en Côte d’Ivoire sous la protection d’Alassane Ouattara, lequel a été imposé par la force d’occupation militaire française Licorne après la capture du président Laurent Gbagbo.

Le 16 septembre 2015 durant quatre jours le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) que le communiqué de l’Union Africaine (UA) a qualifié fort justement de "terroriste" a mis aux arrêts le gouvernement de transition né de l’insurrection populaire et fait tirer sur le peuple mobilisé pour dire NON au coup d’état.

Les forces armées nationales ont rejoint le peuple dans la rue en encerclant la garde prétorienne putschiste qui s’est finalement rendue. Le pouvoir a été ainsi rendu au gouvernement de la transition.

La mobilisation du peuple contre le coup d’état et la médiation putschiste

La médiation orchestrée par les réseaux françafricains sous couvert de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pilotée par les Présidents du Sénégal Macky Sall et du Bénin Yayi Boni a tenté d’imposer au peuple l’amnistie des putschistes, l’inclusion dans les prochaines élections des caciques du régime autocratique écartés par la commission électorale et l’arrêt de la procédure judiciaire sur l’assassinat du héros national et panafricain Thomas Sankara.

Dès le premier jour du coup d’état toutes les centrales syndicales du pays réunies au sein de l’Unité d’Action Syndicale (UAS) Burkina Faso déclarent : " fidèle à ses engagements et à son rôle historique dans la vie du peuple burkinabè : - Condamne fermement cette 4ème intrusion du Régiment de Sécurité Présidentielle dans la vie politique Nationale ; - Exige la dissolution sans condition du Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) ; - Interpelle toutes les composantes du peuple burkinabè sur leur rôle de défense de l’intérêt supérieur de la Nation ; - Appelle les travailleuses et travailleurs des secteurs Public, parapublic, privé et du secteur informel à observer un mot d’ordre de grève Générale sur toute l’étendue du territoire à partir du mercredi 16 septembre 2015 jusqu’à nouvel ordre ; - Appelle les travailleuses et travailleurs des secteurs Public, parapublic, privé et du secteur informel à se rassembler dans tous les milieux stratégiques sur l’ensemble du territoire national jusqu’à nouvel ordre".

Réagissant fermement aux dilatoires des "médiateurs" de la CEDEAO, le front de tous les syndicats de la magistrature Burkinabé déclare le 20 septembre 2015 : " C’est pour cette raison que les syndicats de magistrats burkinabè, fidèles à leurs déclarations de départ, voudraient rappeler à l’attention de tous : • qu’ils n’entendent aucunement collaborer avec une autorité établie en violation des textes en vigueur ; • que le besoin de paix n’est pas inconciliable avec le besoin de justice et que du reste, la meilleure paix, qui s’inscrit dans la durée, est celle qui ne laisse jamais inassouvi le besoin de justice. Ces tueries ont probablement eu lieu parce que d’autres tueries antérieures n’ont pas été sanctionnées, et si celles présentes ou en cours restent impunies, d’autres viendront encore s’ajouter pour revendiquer la même impunité. Le Burkina Faso ne se construira pas dans cette spirale d’impunités. Les syndicats de magistrats en appellent donc au soutien de tous pour les aider au rayonnement de leur serment et à l’avènement d’une justice égale pour tous".

La jeunesse se lance dans la bataille à l’appel de L’Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina Faso qui " Condamne sans réserve le coup d’Etat perpétré par le RSP ce jour 17/09/2015 ; Félicite ses militant-e-s et sympathisant-e-s ainsi que la jeunesse patriotique et révolutionnaire qui a déjà pris pied dans la rue à Ouagadougou et à travers le pays contre le coup d’Etat ; Appelle la jeunesse populaire à : - se mobiliser dans les quartiers, les secteurs, villages, arrondissements, et villes du pays en prenant toutes les initiatives possibles pour opposer une vive résistance à ce coup d’Etat ; - se mobiliser pour apporter protection et secours aux nombreux blessés et aux jeunes en résistance dans la rue ; - faire barrière à une éventuelle guerre civile réactionnaire qui anéantirait les progrès démocratiques réalisés par le peuple ; - se battre pour la préservation des acquis de l’insurrection populaire des 30 et 31 obtenus aux prix de lourds sacrifices".

Même le président de la Transition dément de fait l’allégation des commissionnaires de la CEDEAO/Françafric quand ils disent avoir "consulté tout le monde". Le président de la Transition du Burkina Faso, Michel Kafando a déclaré ouvertement : " « Je n’ai pas été associé aux négociations », « je suis toujours en résidence surveillée. Je suis gardé par la sécurité présidentielle »
Et de préciser : « Ce n’est que ce matin seulement que j’ai reçu copie du projet d’accord qui a été proposé par la médiation de la Cedeao ; j’ai eu connaissance de cet accord comme tout le monde », avant d’asséner : « Je suis très réservé sur ce projet d’accord parce que tous les problèmes qui ont été abordés ne peuvent pas trouver solution comme ça, notamment le problème de fond (…) en précisant ensuite n’avoir « plus été contacté » après les départs des présidents Macky Sall et Yayi Boni dépêchés par l’instance sous-régionale.

Il suffit tout simplement de relater les séquences de cette prétendue médiation pour se convaincre que ces présidents missionnés ont tenté de refaire à l’encontre du peuple Burkinabé très exactement l’infâmie du voyage escorté par les Mirages Français de l’ex-président du Sénégal, A. Wade, à Benghazi pour sacrifier Khaddafi sur l’autel de la françafric, de l’eurafric et l’usafric. La félonie d’hier est à nouveau renouvelée aujourd’hui et les peuples du Sénégal et du Bénin doivent laver l’affront pour demander pardon au peuple héroïque frère du Burkina Faso.

Une raison de plus pour la candidature de la Gauche aux prochaines élections

Toutes les forces de gauche et le peuple du Sénégal soutiennent contre les putschistes et la trahison avortés le peuple frère du Burkina Faso. Et la meilleure façon pour notre famille politique et notre peuple de le démontrer est de dénoncer puis s’organiser pour lutter contre les libéraux (PDS, APR, REEWMI, etc) et les sociaux libéraux (PS,AFP, etc) adoubés par le néocolonialisme françafricain, eurafricain et usafricain. La fraternité africaine n’est qu’un vain mot tout juste pour tromper les peuples meurtris dans la bouche des ces courants politiques dont l’apatridie est congénitale et a fait perdre à l’Afrique ses héros trop souvent martyrs à l’instar de Sankara, Cabral, Krumah, Um Nyobé, Osendé Afana, etc.

Les élections prochaines au Sénégal sont indéniablement une occasion pour la gauche historique de faire valoir sa conception politique de l’indépendance et de la fraternité africaine contre la sempiternelle servitude des libéraux et sociaux libéraux vis à vis de l’impérialisme.

Cet enjeu devient une exigence encore plus importante au vu du honteux rôle de "tirailleurs" joué par nos présidents a. Wade, puis Macky Sall et avant eux L. Senghor contre la Guinée du NON à la "communauté française" et A. Diouf à la "francophonie".

Comme écrit dans un texte précédent, la gauche historique rassemblée dans la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) est en effet la plus apte et la plus légitime pour appliquer les "conclusions des Assises Nationales" parce que toutes les autres familles politiques libérales et social-libérales ont fait faillite.

Le PS en refusant le choix démocratique d’une candidature unique de Benno Siggil Sénégal (BSS) en 2012 et l’APR en étant au pouvoir depuis 2012 ont largement montré dans les faits qu’ils n’agitent les "conclusions des Assises Nationales" que pour duper le peuple afin de poursuivre au pouvoir leur soumission légendaire au FMI, la Banque Mondiale, l’OMC, les APE, en un mot à s’assoir sur l’indépendance et la souveraineté nationale au profit de leurs maîtres impérialistes.

Il s’agit maintenant de préparer l’alternative après l’expérience de deux alternances libérales par la conquête démocratique du pouvoir par la seule force qui, rassemblée, est à même de mettre en pratique comme programme minimum les dites "conclusions des Assises Nationales".

Vive l’héroïque peuple du Burkina Faso (des Hommes intègres de feu Thomas Sankara) !

Le 25/09/2015