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Rencontre fructueuse entre l’UNIR/PS (Burkina Faso) et le NPA (France)

D 17 décembre 2010     H 04:25     A Paul Martial     C 0 messages


Pour la deuxième fois une délégation du groupe de travail
« Afriques » (GTA) du NPA a rencontré un représentant de
l’UNIR/PS (l’Union pour la Renaissance/Parti Sankariste) du
Burkina Faso.

Cette organisation qui est née en mars 2009 est le fruit de
l’unification de plusieurs organisations sankaristes l’UNIR/MS, la
CPS (Convention Panafricaine Sankariste) une partie du FFS
(Front des forces sociales) et des indépendants. Elle se réclame
de l’action de Thomas Sankara qui reste une référence sur le
continent africain. Il a entrepris une politique indépendante des
puissances impérialistes en se basant sur les organisations
populaires, et a développé une politique d’autosuffisance. Avec la
bénédiction de la France, il fut renversé et assassiné. L’UNIR/PS
est la principale organisation de l’opposition avec une
représentation parlementaire de cinq députés et de dizaines
d’élu-e-s dans les municipalités. D’autres organisations de
l’opposition siègent aussi à l’Assemblée Nationale, notamment le
PDS (Parti pour la Démocratie et le Socialisme), Metba Faso
(Metba en mooré veut dire bâtisseur et Faso en en dioula signifie
patrie ou république) le FFS (Front des Forces Socialistes) se
réclamant elle aussi du sankarisme. La question de l’unification
de celle-ci et de sa capacité à présenter une réponse alternative
au gouvernement de Blaise Compaoré est d’ailleurs un débat qui
traverse l’ensemble de l’opposition.
Après avoir dirigé le coup d’Etat contre Thomas Sankara,
Blaise Compaoré s’est installé au pouvoir depuis maintenant 24
ans. Ainsi au fil du temps, il est devenu une pièce maîtresse dans
le dispositif de l’impérialisme français, jouant à tour de rôle le
pyromane et le pompier dans la crise ivoirienne, intervenant aussi
comme médiateur en Guinée. Toujours aux ordres de Paris il a
accepté sans sourciller le stationnement des troupes françaises,
plus d’un millier de soldats, dans la lutte contre Al Qaeda au
Maghreb Islamique ainsi que les injonctions du FMI et de la
Banque Mondiale et devient également terre d’accueil des OGM
malgré l’opposition des paysans. Compaoré a bien compris que
servir docilement l’impérialisme français, au détriment de son
propre pays, est le gage de sa longévité au pouvoir, même si
l’implication de son frère dans l’assassinat du journaliste Norbert
Zongo, journaliste respecté dont les enquêtes d’investigation sur
la corruption gouvernementale était très populaire, provoquera
une immense mobilisation populaire qui a failli le renverser. Les
élections présidentielles de novembre 2010 présentent une
particularité pour un pays de 16 millions d’habitants dont trois
seulement sont sur les listes électorales et la moitié seulement
pourront voter car titulaire d’une carte d’identité. Ainsi des
millions de personnes sont, de fait, écartées du droit de vote. En
parallèle de la campagne électorale, le CDP (Convention pour la
Démocratie et le Progrès) parti présidentielle, fait de l’agitation
autour de l’abrogation de l’article 37 qui permettrait au président
en place de se porter de nouveau candidat en 2015.
L’UNIR/PS a décidé de présenter Bénéwendé Stanislas
Sankara (il n’y a pas de lien de parenté avec Thomas Sankara) à
ces élections présidentielle. Avocat, il assurera la défense des
salariés licenciés des entreprises privatisées, sera aussi l’avocat
du collectif Norbert Zongo et participe activement à la campagne
internationale « justice pour Thomas Sankara ». L’UNIR/PS se
positionne sur un programme de défense des acquis sociaux des
populations frappées de plein fouet par la crise alimentaire. En
effet, entre 2007 et 2008, le riz a augmenté de 34% et l’huile,
toujours sur cette même période, de 132 % ! Mais aussi par la
vague de privatisation qui a enrichi le clan du pouvoir en
provoquant des milliers de licenciements, en augmentant les prix
pour les consommateurs et pour des prestations rendues
dégradés.
Nos deux organisations sont tombées d’accord sur
l’importance de continuer et d’approfondir nos relations, d’autant
que l’implication de l’impérialisme français, tant au niveau
économique, politique et militaire sont importantes au Burkina
Faso. Un large accord s’est dessiné sur l’importance que les
forces de la gauche radicale en Afrique puissent se rencontrer,
partager les expériences de lutte, réfléchir ensemble sur les
alternatives à construire face à la domination impérialiste et
engager les luttes à l’échelle continentale. L’échéance du forum
social qui se déroule à Dakar en février 2011 sera, sans conteste,
une importante étape vers cet objectif.

Le groupe de travail « Afriques » (GTA) du NPA