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Appel aux peuples ivoirien et africain

Parti du Travail (Côte d’Ivoire)

D 28 février 2011     H 04:59     A Parti du Travail (Côte d’Ivoire)     C 0 messages


Depuis le 28 novembre 2010, les élections présidentielles qui, de l’avis de leurs promoteurs, devraient conduire le peuple ivoirien vers la sortie de la crise, ont replongé le pays dans une situation pire que celle dont il se proposait de sortir. La Côte d’Ivoire est plus que jamais divisée et son peuple de nouveau plongé dans le désarroi et l’amertume, l’incertitude et la peur. Chaque jour, aux pleurs, larmes et gémissements de la veille viennent s’ajouter de nouveaux pleurs, larmes et gémissements. Cette impuissante incertitude s’accompagne d’une dégradation continue des conditions de vie et de travail.

En effet, l’existence de deux Présidents et de deux gouvernements à la tête de la même Côte d’Ivoire et la guerre de bandit qu’ils se livrent, ont pour conséquence, non seulement les entraves à la circulation des personnes, l’arrêt ou la réduction drastique des flux d’échanges entre régions et entre la Côte d’Ivoire et le reste du monde, la guerre financière et le désordre de plus en plus grand dans le domaine économique et financier, les cessations d’activité, la mise au chômage technique voire au chômage de milliers de travailleurs, la désorganisation progressive de l’économie nationale et le basculement irréversible des masses ivoiriennes dans la misère, la dégénérescence physique et morale, mais également une nouvelle partition du pays et la menace de la « somalisation » de la Côte d’Ivoire.

Le 31 octobre et le 28 novembre 2010, en se rendant massivement aux urnes, le peuple avait clairement exprimé son choix pour la liberté, le pain et la paix et rejeté à jamais le scénario catastrophique que l’impérialisme et ses alliés ivoiriens lui servent.

Le cours actuel des événements, avec ses négociations sur fond de menace de recours à la force, d’imposition de sanctions diverses, de tentative d’asphyxie économique et financière, de réquisition désespérée de l’agence nationale de la BCEAO et du centre dispaching de la CIE et de menace de création une monnaie nationale, montre que, ni l’impérialisme hégémonique US et les impérialismes secondaires, notamment français, unis dans l’imposition de la farce démocratique, la transformation de la Côte d’Ivoire en une plateforme d’accueil des flux migratoires auxquels s’oppose l’Europe et en base d’appui de l’expansionnisme US en Afrique et rivaux dans la concurrence acharnée qu’ils se livrent pour la conquête des marchés, le contrôle des sources de matières premières et la défense acharnée de sa zone d’influence et place sur le marché mondial, ni Ouattara, l’enfant prodige de l’impérialisme, ni Gbagbo, le champion de la réservation du pouvoir politique aux Ivoiriens d’origine sous le couvert de la défense des Institutions, ne se préoccupent de la situation réelle des travailleurs et du peuple dans son ensemble.

Le Parti du Travail, parti du prolétariat sans considération d’origine et de toutes les masses ivoiriennes exploitées et opprimées, instrumentalisées et utilisées par les uns et les autres comme chair à canon,

  Observe que la crise actuelle trouve son origine à la fois dans la crise du capitalisme mondial et dans la crise du régime autocratique et semi-colonial et notamment dans la division de la bourgeoisie ivoirienne en deux fractions rivales dans sa lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat.
  dénonce avec la dernière énergie la mascarade électorale dont l’objectif n’est, ni la récupération totale de la souveraineté et de l’indépendance nationales, ni la liquidation de la domination bourgeoise et impérialiste, ni la transformation du vieil Etat autocratique semi-colonial ivoirien, ni la justice et l’égalité sociales, mais simplement la substitution d’hommes liges à la tête de l’Etat pour la poursuite du pillage de notre pays.
  condamne les préparatifs de guerre et tous ceux qui s’y livrent, la prétendue défense de la souveraineté et des Institutions comme alibi pour prolonger les souffrances populaires et toutes les manœuvres et manigances dont la conséquence ultime est de provoquer de nouvelles dévastations économiques, financières, politiques, sociales et humaines, d’aggraver les souffrances populaires et le déclassement continu de la Côte d’Ivoire ;
  Réaffirme que la Côte d’Ivoire est une semi-colonie et que dans un tel Etat, il ne peut être question de démocratie sans la récupération complète de la souveraineté et de l’indépendance nationales, la liquidation de la domination bourgeoise et impérialiste, la transformation du vieil Etat autocratique semi-colonial actuel, etc. ;
  Appelle le prolétariat dans son ensemble et toutes les masses ivoiriennes à s’organiser avec lui pour faire échec à la tentative de l’impérialisme, de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie et de leurs représentants Ouattara et Gbagbo, d’opposer une fraction du peuple à l’autre, une fraction des masses ivoiriennes à l’autre et le peuple ivoirien aux masses africaines pour la satisfaction de leurs intérêts égoïstes,
Notre pays est en crise depuis 1980 et depuis le 19 septembre 2002, il est divisé en deux. Dans cette situation, l’échec de la mascarade électorale pour légitimer la poursuite de la soumission des gouvernants au FMI et à la Banque mondiale le démontre, ni Gbagbo ni Ouattara ne représente une alternative.

Notre tâche est de libérer notre pays de la domination bourgeoise et impérialiste et de leurs deux agents qui constituent actuellement les principales causes de la misère et de la régression sociale et les principaux obstacles à la liberté, à la justice et à la paix.