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Appel des Intellectuels d’Afrique et de la Diaspora pour la Paix en Côte d’Ivoire

D 21 janvier 2011     H 04:03     A     C 0 messages


La Côte d’Ivoire ne doit pas devenir un nouveau Rwanda, un nouveau Congo des années 60 ou un Biafra du XXIème siècle ! Puisse cet appel guider de quelque sagesse l’ensemble des initiatives qui foisonnent au chevet d’une situation ivoirienne aux bords de l’explosion. Cet appel s’adresse directement aux Ivoiriens, Africains, aux décideurs de l’ONU, de l’UE, des puissances étatsuniennes et françaises, de l’UA et de la Cedeao, qui pourraient, par leurs actions, précipiter la Côte d’Ivoire et, peut-être, la sous-région ouest-africaine vers l’irréparable. Qu’ils sachent que le meilleur aussi -le choix de la paix- est entre leurs mains.

Le risque d’une guerre interminable, d’un génocide, d’une trainée supplémentaire de morts et de millions de victimes, femmes, enfants, démunis, désarmés, pauvres, faibles, n’est pas à exclure si les propensions belligènes devaient tenir plus longtemps le gouvernail des décisions collectives.

En effet, si l’on s’en tenait aux menaces, admonestations, harangues et analyses exclusivement partisanes, c’est à grand peine que l’option, la seule et véritable option, celle de la paix pour tous, parviendrait à émerger du dédale des passions déchaînées, tensions extrêmes et partis pris plus ou moins fondés, qui traversent l’espace politique ivoirien.

En particulier, ceux des observateurs, amis, frères, travailleurs culturels, intellectuels, diasporas qui de loin s’interrogent ou orientent les débats, hors des fourneaux surchauffés de la quotidienneté électorale, de la partition du pays, des souffrances, exactions, frustrations, imposées depuis une décennie de tractations politiques nationales et internationales, devraient fournir un effort consistant de dépassement des émotions premières qu’une situation politique à la limite de l’embrasement excite au paroxysme.

Si l’expérience pouvait servir, elle rappellerait les trop nombreux théâtres et désastres humains convoyés par la guerre et ses conséquences sur le continent africain plus que jamais convoité par ses élites prédatrices comme par les gigantesques intérêts géostratégiques - Chine, Occident, Inde, Pays émergents, capitaux spéculatifs, anciens colonisateurs. Une succession de tragédies africaines parvenues à défigurer, mutiler, affamer, déchiqueter, une humanité si riche, généreuse et avide de jouer sa partition dans un monde construit sur son exploitation.

Depuis 2002, la Côte d’Ivoire est divisée en deux par une rébellion armée, que les accords internationaux, mettant en jeu les protagonistes ivoiriens, la France, l’UA, l’ONU, la Cedeao, le président du Burkina Faso, l’Afrique du Sud, devaient mener au désarmement comme préalable à toute élection. Ce qui ne fut pas le cas et conduisit à des élections à l’issue contestable par nature. Ces mêmes protagonistes, en plus des initiatives alternatives ivoiriennes, africaines, diasporiques et internationales, devraient désormais s’abstenir de prôner le recours suicidaire à une force qui ne résoudra rien, et qui ne lèvera pas les suspicions d’agendas cachés d’une "Communauté internationale" sous d’autres cieux plus réservée sinon étrangement absente. Les ingérences étrangères, africaines ou occidentales, les traditionnelles implications de l’ancienne puissance colonisatrice, la France, devraient procéder à d’une réorientation radicale de leur logique, privilégiant toutes les issues pacifiques, à commencer au besoin, par leur abstention pure et simple.

Au moment où les autorités européennes et américaines exhortent leurs ressortissants à quitter la Côte d’Ivoire, les Etats africains devraient davantage s’atteler à la recherche d’une issue pacifique, préservant l’intégrité du pays et les vies humaines, ivoiriennes, africaines et non africaines présentes dans le pays. .

Paix pour les Ivoiriens, Paix pour l’Afrique.

Non à un nouveau Rwanda,

Non à un nouveau Congo des années 60,

Non à un Biafra du XXIème siècle,

Non à un nouveau Libéria,

Non à une réédition des guerres fratricides angolaises,...

Source : http://www.appelpourlapaixenci.org